Manon Deruem, candidate du RN dans la première circonscription
La cheffe d'entreprise de 28 ans, encartée depuis deux ans au Rassemblement national, n'en est pas à sa première candidature. Elle croit en ses chances sur ce territoire qui a voté Marine Le Pen à 42% lors du second tour de la présidentielle.
Un nouveau visage apparaît sur la scène politique savoyarde. Manon Deruem, 28 ans, se présente pour la première fois aux élections législatives, sous la bannière du Rassemblement national, dans la première circonscription de la Savoie (Aix-les-Bains, La Motte-Servolex, Le Pont-de-Beauvoisin, Entrelacs, Les Echelles, Yenne, la Chautagne...). Auparavant dans le Puy-de-Dôme, elle n'en est pas à son galop d'essai et s'était déjà présentée aux élections départementales et régionales. Cette cheffe d'entreprise du secteur automobile a renoué avec ses racines savoyardes en s'installant à Aix-les-Bains il y a un peu plus d'un an. «Je ne suis pas parachutée, sourit-elle. Je suis née à Issoire mais ma famille est savoyarde, en partie installée à La Motte-Servolex. Je compte bien rester ici et y redévelopper mon entreprise, même si je peux travailler à distance», indique la candidate. Sa société est domiciliée à Montpellier depuis 2014, ville où elle a suivi des études en gestion hôtelière et management. «Je suis encartée au sein du mouvement depuis deux ans, mais depuis que je vote, je soutiens le Rassemblement national», insiste-t-elle.
Manon Deruem a pour suppléante l'Aixoise Viviane Rault, 62 ans, militante depuis plus de 10 ans.
«Nous renforçons nos candidatures en Savoie en présentant quatre candidats, d'une moyenne d'âge de 34 ans. Trois parmi les quatre possèdent déjà des mandats», précise Brice Bernard, délégué départemental RN, conseiller régional, lui-même candidat dans la deuxième circonscription (autour d'Albertville). Il croit dans les chances de son parti pour ce «troisième tour», considérant la position du RN est nettement plus favorable par rapport à 2017 : «Marine Le Pen a réalisé 42% au second tour de la présidentielle ici, remportant 20.000 voix de plus qu'il y a cinq ans, là où Emmanuel Macron en a perdu 10.000». Le parti s'est aussi étoffé depuis, passant de «très peu d’adhérents à 360 aujourd'hui».
Un appel à la non
dispersion des voix
L'objectif du comité local se résume ainsi à «ne plus laisser les pleins pouvoirs à Emmanuel Macron» et «ne pas laisser Jean-Luc Mélenchon conduire l'opposition», considéré comme «la béquille du pouvoir qui a permis la reconduction de ce quinquennat».
Le programme porté par le Rassemblement national en Savoie reprend les grandes idées de celui de Marine Le Pen : «Lutte contre la retraite à 65 ans, contre le communautarisme, le laxisme judiciaire, la submersion migratoire, la délocalisation, la dislocation métropole/ruralité, instauration de référendum et de la proportionnelle pour une meilleure représentation et écoute des Français, défense du personnel de santé, du pouvoir d'achat». Manon Deruem prône particulièrement «le soutien aux TPE/PME, la baisse des impôts pour les classes moyennes et modestes, le localisme, le respect de l'environnement» et entend défendre à l'Assemblée nationale «les pathologies féminines, comme l'endométriose», elle qui se bat déjà sur ce sujet.
Avec Viviane Rault, elles mèneront une «campagne sur le terrain, au plus proche des Savoyards», adeptes du porte-à-porte et des marchés.
Brice Bernard souhaite «une forte mobilisation dès le premier tour et une non dispersion des voix» à travers un appel du pied aux partisans de Debout la France (Nicolas Dupont-Aignan) et Reconquête (Eric Zemmour). Craint-il justement une candidature locale de Reconquête ?* «Quelle serait la plus-value de leur candidature ? Pour se présenter ici, il faut une appartenance au territoire. Reconquête est un peu trop neuf pour connaître les dossiers locaux et pour avoir les capacités d'être présent au second tour», estime le délégué départemental.
*Dernière minute : Reconqûete présentera bien une candidate dans la première circonscription de la Savoie. Il s’agit de Béatrix Millord.