Pas de nouveau mandat au Département pour Christian Heison

Lecture 8 minute(s)

Il l’annonce ce mardi, le maire de Rumilly, Christian Heison, ne se représente pas aux élections départementales du mois de juin prochain.

C’est la fin d’un bail de près de 13 ans au sein du Département qui s’achève avec cette décision puisque Christian Heison avait été élu au Conseil Général, succédant à l’époque à Camille Beauquier.

Pour expliquer la raison de son retrait, il invoque sa charge de maire et de président de la l’agglomération. « Je suis totalement investi dans mes mandats de maire et de président de l’intercommunalité dans une période compliquée » commente-t-il. Du temps est nécessaire pour qu’il puisse s’investir totalement, tout en préservant ce qu’il considère une priorité, sa présente sur le terrain, au contact de ses forces vives, des élus ... La décision est réfléchie, avec le sentiment du devoir accompli et la volonté de poursuivre sa mission pour le territoire aux côtés des habitants.

Après 13 ans, «Voilà c’est fini»

Elu en mars 2008 au Conseil Départemental à l’époque, «avec 67.56 % des voix, à l’époque sur le Canton de Rumilly, qui ressemble aujourd’hui très étrangement à l’actuel Communauté de Communes Terre de Savoie. J’ai succédé à Camille Beauquier. …/… J’ai été rapidement vice-président du département en 2011. S’il est facile de se faire élire cela devient compliqué de se faire réélire. En 2015 c’est reparti avec un bon taux (64.6 %) avec un fonctionnement différent avec Fabienne Duliège. Nous étions un binôme qui fonctionnait bien, nous nous sommes très bien entendu sur le partage des compétences et la répartition du territoire. Et ce n’est pas si simple.». Conjointement il a été également Vice-Président du SDIS 74, en charge de l’économie sur le 1er mandat, puis de la la ressource en personnel sur le second, Vice-Président du Parc des Bauges, en représentation des deux Savoie, Vice-Président de la Régie de Gestion des Données Savoie Mont-Blanc (RGD), sans oublier son poste de Président de la Société d’Economie Mixte d’Archamps et du Genevois (SEMAG) de 2011 à 2019. A noter que toutes ces missions découlent directement de son mandat d’élu départemental. Il évoque le SEMAG comme une mission «passionnante, j’ai beaucoup appris …/… Je suis parti lorsque la loi NOTRe a supprimé la compétence économique au département et le département a cédé ses parts à la région. Actuellement c’est un élu régional qui préside la structure.»

Un choix, pas une obligation

Il confie «Aujourd’hui je pense, qu’avec une bonne organisation j’arrive à tout gérer. L’important n’est pas d’être partout tout le temps mais d’être là lorsque l’on a besoin de vous, c’est-à-dire pour des arbitrages, des orientations et pour travailler avec nos collaborateurs élus. Je crois avoir été sur la petite année qui vient de passer, au bon endroit au bon moment. J’aurai pu peut-être m’interroger d’une façon différente… Et peut-être que si Christian Monteil avait renouvelé son mandat je me serai poser la question plus longuement. Je ne me représente pas. C’est un choix pour plusieurs raisons. J’ai envie aujourd’hui de récupérer un peu de temps pour moi et ma famille.»

A noter que le temps ainsi libéré lui permettra aussi de s’investir pleinement auprès de la ville et de l’intercommunalité. Parmi les projets sur la table, il en est un qui lui tient à cœur tout particulièrement, la piscine intercommunale. «Je vais m’attacher à ce que je projet aboutisse». Aucun doute, cela ne l’empêchera pas de mener à bien les autres dossiers.

L’inauguration du Collège du Chéran, l’un des plus beaux moments

«Avec Christian Monteil, nous avons toujours su faire la part des choses entre notre amitié et notre engagement envers les collectivités. Il m’a confié des responsabilités au département, je n’aurai jamais pensé pouvoir les assumer. Il m’a donné ma chance. J’ai été sur le premier mandat vice-président à l’Economie, en Haute-Savoie… Je lui dois de très très beaux moments. L’un des plus beaux moments, l’inauguration du Collège le Chéran. C’est une infrastructure majeure du territoire, destinée aux plus jeunes, à l’enseignement et l’éducation».

Pour rappel, le Canton de Rumilly s’est battu pendant plusieurs années pour la construction d’un 4e collège. Et le pire moment ? «C’était la CDCI (Commission Départementale de la Coopération Intercommunale), de la préfecture qui décidait de séparer le Canton d’Alby du Canton de Rumilly. C’est une déchirure qui ne se raccommodera sans doute jamais. Nous avons construit un projet et cela ne s’est pas joué là-dessus. C’est un regret très fort et très puissant et j’ai envie de dire ce que l’homme fabrique pendant des centaines d’années, c’est-à-dire notre territoire, une décision administrative ne peut pas l’effacer, et l’histoire un jour peut-être reviendra dessus, je n’en sais rien, mais c’est de loin le plus mauvais moment que j’ai vécu sur ces 13 ans. En dehors de ça, le mandat de Conseiller Départemental en Haute-Savoie est un mandat exceptionnel, c’est un budget d’un milliard deux cent millions d’euros, nous sommes utiles dans la réflexion, l’analyse, la projection, la pensée, les stratégies, mais lorsqu’il y a des projets probants nous aidons à les réaliser et nous les voyons tous les jours. Il y a du tourisme, ici on a la chance, et il y a peu de département comme la Haute-Savoie, où nous nous motivons à meilleur pour le bien de notre département et du territoire que l’on représente et que l’on anime. Ce qui m’a motivé dans ces mandats, la proximité, l’écoute, et d’être un facilitateur. Il y a peu de situation sur lesquelles, il n’est pas possible d’agir. L’aspect de facilitateur des élus, d’autant plus dans ce contexte sanitaire, est extrêmement important. J’ai toujours eu envie, d’aller chercher une relation supplémentaire à la relation de travail. C’est une quête personnelle. J’ai besoin d’avoir une autre dimension relationnelle avec les gens que je côtoie, cela me permet de mieux partager et de mieux comprendre leur fonctionnement».

L’aventure du territoire continue 

«Je remercie tous les gens que j’ai pu côtoyer dans le cadre de ma mission au Conseil Départemental, le monde des élus, au sens très large du terme, (je peux souligner l’extrême qualité du travail organisé avec notre conseillère régionale Sylvia Roupioz), le monde associatif, les représentants du monde économique, et aussi tous les habitants. Parce que pour développer un projet, il faut juste être élu. J’ai commencé mon mandat en tant que maire de Moye et je le finis en tant que maire de Rumilly, et président de l’intercommunalité. …/… Mon histoire ne s’arrête pas là, car il se trouve que je fais partie d’une équipe sortante. » Marie Pierre Travers, a déjà annoncé ne pas se représenter. Quant à Daniel Déplante et Fabienne Duliège, ils devraient se prononcer et faire lever le doute dans les prochains jours. « Cela me ferait plaisir que l’équipe sortante continue.»

«Mon aventure et l’aventure du territoire ne s’arrête pas avec le département, l’équipe qui sera élu aura énormément de travail à organiser et à gérer avec le département de la Haute-Savoie sur plusieurs sujets : les transports et déplacements, l’aménagement du plan d’eau, le partenariat avec les équipements structurants sans oublier le cœur de ville. Plusieurs millions d’euros sont en jeu sur ce mandat, autant au département qu’à la région. Nous fondons beaucoup d’espoir sur les élus départementaux et régionaux.

Je souhaite que ce mandat soit un mandat plaisir, nous avons tellement attendu cette cohérence d’actions et d’efficacité entre l’ensemble des communes et l’intercommunalité».

Qui pour succéder à Christian Heison ?

Ce n’était pas une surprise, il l’avait déjà annoncé lorsqu’il a été élu maire de Rumilly, Christian Heison, ne se représentera pas aux élections départementales du mois de juin 2021. Même si un nom circule, aucun candidat à sa succession ne s’est encore officiellement déclaré, cela ne saurait tarder…

Publicité

Lire aussi

Icone

Hebdo des Savoie

www.hebdo-des-savoie.fr

Ajouter à l'accueil