L’ouest de la Savoie est passé en mode «crise» sécheresse vendredi
Conséquence du réchauffement climatique, il manque à ce jour trois mois de précipitations. Une situation sans précédent dans tout le pays. La Savoie était passée en alerte renforcée sécheresse depuis le 6 juillet. La situation hydrologique ne s’est pas améliorée, elle s’est même aggravée à un tel point qu’un nouvel arrêté vient d’être pris par la Préfecture vendredi dernier. L’ouest de la Savoie est passé au niveau «crise» sécheresse.
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Philippe Gamen, maire du Noyer et président de Grand Chambéry a reçu sur sa commune les représentants de la préfecture, de l’agence régionale de la santé (ARS), du Syndicat mixte inter départemental du Chéran (SMIAC) et de l’Office français de la Biodiversité (OFB).
L’été 2022 sera chaud, très chaud et pourrait bien battre tous les records, 1976 étant une année repère.
En raison de la baisse des débits des cours d’eau, les territoires de l’avant-pays savoyard, les bassins versants du Guiers, du lac du Bourget, du Chéran et la Combe de Savoie sont extrêmement touchés. Ils ont atteint des niveaux critiques. La température de l’eau dans les cours d’eau est même très alarmante pour la faune aquatique. Le Comité intercommunautaire pour l’assainissement du lac du Bourget (Cisalb) s’inquiète en effet des conséquences désastreuses sur la biodiversité «quand on sait que pour une truite, la température létale se situe autour des 25 degrés. A certains endroits de la Leysse, de plus en plus à sec, par exemple l’eau est proche des 30°» confiait Florent Berard, chargé» de mission au Cisalb aux côtés de Marie-Claire Barbier, présidente du Cisalb, de Juliette Part, secrétaire générale de la préfecture de la Savoie et sous-préfète de l’arrondissement de Chambéry, d’Arnaud Chartrain, représentant de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) et Laurent Thivel (DDT).
Jeudi dernier (28 juillet) en effet, un point presse a été organisé par les services de la préfecture, le long de la Leysse à la confluence avec l’Hyères, d’ailleurs à sec, afin d’annoncer que l’ouest de la Savoie passait au niveau «crise» sécheresse. Le nouvel arrêté préfectoral prenait effet dès le lendemain avec des mesures très contraignantes pour les entreprises et les particuliers «Il est désormais interdit d’arroser sa pelouse ou son potager, ainsi que les stades et autres équipements sportifs, de laver sa voiture, même en station de lavage, de remplir sa piscine ou de faire des prélèvements domestiques dans les cours d’eau ou les nappes et d’alimenter des fontaines en circuit ouvert» signalait Juliette Part. Laquelle en appelait à la conscience collective «Car c’est bien la ressource en eau potable qui est menacée et les prévisions météorologiques des prochaines semaines n’annoncent pas d’amélioration. La mobilisation des Savoyards doit être générale. Les entreprises, les collectivités locales et les particuliers doivent impérativement diminuer leur consommation d’eau».
Sur l’est du département, la situation est également compliquée. Le bassin du Beaufortain-Val d’Arly et la Combe de Savoie sont déjà placés en «alerte renforcée», la Tarentaise et la Maurienne en «alerte sécheresse». Juliette Part veut éviter pour le moment le niveau de «crise» dans ces zones «Chacun doit limiter sa consommation d’eau sinon dans 15 jours, je serais dans l’obligation de prendre de nouvelles mesures, plus contraignantes».
L’arrêté préfectoral s’accompagne bien évidemment de contrôles et d’éventuelles amendes pour les contrevenants. «L’amende encourue peut grimper jusqu’à 1 500 euros. Cela dépendra bien sûr de l’infraction constatée et de la décision du parquet» confiait Arnaud Chartain (OFB).
Une soixantaine de contrôles ont déjà été effectués depuis la mi-juin, basés essentiellement sur la prévention et la pédagogie. Pendant ces prochains jours, la clémence sera encore de mise, le temps que la population prenne connaissance de cet arrêté préfectoral. Mais avec le passage en mode «crise» des poursuites pénales pourraient être vite engagées.
La préservation
de la ressource en eau est l’affaire de tous
La plupart des phénomènes constatés aujourd’hui sont habituellement rencontrés durant la fin du mois d’août, voire en septembre. On est en avance d’un mois et plus. Il existe 4 niveaux de mesures définis en fonction des seuils de gravité (vigilance-alerte-alerte renforcée-crise). La Savoie a atteint le palier maximum et l’objectif est de préserver les usages prioritaires (eau potable, sanitaire, abreuvement du bétail, sécurité civile, sécurité des installations industrielles et énergétiques, préservation des fonctions biologiques des cours d’eau) en restreignant progressivement les autres usages. Les services de l’état se sont organisés et ce depuis le début de l’année 2022. Le préfet a consulté à cinq reprises le Comité technique sécheresse auquel participent les représentants des collectivités et l’ensemble des usagers de l’eau, avant les prises de nouvelles restrictions. La préservation de la ressource en eau est bien l’affaire de tous. Contrôles renforcés donc attendus dans les prochaines semaines, en ville et dans les campagnes ou des feux d’espaces naturels sont déclarés chaque jour, notamment sur des secteurs de montagne difficiles d’accès pour les pompiers. Le Préfet rappelle que l’utilisation du feu est interdite dans les bois, forêts, plantations, reboisements, landes et jusqu’à une distance de 200m de ceux-ci pendant les périodes de mars à avril et de juillet à septembre. Les épisodes de sécheresse et de canicule accentuent la sensibilité de la végétation au feu. Et quand l’eau vient à manquer comme aujourd’hui dans les robinets de certaines communes, il y a de quoi s’alarmer.
Dans les Bauges,
Le Noyer est ravitaillée par citerne
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Plusieurs camions-citernes seront nécessaires chaque semaine pour assurer les habitants du Noyer d’avoir de l’eau potable au robinet.
Dans le Bauges, le Chéran est à sec. C’est la conséquence directe de l’extrême sécheresse Le débit des sources captées pour l’alimentation en eau potable est au plus bas, voir même insuffisant. C’est le cas sur les communes d’Arith, Le Noyer et Saint-François de Sales. Des camions-citernes montent désormais de manière régulière dans ces communes afin de remplir des réservoirs pour que les habitants voient encore couler l’eau au robinet. «Notre commune du Noyer compte 220 habitants. Cette situation on la connaît depuis plusieurs semaines et on s’approvisionne par camions depuis vendredi dernier. Aujourd’hui on reçoit d’ailleurs un camion de 30m3. Un habitant consomme en moyenne 120 litres par jour et on répond aujourd’hui à l’urgence. En période de restriction comme cela chacun fait des efforts» confiait Philippe Gamen, maire du Noyer et président de Grand Chambéry».
Paradoxe, alors que l’arrêté de «crise» prenait effet ce vendredi (29 juillet), la pluie s’est invitée en Savoie une partie de la journée. Mais juste de quoi remplir les cuves de récupération d’eau chez certains particuliers. Une goutte d’eau dans le désert.
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Sur la commune du Noyer, dans les Bauges, Juliette Part (secrétaire générale de la préfecture) et Philippe Gamen (maire du Noyer) constatent sur place l’approvisionnement en eau potable de la commune par camion-citerne.