Où en est le projet de reconversion des anciens thermes ?
Renaud Beretti a achevé sa tournée des quartiers par le centre-ville. Forcément, la question des anciens thermes est revenue sur le tapis. Point d'étape.
Impossible d'évoquer l'actualité du centre-ville sans aborder la question de la reconversion des anciens thermes. Sujet sensible puisqu'il touche à la préservation du patrimoine. Le maire, Renaud Beretti, le répète assez régulièrement s'agissant de la partie Pétriaux vendue en vue d'une promotion immobilière : « La Ville n'aurait pu assumer les 100 M€ nécessaires à leur transformation. » Le désamiantage de la totalité du bâtiment a déjà coûté plus de 3 M€.
Pour rappel, la Ville est propriétaire de la partie la plus patrimoniale du site, à savoir les thermes Pellegrini, et entend y installer un Centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine (Ciap) ainsi qu'une médiathèque. Les études doivent être lancées prochainement. L'autre partie appartient à la SCCV du Sillon Alpin (détenue par Bouygues immobilier et SAS Développement). Elle compte y réaliser une opération mêlant logements, commerces/services et stationnement, imaginée par le cabinet d'architecture Vincent Callebaut, structurée autour du concept de forêt verticale à travers l'édification de deux hauts immeubles séparés par une place. La programmation porte sur environ 30.000 m² de surface plancher. Elle consiste en la déconstruction des parties du bâtiment ne présentant pas d’intérêt patrimonial majeur, la réhabilitation du socle historique avec l’implantation de commerces, services et bureaux, la création de logements neufs sur 17.000 m² répondant aux objectifs de mixité sociale, soit 219 logements dont 55 logements sociaux, et la création de stationnements.
Le parking peut-il porter atteinte à l'intégrité des eaux thermales ?
Fin 2021, les conseillers communautaires de Grand Lac avaient voté une délibération afin d'accélérer le processus en approuvant le recours à une Procédure intégrée pour le logement (PIL), rendant le PLUi compatible avec une opération d'intérêt général. Cette procédure, permettant d'instruire un permis de construire et de déconstruire, inclut une évaluation environnementale à fournir et une enquête publique à organiser. L'enquête publique a été menée fin 2022. « Nous arrivons à la fin de la phase administrative », annonce le maire. Reste au préfet à se prononcer.
Si le stationnement des futurs habitants du bâtiment, prévu sous les anciens thermes, ne présente aucune contrainte, il en va autrement de celui des futurs usagers des espaces commerciaux programmé par le biais d'une extension du parking de l'hôtel de ville. Une question se pose : peut-il porter atteinte à l'intégrité des eaux thermales ? Il s'agit de s'assurer que le percement de ce parking n'altère pas la circulation des eaux. Les sources concernées, Alun et Soufre, n'alimentent pas les thermes Chevalley mais leur altération pourrait affecter les autres sources, dont celles de l'établissement thermal. « J'avais obtenu qu'il n'y ait pas deux mais un seul niveau de parking pour minimiser les risques. Une série d'études a été menée par trois hydrogéologues et par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Toutes concluent à un risque faible. L'Agence régionale de santé a émis un avis plutôt favorable. Après, il faut être pragmatique et voir ce qui se passe dans la réalité. » Un incident lors de l'extension du parking conduirait à un arrêt immédiat du chantier et contraindrait de facto le promoteur à modifier le volume du projet, faute de parking pour les espaces commerciaux.
Les premiers coups de pioche ne sont donc pas pour tout de suite. Avant cela, le préfet doit se prononcer, le PIL voté par Grand Lac, le permis de construire déposé et purgé de tout recours. C'est seulement une fois toutes ces étapes franchies que les travaux préliminaires pourront commencer.
Le projet de futur hôpital est-il validé ?
Si l'Agence régionale de santé s'est prononcée sur le fait que l'hôpital devait évoluer, la manière de le faire et son financement n'ont pas encore été arrêtés. Deux possibilités : une réhabilitation in situ « plus coûteuse et plus longue » ou une construction nouvelle à la place de l'actuelle caserne des sapeurs-pompiers à Grésy-sur-Aix. L'arbitrage devrait prendre en encore un an, la crise sanitaire ayant repoussé les calendriers et les crédits.
Pendant ce temps, la caserne des pompiers, vétuste, datant de 1973, sera transférée sur un tènement foncier de l'autre côté de la route. « Le permis de construire est signé et les premiers coups de pioche attendus fin 2023 pour une ouverture avant 2026 », précise Renaud Beretti.
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Photo 2 (crédit MFS) : Une réhabilitation in situ serait plus coûteuse et plus longue.