Les habitants des immeubles peuvent désormais trier leurs déchets alimentaires
Grand Lac est en train de déployer des points de collecte des déchets alimentaires sur tout le territoire, à destination des résidents en habitat collectif.
Depuis le 1er janvier, la poubelle contenant des ordures ménagères s'est considérablement réduite avec l'extension des consignes de tri à tous les emballages. Ce n'est qu'un début. «Les déchets alimentaires représentent 35% des ordures ménagères», relève Jean-Marc Drivet, vice-président de Grand Lac en charge de la valorisation des déchets et de l'économie circulaire. Ce sont autant de biodéchets qui peuvent être ôtés des poubelles, et de fait, des usines d'incinération. «Ce ne sera que mieux sur le plan environnemental et financier», estime l'élu.
En plus de mettre à disposition des broyeurs, depuis 2005, Grand Lac a distribué 7 000 composteurs aux personnes habitant en maison ou aux établissements dotés d'espaces verts, dans lesquels déposer les déchets végétaux et organiques, soit un potentiel de 550 tonnes valorisables. Le contexte réglementaire obligeant les collectivités à traiter les déchets à la source, Grand Lac a choisi de mettre en place une collecte spécifique aux habitants résidant en immeuble. Fin 2022, le territoire dénombrait 70 sites de compostage collectif (45 en pied d'immeuble et 25 dans les écoles ou les Ehpad).
Aix-les-Bains équipée en 2024
Les premiers points de collecte ont été implantés à Grésy-sur-Aix, Albens, La Biolle, Drumettaz-Clarafond, Méry, Mouxy et Brison-Saint-Innocent. Cette année, le déploiement concernera Tresserve, Viviers-du-Lac, Voglans, Le Bourget-du-Lac et Bourdeau. Aix-les-Bains ne sera équipée qu'à partir de 2024. «Nous avons conduit une étude en 2019 pour estimer le nombre d'abribacs à installer, secteur par secteur.» La commune de Méry en compte trois. «Il en faudrait deux supplémentaires», propose la maire, Nathalie Fontaine.
Ces installations sont précédées d'une campagne de porte à porte pour expliquer la démarche aux habitants et leur distribuer des bioseaux, des mini-poubelles dans lesquelles placer des papiers kraft servant de contenant aux déchets alimentaires uniquement, auxquels il convient de retirer toute étiquette adhésive (par exemple sur les bananes). Ces sacs en papier biodégradable sont ensuite jetés dans les abribacs. Selon Jean-Marc Drivet, cette solution ne présente aucun désagrément olfactif, même en plein été, si le bioseau est vidé deux fois par semaine.
Les abribacs jaunes font l'objet de deux collectes par semaine, trois en été, réalisées par un prestataire privé doté de camions spécifiques. «Ces points sont régulièrement entretenus car, plus ils sont propres, plus les gens sont enclins à les utiliser», constate M. Drivet.
Si Grand Lac assure la collecte des biodéchets, leur traitement revient au syndicat départemental Savoie Déchets. L'agglomération assurait déjà des collectes auprès des restaurateurs, des cantines et des Ehpad depuis 2016. «Nous les amenions chez Millet et ils étaient mélangés à des déchets verts. Nous avons dépassé ce stade de pilote et avons basculé sur la plateforme de Champla, à Chambéry.» Là-bas, ces biodéchets sont transformés en compost destiné aux agriculteurs et aux particuliers. Un retour à la terre, en somme.