«Nous voulons faire du chef-lieu un vrai lieu de vie»

Roland Lombard, maire de Hauteville-sur-Fier depuis 2001, fait le point sur les grands projets du mandat et évoque les perspectives pour sa commune de plus de 1 000 habitants.

Quel bilan faites-vous de l’année 2023 ?

«Divers travaux ont été réalisés : le remplacement de la conduite d’eau potable, l’enfouissement des réseaux secs et la création d’un mur de soutènement sur la route d’Annecy, l’extension du réseau d’eaux usées du chef-lieu au chemin des Fontaines, l’enfouissement des réseaux secs route d’Etercy, la réfection de voiries communales et de chemins communaux… Nous avons mis en place une citerne de récupération d’eau pluviale de 5 000 litres à l’école qui permet de couvrir nos besoins d’arrosage. Nous avons été très occupés par nos deux gros projets : l’agrandissement de l’école et l’aménagement du chef-lieu.»

Où en est le projet d’agrandissement et de rénovation de l’école ?

«C’est un projet colossal pour la commune, avec un budget global de 3,5 millions d’euros, que nous avons dû phaser. En 2023, le projet a bien avancé, avec les études préalables et la procédure de recrutement d’une équipe d’architectes. Aujourd’hui nous en sommes au dépôt de permis de construire. Les premiers coups de pioche seront donnés avant la fin de l’année, pour une livraison estimée et espérée en janvier 2026.»

Que prévoit cette extension ?

«Elle comprend la création de trois classes, de locaux de services, d’une salle d’évolution, d’un restaurant scolaire et in fine de salles périscolaires. Le nouveau bâtiment sera majoritairement en ossature bois et la cour végétalisée. Un city-stade sera créé à proximité immédiate afin d’être mutualisé entre l’école et les jeunes de la commune. Ce n’est pas confirmé, mais on devrait avoir à la prochaine rentrée scolaire l’ouverture d’une septième classe, suite à la nouvelle disposition de l’Education nationale qui est de limiter les effectifs à 24 dans les classes de grande section, CP et CE1.»

Qu’en est-il de l’aménagement du chef-lieu ?

«L’acquisition du tènement face à la mairie a été entérinée. La Commune, par l’intermédiaire de l’EPF (Etablissement public foncier), en est propriétaire. Le projet prévoit un programme immobilier de 28 logements, un espace de services au rez-de chaussée, probablement du paramédical… Nous avons quelques pistes. Une belle placette sera également aménagée. En 2023, nous avons démoli la maison et un peu d’annexe, ce qui a permis la création d’un parking provisoire. Nous sommes en train de débroussailler la partie ouest pour créer un espace à la fois ludique et de convivialité. L’idée est de se réapproprier les lieux, de redonner l’accès au public et de permettre aux habitants de profiter de cet espace. Nous voulons faire du chef-lieu un vrai lieu de vie.»

Quelques précisions sur le programme immobilier ?

«La recherche d’un opérateur a abouti à l’automne sur la base d’un pré-projet. Dans ces 28 logements, il y aura 30% de logements sociaux. Nous avons choisi la formule bail réel et solidaire (BRS), ce qui permet l’accession à la propriété à des gens qui n’achètent pas le foncier mais juste l’appartement. Le foncier est porté par un organisme à qui ces personnes paient une redevance symbolique. Nous resterons probablement sur la même formule pour les locaux de services. Il y a beaucoup de demande pour ce type de logements, c’est quasiment du pré-vendu.»

Un point sur la participation citoyenne que vous souhaitiez mettre à l’honneur ?

«2023 était placée sous l’égide de la participation citoyenne, avec deux réunions publiques et six réunions de quartier. Les deux réunions publiques, sur les thèmes de la sécurité et de la sobriété énergétique, n’ont pas trouvé leur public, mais les six réunions de quartier in situ ont eu du succès. C’était un vrai espace d’échanges, les habitants ont fait remonter leurs remarques, le but étant vraiment de les écouter. La problématique de circulation routière est un point majeur dans la préoccupation des Hautevillois qui constatent de nombreux comportements dangereux au volant. Suite à ces remontées, nous avons acheté un radar pédagogique mobile que nous installons sur les axes principaux.»

Avez-vous d’autres projets en matière de sécurité routière ?

«Les travaux pour la sécurisation du carrefour des Onges vont démarrer le 15 mars. La route d’Annecy sera décalée de trois mètres au sud et un cheminement piéton sera créé pour relier, dans un premier temps, le chef-lieu au cimetière.»

Qu’en est-il de la croissance démographique ?

«Officiellement, nous sommes un peu plus de 1000 habitants mais officieusement nous sommes bien 1100-1150. Le recensement qui devait avoir lieu cette année a été reporté à début 2025. Nous avons bien évolué, en 10-15 ans nous avons gagné 50% de population.»

Un mot sur votre équipe municipale ?

«C’est une équipe impliquée et diversifiée dans ses approches, qui sait le moment venu se fédérer pour travailler dans l’intérêt général. Nous sommes mobilisés pour faire en sorte qu’Hauteville rayonne, que ce ne soit pas une commune dortoir, où rien ne se passe. Nous travaillons pour qu’il y ait de la vie, de l’animation… Nous avons d’ailleurs la chance d’avoir un tissu associatif très actif.»

Serez-vous candidat aux élections municipales de 2026 ?

«La seule chose que je peux dire à ce jour : tout est possible mais rien n’est décidé.»

Un dernier mot ?

«Je suis bien conscient que le village est en mutation. Ce n’est pas qu’il renie son passé, au contraire, c’est qu’il s’assoie sur son passé pour se projeter dans le monde d’aujourd’hui, et ce monde nécessite l’apport de nouvelles populations, de nouveaux services, de lieux adaptés et d’une vie économique adaptée à son territoire et à son emplacement. Nous sommes vraiment attachés à l’ouverture prochaine de la zone artisanale dont on parle depuis si longtemps. Pour moi, une vie communale réussie c’est une vie où il y a un équilibre, entre habitants, artisans, commerces et entreprises, où il y a une touche de tout.»