Oligance, 472 kg, sélectionnée pour le concours général agricole de race Tarentaise

Oligance, vache Tarentaise âgée de quatre ans, a quitté son étable de Savoie pour le Salon International de l’Agriculture à Paris, après avoir été sélectionnée pour le concours général agricole de race Tarentaise parmi quinze autres congénères.

Son éleveur, Mathieu Roux, 33 ans, dirige une exploitation individuelle agricole à Bellecombe-en-Bauges qui compte une cinquantaine de vaches, où il s’est installé hors cadre familial en août 2018. Cet ancien salarié du lycée agricole de la Motte-Servolex, a repris cette ferme qui s’apprêtait à couler et l’a remise à niveau. Ne pouvant pas s’absenter de l’exploitation, Mathieu a confié Oligance à son apprentie Emma pour l’accompagner dans la grande aventure.

«Très bonne laitière, aussi bien en qualité qu’en quantité»

Enfant et adolescent, Mathieu a longtemps côtoyé les vaches de ses grands-oncles et cousins dans les Hautes-Alpes : «ma passion est née comme ça». Le trentenaire explique que c’est l’attirance pour les Tarines qui l’a mené en Savoie.

Mathieu brosse le portrait d’Oligance et revient sur les jours de préparation qui ont précédé son départ pour la capitale. Née le 6 novembre 2018, Oligance est le fruit d’un long travail de sélection pour trouver ses géniteurs. Fille de Manigance, elle est la dernière d’une lignée de vaches dont la terminaison des prénoms résonne en «ance», succédant entre autres à Obéissance, Tolérance ou encore Suffisance. Pesant 472 kg, Oligance est une des plus légères participantes au concours. Son éleveur la qualifie de douce, docile et proche de l’homme, précisant que c’est une «très bonne laitière, aussi bien en qualité qu’en quantité. C’est une vache très solide avec un très bon pis».

Marche, lavage, tonte… Toute une préparation

Plusieurs étapes de préparation ont été nécessaires pour la participation au concours sur le grand ring du Parc des expositions, notamment la marche au quotidien, plusieurs lavages et la tonte intégrale. «Il a fallu lui apprendre à marcher au licol, la tête haute, à essayer d’être la plus belle possible sur le ring, qu’elle mette ses atouts en avant, en marchant doucement avec élégance et prestance» souligne l’éleveur, se rendant compte de sa rime involontaire mais inévitable.

Pendant une dizaine de jours, Oligance a appris à marcher pour être le plus en accord possible avec sa meneuse Emma et a été préparée à son changement d’environnement. «Le Salon, c’est un nouveau milieu, il y a beaucoup de vaches, beaucoup de monde, du bruit, de la poussière, une multitude d’éléments censés la perturber, ce qui n’est apparemment pas du tout le cas» révèle Mathieu, un sourire dans la voix. L’éleveur ajoute qu’Oligance a été lavée plusieurs fois avant son départ de façon à dépoussiérer son poil et pouvoir ensuite la tondre : «La mamelle est rasée et on met en avant la finesse de l’animal par la tonte afin de dégager les parties intéressantes. Concernant les vaches laitières, on aime la finesse, on ne cherche pas des vaches musclées et grasses comme pour les vaches allaitantes».

Le lait d’Oligance et des autres Tarines est livré à la coopérative du Cœur des Bauges de Lescheraines, dont Mathieu est le vice-président, et permet la production de  Tome des Bauges. «Oligance est très fière de contribuer à la fabrication de ce fromage AOP» s’amuse Mathieu, précisant que «si elle est à Paris aujourd’hui, c’est aussi grâce à la Tome des Bauges et à la coopérative».

Selon l’éleveur, la participation de sa vache laitière à ce salon emblématique n’a aucun enjeu économique et a pour unique but de se faire plaisir et se challenger. «C’est la cerise sur le gâteau. On a des envies, des espérances, mais on n’a pas non plus des ambitions démesurées».

A l’heure de la parution du journal, Oligance a déjà concouru sur le ring, le mercredi 1er mars. Vous pourrez retrouver les résultats dans l’édition du 9 mars.