Parents/enfants : 1ère en Rhône-Alpes – un lieu d’accueil, d’écoute et d’accompagnement innovant
Céline Mathieu, directrice de la MDPF et Jean-Marc Vial, adjoint au maire. - ©Claire Castelar
"Une société qui tient à ses enfants doit veiller sur leurs parents" peut-on lire sur la brochure de la Maison de la Parentalité et des Familles (MDPF) d'Aix-les-Bains. Cette citation de John Bowlby, psychiatre et psychanalyste anglais célèbre pour avoir formalisé la théorie de l'attachement, donne le ton sur l'approche et les enjeux de la MDPF. Inspiré par l'Institut de la parentalité qui prône le "prendre soin de nos enfants et de leurs parents", ce lieu dont le modèle est unique dans la région garantit un accueil chaleureux pour les parents et leurs enfants, mais aussi pour les futurs parents et les grands-parents à travers des actions innovantes.
Ouverte à toutes les familles qui se questionnent et/ou rencontrent des difficultés
Chaque adulte qui se pose des questions en lien avec la parentalité, qui se soucie des besoins fondamentaux et de la santé mentale de son enfant, qui a des doutes sur son mode d'éducation, sur son comportement au sein du foyer, qui a des craintes, rencontre des difficultés, se sent démuni ou souhaite tout simplement trouver les clés pour l'épanouissement de son enfant est le bienvenu à la MDPF.
"C'est vraiment un lieu d'accueil, de soutien et d'accompagnement qui permet d'être écouté et entendu sans jugement" explique Céline Mathieu, directrice de la Maison de la Parentalité et des Familles. "Comme le dit le docteur Anne Raynaud qui a fondé l'Institut de la parentalité de Bordeaux il y a dix ans, plus on agit tôt dans la vie de famille, dans les mille premiers jours de l'enfant, plus on facilitera son développement et on évitera certaines difficultés plus tard dans sa vie d'adulte".
"Notre porte d'entrée, c'est vraiment la fonction parentale"
La MDPF, membre de la fédération nationale des praticiens de la parentalité, veut agir en prévention pour que les parents et futurs parents puissent assurer leur fonction parentale le plus sereinement possible, soutenir une trajectoire harmonieuse de l'enfant, mettre en place un accompagnement individualisé pour les familles, défendre les droits de la familles et de l'enfant.
"Notre porte d'entrée, c'est vraiment la fonction parentale" précise Céline Mathieu. "Il est également important de prendre en compte les configurations familiales qui évoluent" (familles monoparentales, homoparentales et/ou recomposées, ndlr). "Un enfant se construit avec les êtres qu'il a autour de lui, notamment sa famille et en premier lieu ses parents. Donc plus on arrivera à soutenir le parent dans ses compétences de prendre soin, mieux l'enfant se sentira".
Equipe de professionnels aux compétences complémentaires
Orthophoniste, ostéopathe, psychologue, psychomotricienne, pédiatre, thérapeute familiale et conjugale, psychoéducatrice, neuropsychologue... Des professionnels aux compétences complémentaires travaillent en synergie pour un accompagnement adapté à chaque situation familiale et à chaque étape de la parentalité (périnatalité, petite enfance, enfance, adolescence). En plus des accompagnements individuels, la MDPF propose des accompagnements collectifs, des groupes de parole mais aussi des permanences (possibilité visio), ateliers, conférences, débats... Ainsi que des formations pour les professionnels et institutions qui accompagnent l'enfant et sa famille (secteurs médico-social, sanitaire, éducatif, justice).
La clé de l'épanouissement d'un enfant : sa sécurité émotionnelle
La clé de l'épanouissement d'un enfant ? "Sa sécurité émotionnelle" répond sans hésiter la directrice de la structure, ajoutant que "la MDPF est un lieu pour accompagner la construction des liens familiaux et d'attachement". Les problématiques le plus souvent rencontrées par les familles ?
L'endormissement, le sommeil, la gestion des émotions, les difficultés scolaires, la dépendance aux écrans, l'anxiété... "La santé mentale des enfants se dégrade. il y a une grande inquiétude sociétale par rapport à tout ce que l'on vit. Comme les adultes, les enfants ont de plus en plus de troubles anxieux et de plus en plus jeunes, ce qu'on ne voyait pas avant". Mais aussi les événements de vie comme les séparations, les recompositions, les deuils... "Notre objectif est que tout le monde se sente bien dans la famille. Aussi bien l'enfant que le parent, que le frère et la sœur. Quand un enfant est en difficulté ou en souffrance, cela impacte tout le système familial".
Le seul institut de la parentalité (niveau 3) en Rhône-Alpes
Ouverte en janvier 2024, cette structure de 300m² située au 4e étage du Zénith a été créée à l'initiative de la Municipalité qui souhaitait agir "face aux difficultés croissantes liées à la parentalité". Aujourd'hui sous le statut d'association, elle est reconnue comme Institut de la Parentalité à part entière (niveau 3). "Nous nous sommes engagés sur ce projet dès le début. Cela a été un long processus, une recherche de locaux, de financement, un statut juridique qui permette de lancer l'activité pour répondre aux besoins de la population" informe Jean-Marc Vial, adjoint au maire en charge des affaires sociales. Le coût de réalisation est de 262 000 € (subventions : 132 000 € Région, 90 000 € CAF, 40 000 € Ville).
La MDPF est un lieu ouvert, lumineux, aux couleurs chaleureuses, avec divers espaces partagés et confidentiels adaptés à tous les âges. "Demander de l'aide, ce n'est pas toujours facile, en tant que famille. Alors cette maison doit être la plus accueillante possible" sourit la directrice.
Les grands-parents dans tout ça?
"On crée un environnement avec les professionnels pour recréer du lien, faire circuler la parole et qu'il y ait plus de compréhension des uns des autres, et plus d'interaction notamment intergénérationnelle". Les grands-parents ont d'ailleurs toute leur place à la MDPF. Patrick Chanut, Aixois de 72 ans et heureux grand-père de trois petites-filles, a été sélectionné en juin dernier pour participer à la Convention citoyenne sur les temps de l'enfant.
C'est dans ce cadre qu'il est entré en contact avec la MDPF et dit être "tombé au bon endroit". Le septuagénaire, sensible aux questions liées à la grand-parentalité, s'est réjoui de découvrir que des "Cafés des grands-parents" étaient organisés (les prochains : 25 novembre et 16 décembre). "On est un maillon de la chaîne pour s'occuper de l'enfant, pour la transmission. Et je pense qu'on a plus de sérénité qu'en tant que parents".









