«Nous ne sommes pas que la Génération COVID» : témoignages d’élèves du lycée Porte des Alpes
Comment les élèves du lycée Porte des Alpes apprennent à vivre avec le covid depuis un an, dans et en-dehors du lycée, avec de nombreuses restrictions (confinement, couvre-feu, geste barrière, distanciation sociale).
Le protocole sanitaire
du lycée «C’est à la cantine que c’est le plus pénible»
Le lycée Porte des Alpes oblige tous les élèves à porter un masque dans l’enceinte et autour de l’établissement. Du gel hydro-alcoolique est à disposition à l’entrée de notre lycée. L’établissement a mis en place des sens de circulation dans les couloirs pour prévenir des regroupements d’élèves. Les périodes de stage de certaines classes allègent néanmoins l’établissement et évitent à d’autres classes de rester à domicile et de devoir suivre l’enseignement à distance. Le repas est vraiment le moment où l’on ressent le plus la crise actuelle : les élèves mangent en quinconce en dix minutes et avec leur classe : pas vraiment le temps de faire une pause.
Pour les internes, les contraintes sont encore plus pénibles : il faut garder le masque dans les couloirs et pas de visites dans les autres chambres possibles. Les mercredi après-midi sont aussi un peu plus longs sans sorties.
Le stop and go est un peu usant car nous ne savons jamais à quoi va ressembler la semaine d’après. Le protocole change toutes les semaines et on ne sait jamais quand on pourra revoir notre famille et nos amis.
Des adolescents qui vivent chez leurs grands-parents
Le Lycée Porte des Alpes a un bassin de recrutement vaste en Haute-Savoie. Certains vivent donc la semaine dans de la famille plus proche de l’établissement. C’est le cas pour cet élève qui vit avec ses grands-parents : «Jusqu’à que j’habite chez mes grands-parents, je n’étais pas très sensible au respect des gestes barrières mais maintenant je fais beaucoup plus attention : je prends toujours mon repas seul, je reste à l’écart d’eux et j’essaie de continuer à faire du sport. J’ai investi dans des machines de musculation.»
La vie d’adolescent en temps de Covid : difficile de faire des rencontres
Le week-end, nous ne pouvons pas sortir après 19 heures à cause du couvre-feu, mais nous allons chez des amis et on reste dormir chez eux. Durant le week-end, nous pouvons sortir toute la journée et profiter de la nature avec notre famille. Le point positif est l’arrivée des vaccins et donc on peut être de plus en plus avec nos familles, notamment les plus anciens d’entre eux. Par contre, l’inconvénient c’est que tous les Français ne sont pas vaccinés et que les vaccins sont réservés aux plus âgés.
On a essayé au maximum de continuer à pratiquer des activités sportives en extérieur bien que, pour les sports collectifs, nous n’ayons plus accès aux vestiaires. Parmi la (longue) liste des restrictions, le fait que les restaurants, les cinémas soient fermés est de plus en plus difficile à vivre.
Interviews
«Il ne faut pas croire que l’on n’a pas conscience de la crise actuelle : j’ai perdu mon grand-père du covid au mois de novembre», élève de Seconde Construction Durable du Bâtiment et des travaux Publics.
Comme nous, la jeunesse semble parcourue de sentiments paradoxaux. Entre une ambiance collective morose et un optimisme quant à nos avenirs personnels car nous croyons en notre capacité à nous relever de cette crise.
Pour Enzo, interne de l’établissement : «Le port du masque est bien respecté sauf parfois car il est difficile de le porter toute la journée.»
Son camarade, Nordine, élève en Seconde, fait remarquer qu’«Il est difficile de rencontrer des filles de notre âge et de pouvoir leur parler et en plus, physiquement, on s’habitue à ne voir que des parties du visage de chacun».
Louis, lui, regrette que «malgré la rigueur du personnel de notre établissement, il est difficile de faire respecter le port du masque toute la journée».