Où en sont les travaux ?
Lancés il y a 6 mois, les travaux de suppression du passage à niveau n°18, considéré comme l’un des plus dangereux de France et identifié comme le plus dangereux de la Région Auvergne Rhône-Alpes sont sur les rails et en bonne voie. Ce chantier de grande ampleur, organisé en 3 phases, devrait prendre fin à l’automne 2022. Vendredi 3 décembre, SNCF Réseau réunissait les principaux acteurs du projet dont les partenaires financiers pour une visite du site afin de constater l’avancée des travaux qui en sont à leur deuxième phase, celle de la construction de 2 ponts ferroviaires.
«Enfin, on y est»
Thomas Allary, directeur territorial Sncf Réseau Auvergne Rhône-Alpes se réjouit du bon déroulement de ce chantier dont le projet est en gestation depuis 20 ans : «Enfin on y est. Tous ensemble, on y est arrivés, et on est extrêmement contents de pouvoir entamer cette nouvelle phase de travaux. Souvent, on se réunit pour des inaugurations où on se félicite qu’un chantier soit terminé et je trouve que le fait de pouvoir se retrouver en plein milieu, c’est aussi une façon de valoriser les équipes, que ce soit celles de SNCF Réseau ou les entreprises partenaires».
Marie-Pierre Montoro-Sadoux, conseillère régionale fait elle aussi part de sa satisfaction : «Pour nous, Savoyards, il y a là un symbole fort parce que c’est le 1er passage à niveau qui va sortir dans le cadre de notre pacte pour la suppression des passages à niveau dangereux de la Région. On a hâte de voir cette transformation qui va être très utile et qui rendra la circulation beaucoup plus fluide et sécurisée».
Cette suppression définitive est également très attendue des habitants et usagers de la route, selon Alain Robert, 1er adjoint au maire délégué aux travaux de voiries et bâtiments. : «Dans un an, les nouvelles voiries seront praticables et Viviers-du-Lac n’entendra plus de sonnerie de passage à niveau. Ce sera enfin le grand soulagement pour tous les habitants».
Le passage à niveau n°18 est situé à l’intersection de la route départementale 17 et de la section de ligne Aix-les-Bains - Chambéry (sur la ligne Culoz-Modane), à proximité de la gare et du centre-bourg et c’est un secteur très fréquenté : chaque jour, en moyenne, 104 trains le franchissent et pas moins de 10 000 véhicules le traversent. «Cette portion de voie ferrée est un axe majeur sur la région, car on a des liaisons voyageurs du sillon alpin, des liaisons de voyageurs grandes lignes vers l’Italie et la majeure partie des dessertes fret qui viennent et vont vers les vallées alpines et l’Italie» indique Julien Kemps, ingénieur qui pilote les opérations pour SNCF Réseau. C’est également un grand lieu de passage routier entre Aix-les-Bains et Chambéry, très encombré aux heures de pointe.
Dangerosité
Traversé par une route en courbe et en pente, ce passage à niveau est jugé dangereux par son manque de visibilité évident, mais les riverains déplorent aussi le manque de vigilance de certains automobilistes : «Il arrive que des deux-roues se faufilent entre les barrières et on aperçoit parfois des véhicules qui s’engagent malgré le feu rouge clignotant».
Concernant l’enjeu de sécurité, Thomas Allary tient à apporter quelques précisions : «Je voudrais faire passer le message suivant : un passage à niveau en lui-même n’est pas dangereux. Dans 99% des cas, les accidents sont dus à des comportements inadaptés des usagers de la route, et non à un sujet intrinsèque d’infrastructure routière ou ferroviaire. Il suffit de respecter la signalisation, de ne jamais s’engager même si on pense avoir le temps, car on n’a jamais le temps : un train lancé à 100 km/heure met 1km pour s’arrêter, donc une fois qu’il aperçoit un obstacle devant lui, c’est trop tard, il y aura choc».
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Chantier :
3 grandes étapes
Le chantier s’articule autour de deux maîtrises d’ouvrage : le Conseil Départemental de la Savoie qui assure les travaux d’aménagements routiers et SNCF Réseau qui gère les aménagements ferroviaires, à travers 3 phases majeures d’intervention. La 1er étape des travaux qui s’est déroulée de juin à fin août 2021 a consisté au terrassement de la zone par le Conseil Départemental. Dès septembre, SNCF Réseau a pris le relais pour engager la 2e phase, à savoir la réalisation de 2 ponts-rails, l’un routier et l’autre réservé aux piétons et cycles qui seront mis en place fin mai 2022 et qui permettront aux automobilistes, aux cyclistes et aux piétons de passer sous la voie ferrée en toute sécurité. Quant à la 3e étape, à nouveau pilotée par le Conseil Départemental, il s’agira, dès juin 2022, de la création d’une déviation routière, de la construction d’un giratoire à l’entrée de la commune et de la réalisation de 2 aires de stationnement avec des bornes de recharges électriques ainsi que des cheminements sécurisés afin de favoriser les mobilités douces pour les cyclistes, les piétons et les personnes à mobilité réduite.
«Une piste cyclable et une voie verte relieront Technolac à Hexapole, les 2 plus gros pôles générateurs d’emplois sur le bassin» indique Florian Maitre, vice-président Grand Lac en charge des mobilités.
A l’issue de ces travaux d’aménagement et de la mise en service de la déviation routière, SNCF Réseau réalisera la toute dernière opération du projet : la suppression définitive du passage à niveau n°18.
Impacter le moins
possible les mobilités
L’enjeu majeur de ce gros chantier est d’avoir le moins d’impact possible sur les mobilités, en préservant la circulation à la fois ferroviaire et routière, ainsi que les modes doux (piétons, cycles). «C’est un site proche du centre-bourg et ces presque 2 ans de travaux ne doivent pas empiéter, ou très peu, sur ces mobilités-là. Il y a un ouvrage qui sert au déplacement des piétons et des cycles pendant le chantier» informe Julien Kempf.
Celui-ci ajoute qu’il y aura cependant un impact majeur concernant la circulation des trains le tout dernier week-end du mois de mai 2022, au cours duquel les ponts seront déplacés et mis en place au niveau de la voie ferrée, nécessitant la présence de 30 à 40 ouvriers sans interruption, en sachant qu’ils sont habituellement une quinzaine à s’activer sur le site: «Le jeudi de l’Ascension, le trafic ferroviaire sera interrompu. On va entrer en œuvre la phase la plus critique du chantier de SNCF Réseau qui va consister à substituer les deux zones de remblai ferroviaire par les deux ouvrages qui sont en cours de préfabrication. On disposera de 86 h pour faire la brèche dans le remblai, pousser les deux ouvrages par rippage. La 87e heure de ce week-end, les premiers trains arriveront de part et d’autres et devront pouvoir franchir la zone».
Coût de l’opération :
«Ce sont 12 millions d’euros qui englobent les aménagements routiers, les aménagements ferroviaires, les enjeux de mobilités douces des axes routiers et des voies vertes et l’aménagement du centre-bourg avec une reprise des giratoires devant la mairie» déclare Julien Kempf. Cette somme est financée à 50% par l’Etat (et SNCF Réseau en phase «étude»), 18,25% par la Région Auvergne Rhône-Alpes, 18,25% par le Département de la Savoie, 10,5% par Grand Lac et 3% par la commune de Viviers-du-Lac.