«Maitriser le développement de la ville !»

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«La croissance de Rumilly est subie !». Dire une telle phrase lors de la cérémonie des vœux du maire à la population, devant un parterre d’élus, de représentants de l’administration, des responsables d’associations, de citoyens et même de «Gilets jaunes», cela pourrait revenir à se tirer une balle dans le pied pour Pierre Béchet… A reconnaitre que, malgré les efforts des élus municipaux, le capitaine du navire ne maîtriserait plus rien. A quelques mois d’une prochaine campagne électorale (les municipales, c’est en 2020), c’est au moins courageux !
«La croissance de Rumilly est subie !». L’essentiel du discours de Pierre Béchet la semaine dernière lors de la traditionnelle cérémonie des vœux, à la salle des fêtes, a porté sur la situation de la ville dans un contexte de développement démographique un peu débridé. Et – c’était tout de même l’objectif du maire ! – sur les mesures engagées ou à engager par l’équipe municipale. 

«Je voulais vous en parler»
Le décor, pour commencer ! Devant un public d’environ 250 personnes, dont une délégation de «Gilets jaunes» au final fort courtois et très encadrés (lire ci-contre), et les élus du Conseil municipal des jeunes, le maire et son conseil municipal avaient invité la député Véronique Riotton, la secrétaire générale de la Préfecture Florence Gouache, ainsi que le sénateur Loïc Hervé, les conseillers départementaux Fabienne Duliège et Christian Heison, le président de la communauté de communes Pierre Blanc, et les maires des communes voisines. La rencontre a, naturellement, répondu à un cérémonial bien rodé : allocutions successives avant de partager les galettes des boulangers rumilliens.
«Je voulais vous en parler». Pierre Béchet a commencé son intervention avec quelques chiffres, dont le chiffre 2. Car, dans un département qui voit sa population progresser de 1,5% en moyenne depuis 2011, Rumilly se situe dans le peloton de tête avec une croissance de 2% . «Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Et d’où cela vient-il ? Quels moyens pour y répondre ?». 

Le maire a voulu, au moins, poser les questions.
Si la croissance trop rapide de la ville a des avantages, dont des moyens supplémentaires pour s’équiper, l’affluence de population «déséquilibre le système», pose des problèmes d’emploi, de déplacements, et met la ville en danger de «banlieuisation». Pour y répondre, le maire appuie une «politique forte en direction des entreprises» : locaux, formations, soutien, accueil des start-up, etc.

Accompagner le développement
«Ceux qui viennent à Rumilly le font pour des raisons économiques», précise Pierre Béchet. Pour lui, alors que la ville connait une certaine «paupérisation», il faut pouvoir accompagner le développement avec des équipements nécessaires, dont la très coûteuse voirie. 
Alors que la croissance «mobilise de plus en plus de ressources naturelles», il est indispensable, pour le maire, de ralentir un processus accentué par certains dispositifs comme la loi Pinel. Une solution parmi d’autres, le Schéma de cohérence territoriale (SCOT) que Pierre Béchet souhaite, contre l’avis de ses collègues maires ruraux, voir développer à l’échelle départementale «pour qu’on se répartisse les populations».

Donner de la cohérence
L’auto-flagellation n’étant pas une pratique répandue chez les élus, la seconde partie du discours du maire a été consacrée à ce qui a été, est en cours, ou sera réalisé sur la ville : équipements, infrastructures, social, etc.

L’occasion de mettre l’accent sur les efforts consentis («On a construit plus d’équipements que toute autre ville de notre taille». Et sur les orientations de la politique municipale qui devrait (c’est en tout cas son ambition) conduire à une reconquête d’un centre ville qui retrouverait des «propriétaires résidents», un creuset d’activités et des espaces publics. En conservant sur place les services publics. 
«Ce n’est pas simple !», reconnait Pierre Béchet en évoquant les perpétuels travaux que les riverains doivent subir. «Il faut donner de la cohérence à tout cela !». D’où les études et concertations en cours, dont  l’enquête «Rumilly, j’y vis. Je donne mon avis» qui aurait recueilli plus de 1 500 réponses. 
D’où la gestion des déplacements avec la mise en service du réseau de bus par la communauté de communes pour lequel «la page du débat sur son financement est maintenant tournée». Et la nécessité de poser les bonnes questions quant aux limites du «tout voiture».
Le tout en n’oubliant pas un accompagnement social porté, entre autres, par les associations et les services dont les forces de l’ordre…
«Semez et cultivez du bonheur afin de pouvoir le récolter. C’est tout ce que je vous souhaite !». Des vœux que l’on ne peut que partager…

 

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