Les oppositions démissionnent : de nouvelles élections municipales à venir
Nouveau coup d’éclat dans la vie politique rumillienne ! Ce mardi 19 septembre, les élus des deux groupes d’opposition ont convié ensemble la presse locale pour annoncer leurs démissions respectives. Depuis plusieurs mois, des tensions se faisaient ressentir au sein du conseil municipal, avec notamment une séance avortée début juillet faute de quorum (stupéfaits du nombre de sièges vides dans les rangs de la majorité, les élus des groupes minoritaires avaient quitté l’assemblée après vingt minutes de séance), et trois démissions dans l’équipe majoritaire à l’issue de la séance du 31 août.
Les cinq élus de la liste «L’engagement pour Rumilly» et les cinq élus de la liste «Rumilly Albanais une autre Ambition» ont ainsi déposé leurs lettres de démission en mairie juste avant leur annonce officielle dans les médias, ainsi que les lettres de refus de siéger de l’ensemble de leurs colistiers «suivants de liste», à l’exception d’un membre de la liste «Rumilly Albanais une autre Ambition».
Les deux groupes minoritaires ont successivement pris la parole pour expliquer leur décision.
«Nous ne pouvons continuer d’observer lasituation se dégrader de mois en mois»
Les élus démissionnaires de la liste «l’Engagement pour Rumilly» ont justifié un acte motivé par un contexte de «dysfonctionnement majeur de l’institution municipale, subissant le climat politique local délétère, et malgré un fervent attachement à la commune et au territoire». Ils précisent ne pas cautionner «entre autres, les incohérences entre les mots et les actes, ni les projets «pharaoniques», irresponsables, sans vision réelle de financement, aussi bien sur le plan de l’investissement que dans le fonctionnement» et dénoncent «le manque de motivation et d’implication de nombreux élus de la majorité (absentéisme record au sein des commissions, durant les conseils municipaux, et à l’occasion de certaines manifestations)». Tous les cinq concluent d’une seule et même voix : «Nous ne pouvons continuer d’observer la situation se dégrader de mois en mois et subir sans réagir. Le coeur serré, nous prenons donc la lourde responsabilité de quitter nos fonctions d’élus au sein du Conseil Municipal de Rumilly et du conseil communautaire !», insistant sur leur souhait de voir «remis au coeur du débat, la démocratie, l’intérêt et l’écoute des préoccupations des Rumilliennes et des Rumilliens» et espérant que «ce cri d’alarme permette à la population de prendre conscience de la réalité de la situation !».
«Permettre à l'expression démocratique de reprendre sa place sur Rumilly»
Les élus démissionnaires du groupe «Rumilly Albanais une autre Ambition» ont pris la même décision, face à un constat similaire : «L’ensemble de notre liste possède un engagement très fort pour Rumilly et le territoire de l'Albanais basé sur des idées et des valeurs.
Nous pensons que les idées peuvent être différentes et que c'est un moteur du débat démocratique au sein des instances communales ». Ils expliquent avoir « essayé depuis le début du mandat de partager ces idées, d'en débattre, d'enrichir les projets, tout cela en vain» et se disent «confrontés à un système de fonctionnement mis en place par la majorité municipale qui ne laisse aucune place au débat sur les projets, ni en mairie, ni avec les citoyens», soulignant que «cette problématique touche même l'équipe municipale majoritaire en son sein». Ils soutiennent que «les projets en cours, dont certains risquaient d'être irréversibles, emmènent clairement Rumilly dans une mauvaise direction qui nuira rapidement à l'intérêt général des citoyens et du territoire», avant de conclure : «compte tenu de cette situation de blocage, nous faisons le choix de nous retirer en bloc afin de permettre à l'expression démocratique, par de nouvelles élections, de reprendre sa place à Rumilly».
De nouvelles élections sous trois mois
L’assemblée municipale ayant ainsi perdu un tiers de ses membres, ces démissions en bloc auront pour conséquence l’organisation de nouvelles élections dans un délai maximal de 3 mois, sur validation du préfet. D’ici là, le conseil municipal pourra suivre son cours, se réunir et délibérer, jusqu’à son renouvellement (selon le code électoral). Le maire et ses adjoints seront limités aux affaires courantes uniquement entre les résultats de réélection et l’installation du nouveau conseil municipal.