Madani Abderrahim au départ en ski-joëring

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Un Chambérien aura le plaisir de prendre le départ du premier Trophée ski-joëring dans l'histoire de La Grande Odyssée Savoie Mont-Blanc, du 21 au 23 janvier 2019. Madani Abderrahim fera en effet partie d'un groupe de 10 prétendants à la victoire aux côtés de 6 autres participants français, 2 suisses et 1 russe. C'est avec son chien Maëtouk  avec qui il s'entraîne depuis plus de deux ans, un Husky de Sibérie, qu'il s'élancera sur trois étapes d'environ 32 km chacune à Sardière, sur le plateau de Savoie Grand Revard et entre Bessans et Bonneval-sur-Arc, soit trois des meilleurs sites nordiques savoyards. Entretien avec un passionné des vastes étendues, très sollicité au niveau professionnel en tant que directeur d'un espace de vie sociale sur Chambéry, qui a entraîné les membres de sa famille dans cette belle aventure, eux qui partagent désormais leur maison avec trois chiens. 

Pouvez-vous tout d'abord nous présenter votre discipline ?
Les origines du ski-joëring remontent à 2500 ans avant Jésus-Christ. Il s’agissait alors d’un mode de locomotion.  Le terme est issu du suédois et du norvégien. Avec le temps, comme beaucoup de pratiques nordiques, il a été élevé au rang de loisir et d'activité sportive. Le ski-joëring est une discipline de glisse pour laquelle l'homme est tracté seulement par la force d'un animal (cheval, chien, etc.). Me concernant, je pratique le ski de fond en étant attelé à un chien. Côté équipement, le skieur porte une ceinture ou un baudrier et le chien porte un harnais. Les deux sont reliés par une longe à absorbeur de choc. Il n'y a pas de rênes ou d'autre dispositif de signalisation pour contrôler le chien qui doit être motivé par son propre désir de courir et de répondre à la voix de son maître pour assurer les directions à prendre.

À quand remontent vos débuts en ski-joëring ?
J’ai découvert la discipline lorsque j’étais adolescent. Passionné de montagne, de grands espaces et d’animaux, notamment le loup, j’ai trouvé dans cette pratique un condensé de tout ce que j’aime. Cette passion m’a été transmise par mon ami Philippe Foulon qui était à l’époque la référence de la discipline (multiple champion d’Europe, etc.). Ainsi, pendant des années j’ai pratiqué le ski-joëring essentiellement en loisir avec mon premier chien Yago, un Husky de Sibérie sauvé de la SPA, qui nous a quitté en 2010 à l’âge de 18 ans. Il y a un peu plus de deux ans, ma femme m’a offert pour mon anniversaire un chiot Husky de Sibérie. À ses trois mois, Muraco Mc Arthur River de l’élevage The Wolf of Yellowknife, que l’on appelle Maëtouk, a rejoint la maison. Six mois plus tard on lui trouvait une copine en sauvant une croisée labrador/ dog de la SPA. Vanille, une toute petite femelle de 40 kg, tient depuis compagnie à son ami Maëtouk. 

Comment êtes-vous passé d'une pratique loisir à une pratique en compétition ?
C'est avec l'arrivée de Maëtouk que je me suis réellement pris au jeu de la course et des entraînements. Mon niveau étant satisfaisant, j’ai décidé de me licencier à la FFPTC (Fédération française de pulka et traîneau à chien), plus précisément au club de Méaudre en Isère rattaché au comité du Mont-Blanc, en vue d'effectuer quelques compétitions. J’ai fait un essai l’année dernière sur deux courses en sprint (environ 12 km) dont les championnats de France aux Contamines en Haute-Savoie pour lesquels nous avons terminé vice-champions de France. Ce résultat encourageant m’a motivé à structurer mes entraînements pour continuer à progresser avec notamment en semaine sur Chambéry et ses alentours des sorties en canicross pour faire courir le chien et du cani-VTT pour le faire courir sur des distances plus longues et à un rythme plus élevé afin de se rapprocher au mieux de l'effort produit en ski-joëring. 
De plus, j’ai constitué une petite équipe autour de moi pour réussir à atteindre mes nouveaux objectifs. Ma femme, Delphine, est le soigneur. Elle supervise les soins de nos compagnons à quatre pattes. Mes fils, Jorik et Sacha, sont quant à eux les handlers. Ils m’assistent dans la préparation technique. Mon ami Philippe Foulon m’accompagne et me soutient dans ma préparation avec mon chien. Enfin, Émilie Daolio du club de crossfit Kintsugi, basé à Aime en Savoie, m’accompagne dans ma préparation physique. Au niveau du comité du Mont-Blanc, des regroupements sont organisés certains week-ends sur différents sites,  de l'été au début de l'hiver, et nous permettent de travailler plus spécifiquement avec les chiens. Les chiens nordiques étant des chiens dominants, il est bénéfique pour eux d'apprendre à vivre ensemble. À noter qu'en décembre, ma femme a par ailleurs adopté chez nos amis Christophe et Morena Rutz un autre bébé Husky, Nebraska : une femelle du même élevage et du même père que notre champion Maëtouk. Cette dernière commence aussi à se préparer gentiment à la compétition par de petits parcours en canicross qui, il est important de le préciser, respectent sa croissance.

De quelle manière abordez-vous maintenant la saison 2019 et plus particulièrement La Grande Odyssée Savoie Mont-Blanc ?
La saison 2018 était une année test, 2019 sera une année de progression. Nous espérons atteindre notre meilleur niveau pour les saisons 2020, 2021 et 2022. Ainsi, pour 2019 nous sommes engagés sur la coupe de France dont la première étape aura lieu à Cuvéry dans l'Ain le premier week-end de janvier puis les championnats de France de sprint qui se dérouleront aux Contamines début février. Et s'il faut surtout retenir une épreuve de notre calendrier, c'est La Grande Odyssée Savoie Mont-Blanc. Un vrai challenge pour nous car cette épreuve est devenue mythique et est considérée comme l'une des courses de chiens de traîneaux les plus suivies et les plus spectaculaires au monde. En 2019, elle est ouverte pour la première fois au ski-joëring à l'occasion d'un Trophée sur trois jours. J’espère que nous ferons bonne figure car il s’agit d’une course de moyenne distance, un peu plus de 30 km par jour, sur trois étapes avec des dénivelés importants. Mon chien est encore jeune mais ce qui compte pour le moment c’est d’engranger de l’expérience pour parfaire notre pratique et notre complicité sportive pour les années à venir. Nous espérons un maximum de soutien dans cette entreprise, que les Chambériens et les Savoyards nous supportent et si des partenaires souhaitent nous aider dans cette aventure ce ne serait pas de refus ! En effet, il est difficile de tenir financièrement une saison et d'autant plus si l’on souhaite évoluer sur des compétitions internationales.

Plus d'infos : www.grandeodyssee.com

 

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