Panique à la Fuly !

La Fuly en folie ! C’est un peu ce que vivent les habitants du quartier de l’arrière-gare depuis que le nouveau plan de circulation y a été mis en place. Une organisation « en circuit » qui privilégie sens uniques et zones réservées aux piétons et cyclistes. Présentée une première fois lors de la rencontre du quartier « Rives du Chéran » en mars dernier, elle ne fait pas vraiment l’unanimité. Même si elle est censée « apaiser les déplacements » en « facilitant la cohabitation entre les voitures, les vélos et les piétons et en sécurisant en priorité les modes doux ».
Promenade dans le dédale des rues de cet espace urbain un peu à part dans la ville, isolé qu’il se trouve entre voie ferrée, rivière et zone d’activités industrielles, accessible par l’unique Pont du Mont-Blanc.
Attention au sens interdit !
Le quartier commence sitôt franchie la voie ferrée, par la rue de l’Industrie. Pour le moment, la zone est surtout un parking, plus ou moins improvisé face aux anciennes Tanneries occupées pour le moment par un collectif suffisamment actif pour animer ce lieu qui, de ce fait, n’est heureusement pas devenu une friche industrielle aussi laide que dangereuse. Jusqu’au début de l’avenue de l’Aumône, c’est une « zone de rencontre » pour la circulation de tous les usagers. Les piétons sont autorisés à circuler sur la chaussée, prioritaires par rapport aux véhicules dont la vitesse est limitée à 20 km/h. La voie est à double sens pour les cyclistes.
Première surprise, la rue de Savoie est en sens unique dans le sens sud-nord. C’est-à-dire qu’il n’est pas possible de l’emprunter depuis l’avenue de l’Aumône, sauf  à pied ou à vélo. Et, dans le sens autorisé, la vitesse est limitée à 20 km/h. Pas question non plus d’emprunter la rue de Monéry pour rejoindre la rue de la Fuly : elle est barrée avec des plots à l’intersection. Seuls les modes doux (vélos et piétons) sont autorisés. Une seule solution pour aller vers la Fuly : la rue de l’Industrie jusqu’au croisement avec la rue du Mont-Blanc. 
Sans doute vont-ils s’y habituer, mais il faut bien reconnaitre que nombre d’habitants du quartier ont des mots assez « forts » pour qualifier à la fois ce nouveau plan de circulation et, surtout, ses concepteurs, maire en tête. Parce que circuler en voiture sur ce secteur pavillonnaire déjà très étroit et « compliqué » n’est déjà pas toujours très facile. Ou parce que certains détails font grincer des dents. Par exemple, le stationnement rue de Savoie qui condamne certains à garer leur véhicule sur la gauche, contre les murs des propriétés, au risque de ne pouvoir ouvrir la portière pour en descendre… 
Une voie verte
La route de la Fuly, quant à elle, est désormais en sens unique, accessible dans le sens nord-sud, entre la rue de l’Industrie et l’impasse du Parmelan (pourquoi là et pas plus loin ?), et limitée à 30 km/h. La moitié de l’ancienne chaussée est séparée de l’autre et réservée aux piétons et cyclistes. Ceux-ci sont d’ailleurs appelés à traverser la chaussée en certains endroits, parfois sans grande visibilité il faut bien le dire et votre serviteur a bien failli en faire les frais…
Au niveau de l’école des Prés Riants, un mini-giratoire a été aménagé. Une zone sensible du fait du passage des enfants. Une habitante du quartier faisant d’ailleurs remarquer que la vitesse, limitée à 30 km/h sur tout le secteur, ne l’était plus justement à cette intersection face à la sortie de l’école qui demanderait un surcroit de prudence. Curieux !
Passé le carrefour, la route de la Fuly continue, en double sens mais sur une voie rétrécie avec pistes cyclables des deux côtés et vitesse limitée à 30 km/h. Le croisement de deux véhicules ne pourra être possible qu’en empiétant sur ces bandes cyclables. «Attention aux cyclistes», prévient un panneau placé juste avant une redoutable «chicane» qu’on aurait plutôt, dans le quartier, imaginée plus haut dans la rue…
Plus bas, en direction du stand de tir, à partir de la rue des Bouleaux, la route de la Fuly et le chemin de la Fontaine sont aménagés en «zone de rencontre» (autos, vélos et piétons), en double sens, où la vitesse est limitée à 20 km/h.
Vers le plan d’eau
«Nous devons donner une vraie place aux déplacements doux, et cela se fera nécessairement au détriment de la voiture», affirme Pierre Béchet qui met un point d’honneur à donner, avant la fin de son mandat, un parcours « doux », une « voie verte » à la ville. « La ville est en retard. Les élus dont je suis ne souhaitaient pas priver les gens de leur voiture. Il faut passer au-delà et mettre les bouchées doubles pour revoir la place de la voiture dans nos villes. Les jeunes générations sont prêtes pour cela ».
Au-delà d’un aménagement qui ne va pas sans poser quelques problèmes de circulation automobile, qui pourraient devenir difficiles les jours de match de rugby ou de football (en particulier pour rejoindre le parking des Balmes), la route de la Fuly est destinée à devenir un point de  passage des déplacements « doux » en direction de la base de loisirs des Pérouses depuis le centre ville. 
Quoiqu’il en soit, les aménagements actuels sont provisoires, « expérimentaux ». Dans quelques mois, un bilan devrait être tiré, qui prendra en compte les remarques des usagers (contact@mairie-rumilly74.fr à l’attention du secrétariat des Services techniques, ou 04 50 64 69 24).
«A l’échelle de notre ville nous devons apprendre à nous déplacer autrement». Même si, pour le moment, se déplacer en voiture à la Fuly a des airs de casse-tête…
RC