« Marketplace » ou «click and collect»
Depuis un peu plus d’une semaine, le site « monrumilly.fr » est ouvert. Une initiative du Comité d’action économique (CAE) avec le soutien de plusieurs partenaires dont la Ville de Rumilly, la Communauté de communes Rumilly Terre de Savoie, et l’Office de Tourisme Rumilly-Albanais. Une quarantaine de commerçants (leur nombre augmente de jour en jour) ont adhéré à cette démarche qui leur permet de mettre en ligne une sélection de produits en « click & collect ». C’est-à-dire que, en se connectant sur cette plateforme, le client peut choisir, commander et payer ce qu’il a choisi sur le catalogue de la boutique qu’il a sélectionnée. Ou découvrir où trouver certains produits. Il ne lui reste qu’à se rendre, la plupart du temps le lendemain, au point de collecte situé dans la galerie commerciale de l’Hyper U pour retirer son colis.
En mettant ce service gratuitement à la disposition des commerçants rumilliens, le CAE a permis sa diffusion rapide et son succès. Et surtout, il s’est voulu une alternative légale à la fermeture imposée aux commerces jugés « non essentiels » dans le cadre du confinement décidé par le gouvernement pour lutter contre la propagation du Covid-19. Une bouée de sauvetage pour des commerces déjà largement impactés par le premier confinement au printemps dernier.
Quel avenir ?
Mercredi 25 novembre, le jour même de la mise en ligne de la plateforme « monrumilly.fr », le Président de la République annonçait la réouverture, sous réserves, de ces « petits » commerces de proximité que sont les magasins de vêtements, les fleuristes, les librairies, les boutiques de cadeaux, etc. De quoi, même si les cafés et restaurants sont toujours pénalisés (le CAE diffuse leurs propositions de plats à emporter), se poser la question de la nécessité de maintenir désormais ce site internet lancé dans l’urgence.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que cette initiative du CAE, pour « opportuniste » qu’elle soit, n’est pas arrivée par hasard. Elle est le fruit d’une réflexion qui ne date pas d’hier. Car le projet d’une « marketplace » est dans les cartons de l’association patronale de l’Albanais depuis longtemps, avec l’appui de la Chambre de commerce et de l’Industrie de la Haute-Savoie. En particulier dans le cadre de l’action « Mon commerce, mon territoire, c’est encore +… », visant à engager la communication digitale territoriale.
Mais d’abord, de quoi parle-t-on ? Le terme de marketplace, ou place de marché en bon français, désigne toute plateforme qui met en relation des acheteurs et des vendeurs sur Internet. À ses débuts, la marketplace ne visait pas le grand public (mais le B2B ou Business to business, toujours en bon français !) et permettait surtout de répondre à des appels d’offre. Avec la démocratisation des achats des particuliers sur le web, le terme de marketplace a évolué pour s’étendre à la vente de professionnels à des particuliers ou même entre particuliers.
La marketplace présente de nombreux avantages pour les deux parties. Du côté des acheteurs, elle permet de bénéficier d’un choix de produits important. Pour les professionnels, elle offre l’accès à des millions, ou au moins des milliers, de clients potentiels et des garanties de paiement.
L’objectif du CAE, ce serait donc de continuer « monrumilly.fr » autrement que dans l’urgence (mais que nous réserve l’avenir ?) et de pérenniser une plateforme locale, ouverte aux professionnels de l’Albanais et aux clients… du monde entier, pourquoi pas !
Evidemment la gratuité de ce service aux professionnels devrait être remise en question, mais cela pourrait, en parallèle avec l’activité « boutique » traditionnelle, ouvrir des perspectives de développement aux commerçants locaux. En restant sur la voie et dans l’esprit de la campagne lancée ce printemps « J’y vis, j’y consomme » pour inciter à privilégier un mode de, consommation local.
Une approche contemporaine du soutien au commerce de proximité. Et, peut-être, en se plaçant sur leur terrain, une façon de résister aux géants du e-commerce.
