Loïc Hervé, sénateur de Haute-Savoie

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Ses missions au Sénat, l’écriture des lois, la crise sanitaire, son engagement pour les communes forestières… Entretien avec Loïc Hervé, Sénateur de Haute-Savoie, élu local et ancien maire de Marnaz.
Elu au Sénat depuis septembre 2014, Secrétaire du Sénat, membre de la commission des lois, membre de la délégation aux droits des femmes, membre de la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés), Conseiller municipal de Marnaz depuis 2008, entre autres, Loïc Hervé est engagé sur différents fronts en tant que parlementaire. L’ancien maire de Marnaz livre aussi depuis plusieurs années un combat pour la défense des intérêts du monde rural notamment des communes forestières, tout en gardant un œil attentif sur les dossiers propres à la Haute-Savoie. Interview.
La crise sanitaire actuelle perturbe sans doute vos actions ? Comment 
composez-vous ?
« La vie locale est beaucoup moins dense, les représentations sont à l’arrêt, beaucoup de sujets sont votés à Paris notamment de nombreuses décisions concernant la crise sanitaire actuelle, et les modalités du déconfinement. Le Sénat fonctionne au ralenti, dans l’hémicycle, seulement un siège sur deux est occupé. Néanmoins l’activité se poursuit plus activement que lors du premier confinement. 
Être l’interlocuteur des collectivités, des commerces fait partie de mes attributions, je m’inquiète pour les structures qui ont été administrativement fermées de longues semaines. 
Je vais à la rencontre sur le terrain, les cafetiers, restaurateurs, discothèques… Je suis très sollicité par les entreprises, elles me font part de leurs problématiques. Mon travail est de faire remonter les informations à Paris, pour, autant que faire se peut, trouver des solutions. 

Pour exemple, nous sommes à l’aube d’une saison hivernale qui s’annonce relativement compliquée, nous manquons de visibilité… J’essaie de diffuser aux maires et aux chefs d’entreprise, toutes les infos que l’on a eues à Paris. La situation est inédite, nous sommes devant une page blanche.

En ce qui concerne la Haute-Savoie, il aurait été souhaitable que la gestion de la crise sanitaire se fasse en collaboration avec la Suisse, avec davantage de cohérence. Le canton de Genève est comme une enclave et partage avec la France 95 % de frontière, donc il y a une nécessité de se parler et de prendre des mesures cohérentes … 

En qualité d’élu, je suis sans cesse interpellé par les gens, des simples habitants, des entrepreneurs, d’autres élus. Je leur explique les mesures prises par Paris. Mais comment leur expliquer qu’à côté, à quelques kilomètres, de l’autre côté de la frontière, des gens se promènent le long du lac et des jeunes font la fête le soir ? Ils ont tous des proches ou des amis qui travaillent à Genève, qui sont exposés donc. »
L’un de vos combats, c’est aussi la défense des intérêts du monde rural…
« Le fil conducteur de mon action, c’est la défense de nos collectivités territoriales et des préoccupations des élus de l’ensemble des communes de la Haute-Savoie. 
En tant que sénateurs, nous sommes les représentants des territoires et de leurs élus. Ils ont aujourd’hui un rôle essentiel car ils sont habitués à être sur le terrain quasiment 24h/24 et sont au plus près des problématiques. Le poids des maires, à mon sens, doit être maintenu et pour cela le Sénat doit pouvoir faire passer des messages et faire en sorte que ceux-ci soient mieux entendus également à l’Assemblée Nationale.
Il est important de veiller à équilibrer le développement économique entre les villes et les communes rurales. Pour cela il faut une collaboration et une entente à tous les niveaux. L’idée est de trouver le bon équilibre social, économique et territorial entre communes urbaines et communes rurales. 
Je suis Président de l’Association des Communes Forestières qui travaille en collaboration avec l’ONF pour la défense des collectivités propriétaires, des forêts, de la filière bois… J’ai pour ambition de faire travailler tous les élus locaux sur les problématiques de la filière bois. »
Le secteur doit faire face à une concurrence violente, notamment venant d’Europe de l’Est ou d’Asie. Les acteurs de la filière attendent l’encouragement de l’Etat. Loïc Hervé souhaite mener des groupes de travail sur « les actions qui pourraient être engagées par le Gouvernement pour la redynamisation de la filière bois française alliant efficacité économique et développement ».
Vous avez récemment 
été réélu au Sénat, 
comment avez-vous choisi vos colistiers ?
« J’ai effectivement été réélu fin septembre avec 32 % des suffrages. J’ai réuni une équipe de femmes et d’hommes libres et indépendants qui souhaitaient comme moi servir la Haute-Savoie, Catherine Pacoret, Conseillère Régionale Auvergne Rhône Alpes, déléguée au patrimoine ; Gabriel Doublet, Maire de Saint-Cergues, Président d’Annemasse Agglo ; Anne-Cécile Violland, maire de Neuvecelle, vice-présidente de la Communauté de Communes pays d’Evian – Vallée d’Abondance et Joël Mugnier, maire de Thusy, Vice-Président de la Communauté de Communes Rumilly Terre de Savoie.

Il me semblait important que l’ensemble du territoire de la Haute-Savoie soit représenté. Nous travaillons tous les cinq en relation étroite avec l’ensemble du terrain, nos échanges sont très réguliers et constructifs. 
Après une crise sanitaire majeure, le retour à la vie normale et la mise en œuvre de la relance économique doivent nous permettre de repenser l’organisation des pouvoirs dans notre pays. »

Propos recueillis par E.J.

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