Mehdi Madani en quête du titre de champion de France des poids moyens

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A 35 ans, Mehdi Madani s’apprête à disputer le combat le plus important de sa carrière. L’enjeu est simple, il s’agit de battre le champion de France en titre des poids moyens pour lui chiper la ceinture. Son adversaire, Bruno Surace (Marseille) n’a que 22 ans, mais il n’est pas champion de France par hasard. Il est invaincu chez les pros (16 victoires et 2 nuls). Il a été champion chez les cadets et juniors, remportant par ailleurs le championnat d’académie et le championnat de France amateurs. Ce n’est pas un puncheur, mais un styliste qui mène ses combats jusqu’au bout. Son championnat de France en janvier dernier, il l’a remporté proprement au bout des 10 rounds.

En 2020 Bruno Surace avait disputé 2 combats de préparation malgré la Covid-19, contrairement à Mehdi Madani qui n’est pas remonté sur le ring depuis novembre 2019. «Mais je n’ai jamais vraiment coupé les entraînements dans l’espoir de pouvoir disputer ce championnat de France. Le rendez-vous s’est fait attendre car la décision appartenait au Marseillais, à savoir s’il remettait son titre en jeu ou pas. Maintenant c’est acté, ce sera le 29 mai. J’étais le challenger officiel et c’est un combat que j’attends depuis tellement longtemps que j’en suis heureux. Etre champion de France, c’est l’aboutissement d’un long parcours en effet et de tous les efforts accomplis pour arriver à ce niveau. On m’a toujours comparé à mon frère Sébastien. Mais aujourd’hui, c’est mon tour de monter au créneau et de démontrer que je ne suis pas à ce niveau par hasard et que je peux moi aussi remporter un championnat de France. Je me suis préparé pour cela et j’ai confiance. Je suis invaincu sur mes 7 derniers combats et la jeunesse de mon adversaire ne m’impressionne pas. Bruno Surace a rencontré pas mal de boxeurs que j’ai moi-même battus. Il a certes l’avantage d’avoir une carrière plus protégée que la mienne. Moi, j’ai un boulot derrière à assurer et les 3 dernières semaines avant le combat, je me mets en disponibilité. Mon objectif est que la ceinture reste à Rumilly et comme d’habitude je ne laisse rien au hasard» confiait Mehdi Madani.

Pas un kilo de trop pendant ce confinement ?

«Non, rien de trop. Pas un kilo supplémentaire depuis novembre 2019. J’ai gardé la même hygiène de vie depuis ma ceinture méditerranéenne remportée à Frangy. Pendant le confinement, je suis venu régulièrement à la salle de boxe en respectant scrupuleusement les gestes barrières. D’autant plus facilement que le BCR était vide ou presque, les jeunes et les amateurs n’étant pas autorisés à fréquenter la salle. Cela manquait sérieusement de monde autour de moi, il n’y avait pas l’ambiance habituelle, mais je me suis adapté, bon an mal an, jusqu’à ce que la date du championnat de France soit officialisée le 29 mai. A partir de là, j’avais un objectif et la motivation est revenue toute seule.»

Le fait de disputer ce championnat de France dans l’après-midi et à huis clos, cela peut poser un problème ?

«Non, je ne pense pas vraiment car je m’entraîne dans ces horaires là. Par contre à huis clos, ce sera une première pour moi et d’ailleurs on n’a pas vraiment le choix. Il faudra faire avec. Cela fera certainement bizarre, notamment lors de la présentation du combat. Mais après le tintement du premier gong, je pense qu’il sera facile de faire abstraction du public. Je serais dans ma bulle, concentré sur ma boxe, sur ce que je dois faire et ne pas faire pour l’emporter. Je me répète peut-être, mais j’ai confiance. Certes, je n’ai pas boxé depuis un an et demi, mais mon corps s’est reposé. Ce n’est donc pas un handicap. Les sensations vont revenir très vite dès les premiers échanges.  Je me suis préparé pour ce combat sans changer mes habitudes. Je n’aurais pas de regrets à avoir» ajoutait le Rumillien.

Qu’est que vous savez de votre adversaire ?

«Qu’il n’est pas champion de France par hasard. Et pour prendre la ceinture à un champion,  il va falloir que je m’investisse doublement. Ce sera mon second combat de 10 rounds et je sais que j’ai l’endurance pour aller au bout. Bruno Surace est un styliste comme moi, et la victoire se fera très certainement aux points. Il est jeune mais avec beaucoup d’expérience et il n’a pas connu la défaite. Je sais que je vais devoir bouger énormément, donner des coups et ne pas le laisser s’installer sur le ring. Il ne faut pas oublier que j’ai préparé mon frère tout au long de sa carrière. J’ai joué son sparring-partner et toutes les blessures que j’ai subies, elles ont été faites à l’entraînement et jamais dans mes combats. A l’entraînement on n’a jamais retenu les coups. Je suis dur au mal, mais quand Sébastien était au sommet de sa carrière, j’ai beaucoup encaissé, notamment le nez cassé et la pommette fracturée. Alors, Bruno Surace, ce n’est pas Coco Madani, le champion du monde».

Quel est votre programme jusqu’au 29 mai ?

«Jusqu’à présent, je m’entraînais une fois par jour, 6 jours par semaine. Mais depuis le 29 avril je suis passé à deux entraînements par jour avec sieste l’après-midi  Je me suis mis en disponibilité au niveau du boulot. Sébastien sera là matin et soir pour m’aider dans ma préparation. Au fil des jours, on va durcir les entraînements. A chaque fois on en fait toujours un peu plus. La préparation c’est maintenant. Je suis dans l’intensité et la dernière semaine on va relâcher pour recharger les accus ».

C’est un avantage de boxer à domicile ?

«Il n’y aura pas de public, mais boxer chez soi c’est toujours un petit avantage. Quand un combat se joue sur des petits détails, cela peut pencher en faveur de celui qui est à domicile. Le boxeur visiteur doit toujours s’employer davantage».

20 ans de carrière, ce sont beaucoup de souvenirs ?

«Quand j’ai commencé la boxe, j’étais un peu bouboule et personne n’aurait misé un kopek sur moi. Mais j’ai 20 victoires à mon actif chez les pros et des souvenirs j’en ai beaucoup et rarement des mauvais. Même si parfois, j’ai eu l’impression de me faire voler une victoire, j’ai toujours su faire le dos rond et prendre le bon côté des choses, du voyage effectué et des gens rencontrés. La boxe pour moi, ce sont pléiade de bons souvenirs. Même après une défaite il y a toujours une anecdote amusante qui fait passer la pilule. Aujourd’hui je suis très content de mon parcours. Il me manque juste ce titre de champion de France».

 

 

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