Opération de secours hors norme à Desingny : cinq vaches extraites d’une fosse à lisier

©SDIS 74 - Terence Eymard
Designy, vendredi soir. – Les sapeurs-pompiers de la commune ont mené une intervention à haut risque après qu’un éleveur a alerté les secours : cinq de ses vaches venaient de chuter dans une fosse à lisier, suite à la rupture d’un caillebotis peu avant 19 heures.
Dès leur arrivée, les équipes ont déployé d’importants moyens pour mettre au point une stratégie d’extraction. La difficulté était double : sauver les animaux sans mettre en péril la sécurité des intervenants, confrontés à trois menaces majeures – le risque de noyade, d’intoxication et d’écrasement.
Sous l’autorité du commandant des opérations de secours, plusieurs spécialistes ont coordonné leurs compétences. Les experts animaliers ont déterminé le positionnement des sangles pour sécuriser les bêtes, tandis que les techniciens de manœuvre de force assuraient la stabilité du levage. Les spécialistes du risque chimique, eux, procédaient à des relevés pour s’assurer que l’atmosphère ne représentait aucun danger toxique pour les équipes.
Deux sapeurs-pompiers, équipés de combinaisons étanches de type risque chimique et d’appareils respiratoires isolants, se sont immergés dans la fosse. Leur mission : glisser les sangles sous les vaches épuisées, afin de permettre à un engin de levage privé de procéder aux sorties, une par une. Une manœuvre de longue haleine, rendue possible grâce aux conseils d’un spécialiste du risque animalier.
L’opération a nécessité plusieurs heures d’efforts acharnés, avant que les cinq animaux ne soient tirés d’affaire. Une fois extraites, les vaches ont été nettoyées puis réchauffées. Leur état n’inspire désormais plus d’inquiétude.
Au cœur de l’intervention, un débat a animé la stratégie : fallait-il engager des sapeurs-pompiers plongeurs, habitués au travail en immersion, des spécialistes du risque chimique, aguerris au port du scaphandre, ou des secouristes animaliers, habitués au contact direct avec les bêtes ? Autant de choix délicats, qui ont reposé sur l’expérience et le sang-froid du commandant des opérations, épaulé par ses conseillers.
Aux alentours de minuit, les derniers engins quittaient les lieux. Restait alors une ultime étape, moins spectaculaire mais tout aussi indispensable : le nettoyage minutieux du matériel… et des soldats du feu eux-mêmes.
Ce vendredi soir, l’éleveur de Desingny peut enfin souffler. Ses animaux, promis à une mort certaine, ont été sauvés grâce à la ténacité et au savoir-faire des secours.