On le change quand, ce bazar ?

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Depuis que je le sais, j’ai carrément les boules ! Et j’ai vraiment envie, si je peux, de bousculer un peu mon petit coin de société.
Depuis ce mardi 5 novembre, à 16h47 exactement, je travaille gratis, bénévolement, sans être payée. Enfin, plus précisément, depuis ce mardi à 16h47, les femmes, dans leur ensemble, travaillent gratuitement. Et cela jusqu’à la fin de l’année. Pourquoi ? Parce que leur salaire est, en moyenne, plus de 15% plus bas que celui des hommes en France.  
C’est un collectif qui s’appelle «Les Glorieuses» qui a lancé un mouvement de sensibilisation pour tenter de combler cet écart de salaire entre femmes et hommes. Un écart qui ne se réduit pas, bien au contraire : l’année dernière, la date fatidique était un jour plus tard, le 6 novembre.
Quand j’ai appris ça, je suis allée voir mon patron, au bureau. Je lui ai expliqué le truc, il m’a d’abord regardée d’un air un peu ébahi, comme si ce que je lui disais lui passait au-dessus de la tête. Il est vrai qu’il sortait d’une réunion avec un client allemand plutôt tatillon. Et puis, il a accepté de discuter, sans me renvoyer à mes tableaux Excel. 
On n’a rien résolu, il reste beaucoup à faire pour arriver à l’égalité salariale, dans ma boîte comme ailleurs. Mais peut-être qu’on va avancer un peu. Surtout qu’on n’est pas, à la Société XXXX (je ne vais pas dire son nom quand même), les plus mal placés en la matière.
«Les Glorieuses» proposent quelques mesures pour cela. Entre autres, mettre à égalité les congés paternité et maternité, qui permettrait de réduire la charge des mères. Moi, je me rappelle bien que, à la naissance de mes enfants, j’ai opéré un recul spectaculaire sur le plan professionnel. Le collectif propose également de rendre obligatoire la transparence des salaires, comme cela se pratique, parait-il, en Islande. 
C’est quand même dingue ! Cela fait soixante ans que le principe de l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes est inscrit dans les traités européens, et on n’avance pas sur ce sujet. A croire que certains s’obstinent à appuyer sur les freins…
Il parait, enfin c’est ce que j’ai lu, qu’Ursula von der Leyen, la nouvelle présidente de la Commission européenne, a proposé des mesures obligatoires de transparence des salaires pour lutter contre les inégalités. C’est encourageant…
Vous savez, la mode est aux «Journées mondiales» ou «Journées européennes» de tout ce qu’on veut. 
Par exemple, ce même mardi 5, c’était la «Journée mondiale de sensibilisation aux tsunamis». Le lendemain, mercredi, on avait la «Journée Internationale pour la préservation de l'environnement en temps de guerre». ça laisse rêveur…
Moi, et je ne suis pas la seule, je propose qu’on instaure la «Journée européenne de l'égalité salariale». Une journée où nous, les femmes au boulot, on interpellerait nos patrons pour leur rappeler qu’une journée de travail d’une femme, ça vaut autant que celle d’un homme. 
Mais on n’est pas obligées d’attendre la mise en place de cette journée. On peut commencer tout de suite.
Alors, patron, tu en penses quoi ?

Lady Marianne

Pour m’écrire, c’est sur ladymarianne74@orange.fr

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