Lumières, musiques et cotillons !
Je ne voudrais pas avoir l’air d’enfoncer des portes ouvertes, mais je trouve que, ces derniers jours, la vie ne manque pas de sel. Même si ce sel a un goût un peu amer, c’est un peu comme si, alors qu’on a tous le moral dans les chaussettes, on cherchait à conjurer le sort en cultivant un humour grinçant, voire un peu sinistre, ou en se jetant à corps perdu dans une hyperconsommation urgente. En tout cas, autour de moi, c’est un peu ce qu’il se passe.
Ce début de semaine, j’ai voulu aller faire une course à Rumilly, au centre. C’était le premier jour du déconfinement. Enfin, du léger relâchement… Franchement, je n’avais jamais vu autant de voitures tourner de rue en rue pour trouver une place, ni autant de monde devant les magasins pour attendre son tour, ni autant de paquets… Impressionnant. Comme si, en urgence, il fallait absolument rattraper un temps que l’on croyait perdu et surtout ne pas se laisser prendre de vitesse pour trouver « le » cadeau qui nous semble indispensable.
Tout cela dans une ville où il n’est pas possible de s’arrêter ! Parce que, lorsqu’il pleut – et c’était le cas ! – les seuls refuges possibles, ce sont les bistrots. Et sans eux, la ville ressemble plus à un centre commercial qu’à un centre de vie. Ça, j’en ai déjà parlé, c’est vrai… Mais j’ai mal, en particulier pour mes copains qui ont repris, il y a peu, un bar-restaurant qui aura bien des difficultés à repartir. Et j’en ai marre de ne pas pouvoir me poser devant un café…
L’humour grinçant dont je parlais au début, il est souvent involontaire. J’en ai eu un exemple cette semaine dans un supermarché. Une pyramide de cartons était posée en tête de gondole. Des cartons de cotillons pour le réveillon, avec serpentins, chapeaux et langue de belle-mère. Pourquoi pas ! Mais ce qui m’a frappée, c’est que chaque carton état prévu pour 20 personnes. Marrant quand on nous rabâche à longueur de spots sur les télés ou les radios qu’il faut limiter les rassemblements à six personnes lors des fêtes de fin d’année. Il va en rester des cotillons. A moins qu’il y ait beaucoup d’enfants qui, eux, ne comptent pas…
Il est vrai qu’on n’est pas à une incohérence près. Moi, j’avoue que, pour Noël, je ne vais pas obéir au doigt et à l’œil à nos responsables. On respectera le mieux possible les règles de distanciation, on fera attention, etc. mais on sera un peu plus de six. Parce qu’une famille, n’en déplaise à nos gouvernants, cela ne se divise pas ! Ou alors, c’est bien triste.
Autre chose, qui n’a rien à voir (cette semaine, c’est un peu fouillis). Ma fille voulait aller à Annecy par le train ce mercredi. Surprise ! Le guichet était fermé. « Exceptionnellement » parait-il. Je veux bien. Mais j’ai plutôt l’impression qu’on nous habitue à ne voir le long des rails que des machines à sous. Personne à qui demander un horaire ou une correspondance. Depuis le temps que les grands pontes de la SNCF (ou de ce qui en tient lieu vu que ça change tout le temps) cherchent à faire « des économies »…
Il parait que c’est le progrès.
Allez ! J’arrête ! Je vais finir par vous coller le bourdon.
Joyeuses fêtes masquées !
Lady Marianne
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