Marina Ferrari : «Nous, nous défendons le projet présidentiel»

Marina Ferrari et son suppléant Didier Padey sont les candidats de la majorité présidentielle aux élections législatives dans la première circonscription de la Savoie et ils le revendiquent. Une stratégie qui s’était révélée payante il y a cinq ans pour Typhanie Degois.

Les candidats aux élections soignent toujours leur annonce. Ceux de la première circonscription de la Savoie sont particulièrement chanceux car les jolis points de vue ne manquent pas... et les symboles non plus sur ce territoire à la fois urbain et rural.

Point de lac pour Marina Ferrari, mais des vignes, celles de Jongieux, un cadre rural donc. Commune dont son suppléant, Didier Padey, est le maire. Pour ajouter encore à l’ambiance bucolique, le premier tracteur de Jongieux, datant de 1947, trônait fièrement derrière les candidats investis par «Ensemble ! La majorité présidentielle». Marina Ferrari en a profité pour glisser que si elle était bel et bien Aixoise, une partie de ses racines familiales se trouvait à Saint-Ours.

A 48 ans, la conseillère municipale d’opposition d’Aix-les-Bains, cadre dans une start-up du numérique, a déjà un engagement politique derrière elle : élue depuis 2008 à Aix-les-Bains et vice-présidente du Département pendant 6 ans. Elle a déjà battu campagne à plusieurs reprises. Son ancrage constitue sa force.

Des mesures spécifiques au territoire

Si Mme Ferrari soutient ouvertement Emmanuel Macron depuis 2017, le maire de Jongieux, également cadre dans entreprise internationale dans l’aéronautique, lui, se revendique de droite mais estime que le président de la République «est l’homme du rassemblement qui permettra de relever notre pays » et qu’il faut donc faire «front commun». Tous deux appellent à donner une majorité au président à l’Assemblée nationale afin qu’il puisse mener sa politique à bien. Leur programme en reprend donc les grandes lignes, tout en ajoutant des mesures spécifiques au territoire.

Le territoire de la première circonscription est très attractif, ce qui ne manque pas de générer des contraintes en matière d’habitat, une pénurie de logements et des coûts exorbitants. «Il faut accompagner les communes dans la production de logements accessibles», lâche Mme Ferrari.

Cette croissance démographique s’accompagne d’un engorgement des routes. D’où l’intérêt de «ramener de l’emploi au plus proche de la population en continuant à mailler le territoire en fibre optique et en créant des zones franches en milieu rural favorisant l’implantation d’entreprises». L’économie du territoire étant largement nourrie par le tourisme, Marina Ferrari n’a pas manqué de rappeler que la Savoie était le département français ayant perçu le plus d’aides publiques pendant le Covid, soit un milliard d’euros, notamment du fait de la fermeture des stations de ski. Elle estime que le gouvernement doit continuer à soutenir le tourisme et que le thermalisme a une carte à jouer dans le traitement des affections liées au Covid long.

«Nous nous engageons à être très offensifs»

L’économie du territoire est aussi alimentée par l’agriculture. Jongieux, par exemple, compte seulement 320 habitants mais 100 équivalent temps plein ! «Il faut accompagner la modernisation des exploitations et leur transition écologique», propose la candidate.

La transition écologique ne peut s’envisager sans évoquer les mobilités, le soutien au RER urbain entre Annecy et Grenoble assurant un meilleur cadencement et la réouverture de certaines haltes pour desservir les zones d’activités. 2022 sera déterminante quant au choix des accès au tunnel de base du Lyon-Turin. «Nous nous positionnerons sur les accès qui permettent de faire passer le fret le plus rapidement possible pour réduire le trafic des camions sur les routes.»

Sur la question de la santé, outre le soutien à l’ouverture de maisons de santé dans les territoires ruraux, l’élue s’engage à «défendre fortement la construction du nouvel hôpital d’Aix-les-Bains pour qu’il voie le jour, le dossier étant quelque peu mis à l’arrêt».

Le département possède une université, qui accueille 15.000 étudiants. Alors que les contrats de plan Etat-Région sont en discussion, Marina Ferrari a l’intention de faire inscrire la reconstruction du campus Jacob-Bellecombette.

Voilà pour le fond. Quant à la forme, «nous nous engagerons à être très offensifs», promettent Marina Ferrari et Didier Padey. L’offensive n’attendra pas l’hémicycle. Le maire de Brison-Saint-Innocent, Jean-Claude Croze, adhérent d’Horizons, le parti d’Edouard Philippe, allié de LREM, n’a pas été investi par la confédération «Ensemble !» et a tout de même décidé de se lancer dans la course aux législatives. «C’est la démocratie, tout le monde a le droit de se présenter. C’est à la fois amusant et surprenant qu’il y ait deux candidatures de droite. Nous, nous défendons le projet présidentiel», martèle Marina Ferrari. Message reçu. On ne change pas une stratégie qui fonctionne. Ce soutien assumé au parti présidentiel s’était avéré payant lors des précédentes législatives.

Marie-France Sarrazin