Les Thermes Romains n’ont pas fini de surprendre les Aixois
C’est lors de travaux par le promoteur Edifim, sur la transformation de l’Hôtel Thermal, rue Davat, en cours actuellement, qu’une découverte historique été faite par une étudiante en archéologie aixoise. De là, des fouilles ont été menées, afin de déterminer l'ampleur de cette découverte.
Un projet de mise en valeur de grande envergure
Depuis 2021 jusqu’à septembre 2024, quatre étudiants en archéologie en Master 2, issu de l'université de Lyon 2, étudient les monuments romains aixois : l’Arc de Campanus, le Temple de Diane, les Thermes et la reprise des fouilles de la Place Maurice Mollard. Ce projet est parti d’un besoin sur Aix de valoriser le patrimoine des vestiges antiques, une volonté du département car Aix est un site emblématique de la présence romaine en Savoie et de la région, il y avait également un besoin de la communauté scientifique car le patrimoine antique aixois est encore trop banalisé. Ce projet débouchera sur un projet pluri universitaire qui durera 4 ans avec la Sorbonne, l’Université de Grenoble, la Maison de l’Orient et de la méditerranée, avec des chercheurs qui vont étudier des aspects : la mosaïque, la céramique, la statuaire, l’épigraphie, le thermalisme, de là, un ouvrage sera édité pour les guides conférenciers qui vont pouvoir réactualiser leur visite, des modèles 3D pourront être réalisés, de nouveaux supports verront le jour.
La découverte mise à jour
Après trois semaines de fouilles, des bassins romains ont été mis à jour, sous l’Hôtel Thermal, à 10 m des thermes Pellegrini. Avant le XIXe siècle, des bâtiments romains avaient déjà été mis à jour, de manière antérieure à la construction de l’Hôtel Thermal. En effet, ce sont les caves de l’Hôtel qui été construites au-dessus des vestiges. «Pour ce projet, porté par le promoteur EDIFM, il n’y a pas eu de procédure d’archéologie préventive, au vu du projet d’aménagement et des conditions de sécurité, il s’agit donc d’une découverte fortuite. Heureusement, tout cela s’est fait en bonne intelligence, les fouilles ont pu être répertoriées en accord avec EDIFIM, sans que le chantier soit ralenti.», déclare Mme Feuillet, assistante du conservateur régionale. L’étudiante qui travaille sur l’Arc de Campanus, a vu du mortier rose avec de la tuile pilée dedans, en passant sur le chantier, et ce mortier est uniquement romain et utilisé dans les installations hydrauliques. «Cela correspondait à une grande piscine extérieure de 10m de diamètre, circulaire, avec plusieurs étapes de construction et de réaménagement entre le Ie et le IVe siècle. Plus à l’Est, du côté des thermes Rubiland qui date de 1783, on avait une terrasse construite en murs romains, avec deux bassins : un rectangulaires et un ovale. Le Département est intervenu, pour éviter la destruction, pour les répertorier, avec des étudiants bénévoles, et quelques archéologues professionnels du Département, dont Sébastien Nieloud-Muller, responsable du projet universitaire avec Lyon 2 autour des vestiges romains. On a reconnu quatre étapes de reconstruction successive, peu de mobiliers, mais dans les canalisations on a retrouvé des tesselles de mosaïque en verre bleu, des fragments de vase à onguent en verre et quelques céramiques. On a prélevé des échantillons de toutes les maçonneries, qui nous permettront de donner une datation exacte par la suite, les plaques de calcaire nous permettront de déterminer la source et la température de l’eau. Ce chantier étend la connaissance des thermes antiques d’Aix, on sait maintenant que le site était bien plus étendu.», déclare Clément Mani, archéologue au Département.
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Banquette de piscine, utilisé lors des étapes de reconstruction comme bloc de caniveau.
