«On a la chance d’avoir un fabricant français qui a choisi de ne pas délocaliser»
Lors de la visite programmée du président du Département Martial Saddier, accompagné des deux conseillers départementaux du canton, l’entreprise Tefal a ouvert ses portes, habituellement très fermées, à la presse mardi 28 mai.
A cette occasion, le directeur du site industriel de Rumilly Frédéric Piskorski a présenté les chiffres et dates clés du groupe Seb, son évolution, ses valeurs, ses ambitions stratégiques et mis en avant son rayonnement mondial.
Une visite guidée au sein de l’usine a permis de découvrir les différentes étapes et procédés de fabrication de son produit phare : les poêles anti-adhésives (40 millions sont fabriquées chaque année)
«Sans Tefal l’Albanais et Rumilly ne seraient plus ce qu’ils sont»
Martial Saddier, dont la venue s’inscrivait dans le cadre de sa tournée des grandes entreprises du département (qui comptent plus de 1 000 salariés), a fait part de son soutien au célèbre fabriquant français implanté à Rumilly depuis 1961 : «Nous avons la chance d’être une terre industrielle, dans tous les domaines depuis plus d’un siècle, ce qui fait la richesse de la Haute-Savoie. J’ai choisi de terminer ma tournée par ce grand employeur qui fait vivre tout un bassin car même si l’Albanais et Rumilly ne vivent pas que grâce à Tefal, demain sans Tefal l’Albanais et Rumilly ne seraient plus ce qu’ils sont».
Le président du Département a également mis en avant son soutien à l’économie locale et à l’emploi : «On a la chance d’avoir un fabricant français qui a choisi de ne pas délocaliser, qui est présent depuis plus de 60 ans dans le département et qui représente 50% des ustensiles de cuisine achetés chaque année dans notre pays. Il ne faut pas que les entreprises ayant fait ce choix de rester en France soient pointées du doigt pendant que d’autres fabricants vendent les 50% restants et parce qu’ils ont délocalisé en Chine, parce qu’ils fabriquent à l’autre bout du monde, personne ne leur demande rien».
Le sujet «PFAS» s’est invité
Le sujet «PFAS» (dits «polluants éternels»), qui fait beaucoup parler de lui depuis de longs mois (Tefal a cessé d’utiliser des PFOA -faisant l’objet d’une règlementation au niveau européen pour leur toxicité et leurs risques potentiels sur la santé- et a remplacé son process industriel par du PTFE) et qui est revenu sur le devant de la scène il y a quelques semaines, n’était pas à l’ordre du jour mais s’est tout de même invité. Pour rappel, la proposition de loi du député écologiste Nicolas Thierry (visant entre autres à interdire la fabrication, l’importation, l’exportation et la mise sur le marché des produits contenant des PFAS, tenant compte de la disponibilité d’alternatives) menaçait le devenir de cette entreprise emblématique du territoire qui fabrique et exporte dans le monde entier. Le gouvernement a fait en sorte de retirer les ustensiles de cuisine du texte en déposant un amendement qui a été voté à l’Assemblée nationale le 4 avril. «Aujourd’hui, si ça a été retiré du texte, c’est que dans l’état actuel de nos connaissances, toutes les études scientifiques démontrent qu’il n’y a pas de danger» martèle Martial Saddier.
PTFE : Une innocuité scientifiquement prouvée ?
Frédéric Piskorski assure que « par nature le PTFE est un bon PFAS, un polymère inoffensif et sain pour la santé et l’environnement. Il n’y a donc aucune raison d’arrêter de l’utiliser». Concernant les alternatives au revêtement PTFE, l’entreprise propose des articles en céramique et en inox qui ne représentent toutefois que 3% de la production. «97% est du PTFE car cela répond aux attentes des consommateurs. Aujourd’hui nous fabriquons ce que les clients demandent, ils plébiscitent le PTFE y compris dans le contexte actuel où l’on parle des PFAS. Son innocuité a été scientifiquement prouvée, toutefois, l’innovation étant dans l’ADN du groupe, nous travaillons sur des alternatives y compris d’évolutions du PTFE car nous ne savons pas les décisions qui seront prises demain».
Martial Saddier a salué le savoir-faire, la technologie innovante et l’ambition du groupe qui, selon lui, «travaille à toujours performer, améliorer et à des alternatives en matière de technologies».