Les pompiers ont fait grève face à des décisions contestées
Depuis le jeudi 9 janvier, les sapeurs-pompiers de Haute-Savoie ont entamé une grève illimitée, dénonçant des mesures perçues comme dangereuses pour leur mission de service public. Cette mobilisation, largement suivie dans tout le département, cristallise des tensions qui couvent depuis plusieurs mois.
Des effectifs de nuit réduits, un risque pour la sécurité
Au cœur des revendications des pompiers se trouve la réduction des effectifs de nuit dans les casernes, imposée par le nouveau règlement opérationnel (RO) du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis 74). Ce document, censé répondre aux directives du Schéma départemental d’analyse et de couverture des risques (Sdacr), est vivement critiqué.
Un exemple frappant : à la caserne de Rumilly, le nombre de pompiers de nuit est passé de 6 à 3, ce qui ne permet que d’armer une seule ambulance. Exemple un camion qui partirait sur un feu c’est cinq personnels. Le temps que les trois autres pompiers d’astreintes, arrivent à la caserne, s’équipent, et partent en intervention, le délais est rallongé.
Les sapeurs-pompiers pointent également du doigt l’outil statistique utilisé pour déterminer les besoins en personnel. «Ce modèle, déjà utilisé dans d’autres services publics comme les hôpitaux, montre ses limites. Nous ne pouvons pas accepter une rationalisation des effectifs qui met en danger la population et notre capacité à répondre aux urgences», poursuit le représentant syndical.
La suppression du 13ᵉ mois, une décision mal vécue
Autre sujet de mécontentement : la suppression du 13ᵉ mois, annoncée peu avant Noël. «Cette prime était essentielle pour compenser le coût de la vie élevé en Haute-Savoie. Ce qui choque, c’est que la direction était informée depuis longtemps, mais nous a laissés dans l’ignorance», dénonce le représentant syndical.
Si cette suppression a été justifiée par un rappel de la chambre régionale des comptes, qui considère cette prime illégale, elle a néanmoins été perçue comme un manque de considération envers les pompiers. Ces derniers espèrent désormais une intervention législative pour rétablir cette compensation.
Une mobilisation record dans tout le département
La grève, soutenue par deux des quatre syndicats du Sdis 74, affiche une mobilisation massive. Dans les grands centres de secours comme Annemasse, Thonon-les-Bains ou Annecy, le taux de grévistes atteint jusqu’à 100% chez les agents titulaires. Même dans des communes plus modestes, le mouvement est suivi avec détermination.
Un service public en crise
Ce mouvement de grève, inédit dans son ampleur en Haute-Savoie, met en lumière les difficultés d’un service public essentiel. Entre contraintes budgétaires et enjeux opérationnels, les pompiers tirent la sonnette d’alarme. Ils demandent que leur rôle, crucial pour la sécurité des citoyens, soit mieux pris en compte par les autorités locales et nationales.
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Lors du piquet de grève devant la Préfecture.