Les projets urbains et Uselon Christian Dulac

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Un an après son élection à la tête de la ville de Rumilly, Christian Dulac revient sur son parcours, ses projets et les défis auxquels il doit faire face, lui et son équipe. Dans cet entretien, il partage son expérience en tant que maire, ses ambitions pour la ville et son ressenti sur l’évolution de sa fonction.

Expérience passée
et transition vers la gestion municipale

Monsieur Dulac, cela fait désormais un an que vous êtes maire de Rumilly. Pouvez-vous revenir sur votre parcours avant votre élection et nous parler de cette transition vers la gestion municipale ?

Effectivement, avant mon élection, j'étais dans l'opposition. Cela m'a permis de bien comprendre les besoins des habitants, notamment en ce qui concerne l'amélioration de leur qualité de vie. Nous avions beaucoup insisté sur la proximité et l’écoute des citoyens. Une fois élu, ma priorité a été de maintenir ce lien direct avec les habitants. Je les reçois régulièrement en mairie et je me rends souvent sur place quand des problèmes concernent des quartiers spécifiques. Nous avons également créé des comités de quartier pour renforcer cette interaction. C’est un rôle très prenant, mais essentiel pour comprendre les préoccupations locales.

 

Quelles ont été les principales difficultés que vous avez rencontrées dans cette transition de l’opposition à la gestion municipale ?

Quand on passe de l’opposition à la gestion d’une ville de près de 17 000 habitants comme Rumilly, il y a un vrai apprentissage. Être maire, c’est apprendre tous les jours. Je m’appuie énormément sur les services techniques, mon directeur général des services et mes adjoints pour gérer les dossiers. C’est un travail d’équipe, et il ne faut pas hésiter à demander des explications aux services compétents. C’est ainsi que l’on progresse, en s’entourant des bonnes personnes et en ne prétendant pas tout savoir dès le départ.

Relance des projets urbains

Un des dossiers sensibles depuis votre élection est celui du parking sous-terrain Pierre-Salteur. Pourquoi avez-vous décidé d’annuler le projet initial, et quelles sont les nouvelles orientations ?

Le projet initial d'un parking silo ne correspondait pas à la vision que nous avions pour cette zone, notamment en raison de la proximité avec l’église, qui est un bâtiment classé. Nous avons donc pris la décision d'annuler ce projet, bien que cela ait engendré certains coûts. Cependant, ces coûts sont bien moins importants que ce que nous craignions au départ. Nous avons aujourd'hui un nouveau projet en cours :
un parking sous-terrain qui répondra mieux aux besoins tout en respectant le cadre du centre-ville. Nous faisons actuellement des études et espérons pouvoir le lancer prochainement.

 

Et en dehors de ce projet, quels autres aménagements urbains sont en cours ?

Nous travaillons sur un projet global d’aménagement du secteur Pierre-Salteur, qui comprend aussi la réhabilitation de l’école maternelle du centre. Il est essentiel que ces aménagements soient pensés pour améliorer la qualité de vie des habitants tout en facilitant l’accès au centre-ville pour les visiteurs. L’idée est d’avoir une ville harmonieuse, fonctionnelle et attractive.

 

Enjeux écologiques et économiques

Rumilly a récemment été au cœur de préoccupations écologiques, notamment avec des questions sur la pollution et la gestion des décharges historiques. Comment abordez-vous ces enjeux ?

Oui, la pollution est une préoccupation majeure. Nous avons découvert des décharges datant des années 70-80, et en collaboration avec la communauté de communes et la préfecture, nous menons des études approfondies pour comprendre l’ampleur de ces problèmes. Nous avons déjà mis en place une unité de traitement de l’eau qui fonctionne bien, mais nous devons aller plus loin et envisager des solutions sur le long terme. Ces questions environnementales sont cruciales, mais elles doivent être traitées en concertation avec tous les acteurs concernés.

 

Vous avez également défendu la présence d’industries comme Tefal, malgré les critiques environnementales et les suspicion à leur égard d’’avoir polluer certaines nappes phreatiques, et ces polluants éternels retrouvés dans l’eau. Comment conciliez-vous ces enjeux avec la nécessité de préserver l’emploi local ?

C’est un équilibre délicat. Lorsqu’on défend une entreprise comme Tefal il ne s’agit pas seulement de défendre l’emploi, mais aussi de garantir que les normes écologiques soient respectées. Nous travaillons de manière étroite avec les associations locales pour écouter leurs préoccupations et trouver des solutions. Il est évident que nous devons protéger l’environnement, mais nous devons aussi garantir que nos industries puissent continuer à se développer, car elles sont essentielles à l’économie locale.

Développement économique et attractivité de la ville

En parlant d’économie, comment travaillez-vous pour renforcer l’attractivité économique de Rumilly ?

Le développement économique est une priorité absolue. Nous avons encore des parcelles disponibles pour accueillir de nouvelles entreprises, et nous sommes en phase de signature avec deux nouvelles industries. Cependant, notre défi principal est que nous manquons de terrains pour l’implantation de nouvelles entreprises. Nous devons donc rechercher activement de nouvelles opportunités foncières. C’est un travail que nous menons en étroite collaboration avec la communauté de communes et le Comité d’action économique pour maintenir et créer de l'emploi à Rumilly.

 

Et qu’en est-il de la question des services publics, notamment les médecins, dont la ville manque cruellement ?

C’est un vrai problème. Nous avons vu plusieurs médecins partir à la retraite, ce qui a accentué la pénurie. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour attirer de nouveaux praticiens, notamment en proposant des solutions de logement. Nous travaillons également avec l’hôpital de Rumilly pour promouvoir l’attractivité de notre territoire. Par ailleurs, nous envisageons des partenariats avec des universités de médecine pour attirer des jeunes médecins dans notre région.

 

Revenons sur la question sensible de l’accessibilité aux soins dans notre commune, et plus précisément, sur la disparition de la mammographie à l’hôpital de Rumilly. Que répondez-vous aux habitantes concernées par cette absence d’équipement ?

La disparition de la mammographie à l’hôpital est effectivement préoccupante, notamment pour le dépistage du cancer du sein, et je comprends parfaitement l’inquiétude des habitantes et des familles, mais nous n’avons pas pu l’empêcher car cette prestation était faite par un cabinet privé. Cette question a déjà été discutée avec le directeur de l’hôpital, et nous travaillons ensemble pour envisager plusieurs solutions, que ce soit par le secteur public ou privé, afin de ramener cet équipement de proximité dans la commune et de limiter les déplacements vers d’autres villes comme Annecy ou Chambéry. De mon côté, je vais également intensifier les échanges avec l’Agence Régionale de Santé (ARS). Récemment, l’ARS a soutenu notre hôpital en y ajoutant un scanner, et je les solliciterai pour un appui similaire concernant la mammographie, essentielle pour le bien-être de nos habitants. Nous espérons obtenir une réponse favorable, car la santé des citoyens reste prioritaire.

Enquête de la Cour régionale des comptes

La Cour régionale des comptes mène actuellement une enquête sur la gestion municipale. Quel est votre ressenti face à cette investigation sachant qu’ils se basent notamment sur leur dernier bilan datant de 2012, et qui touche les deux derniers magistrats de la ville ?

Je vois cette enquête comme une opportunité. La Cour régionale des comptes a un rôle important à jouer pour s'assurer que les finances publiques sont bien gérées. Si des erreurs sont relevées, nous prendrons les mesures nécessaires pour corriger le tir. Le rapport final est attendu pour 2025, et d’ici là, nous continuerons à collaborer avec eux en toute transparence. Ce type de contrôle est toujours bénéfique car il nous permet de rectifier ce qui doit l'être.

Anticipation des élections municipales et bilan de mi-mandat

Vous êtes à mi-mandat. Comment envisagez-vous la suite de votre mandat et les prochaines élections municipales ?

Pour le moment, je ne me concentre pas sur les élections à venir. Mon objectif est de poursuivre les projets en cours et de marquer notre empreinte avant la fin du mandat. Nous travaillons sur des projets importants, comme le rond-point à l’entrée de ville qui avait été initié par l’ancienne municipalité et que nous continuerons, et la maison de prévention, ainsi que sur des aménagements plus visibles, comme le Pump Track que nous espérons inaugurer en 2025 à côté du cinéma Les Lumières de la ville. Nous n’avons pas pour habitude de faire des "coups d’annonce" avant les élections, notre priorité est de réaliser des projets concrets qui amélioreront la vie des habitants de Rumilly.

Ressenti personnel et gestion de la vie publique

Vous avez évoqué à plusieurs reprises la charge de travail que représente votre fonction. Comment gérez-vous cet équilibre entre vie publique et vie personnelle ?

C’est vrai que c’est un travail extrêmement prenant. Le contact direct avec les habitants est essentiel, mais cela prend beaucoup de temps. C’est un aspect que je ne peux pas négliger, même si cela empiète sur ma vie privée. En tant que maire, je me dois d’être à l’écoute, de prendre le temps de répondre aux préoccupations, même si cela signifie entendre des choses difficiles. C’est un engagement de chaque instant, mais cela fait partie de ma manière de faire de la politique. Gérer une équipe municipale avec des personnalités fortes est aussi un défi. Heureusement, nous avons des échanges constructifs, même si cela peut parfois ralentir les décisions. Mais c’est en confrontant les idées que l’on avance.

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Le plan d'eau au cœur des préoccupations environnementales.

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