Peut-on vraiment se baigner au plan d’eau ?
«La baignade, la pêche et toutes autres activités en contact avec les eaux des deux plans d’eau de la base de loisirs sont de nouveau autorisées ».
L’annonce de la fin de l’interdiction de baignade au Plan d’eau des Pérouses a redonné un peu le moral à des estivants et des familles rumilliennes plutôt frustrés de ne pas pouvoir profiter des joies de l’eau. Car le Plan d’eau, c’est un des rendez-vous préférés des rumilliens.
Tout est parti d’une analyse catastrophique réalisée le lundi 6 juillet dernier. Une analyse qui, après un premier contrôle, le 29 juin, dont les résultats étaient à peine acceptables, mettait en évidence une concentration excessive de streptocoques fécaux dans l’eau, dépassant les limites tolérables.
Les streptocoques fécaux sont des hôtes normaux de l'intestin de l'homme et des animaux à sang chaud. Leur recherche associée à celle des coliformes fécaux constitue un bon indice de contamination fécale. A priori, on peut imaginer que la pollution des eaux des « Pérouses » provienne de déjections animales, voire humaines. Pourtant le taux d’Escherichia coli relevé lors des contrôles reste normal. Or, cette bactérie apparaît toujours en grande quantité dans les déjections animales et humaines et ne se trouve qu’exceptionnellement dans les sols et les eaux qui n’ont pas été l’objet d’une pollution fécale. Alors, pourquoi ce brusque changement de la qualité des eaux de baignade. Difficile de répondre, d’autant que, dès le 8 juillet, soit deux jours seulement après le « contrôle maudit », les choses étaient revenues à la normale. Une amélioration que l’analyse suivante viendra confirmer le 15 juillet dernier, autorisant le retour des baigneurs.
Un protocole précis
« L'impact des rejets sur une zone de baignade dépend de divers facteurs : quantité de pollution rejetée, éloignement du point de rejet par rapport à la zone de baignade permettant une certaine autoépuration des rejets, caractéristiques de la dispersion des rejets des courants marins ». Alors quoi ? Peut-être la chaleur des dernières semaines ? Peut-être un débordement de système d’assainissement ? Peut-être un déversement sauvage ? Un épandage agricole ? Ou des ruissellements lors des orages de l’été ? Il faudra un examen approfondi de la situation pour tenter de déterminer le pourquoi de l’événement. Et la municipalité a mandaté, pour cela, un cabinet spécialisé.
Nombre de baigneurs ont trouvé excessif d’interdire ainsi tout contact avec l’eau. Pourtant, la réglementation est très précise en ce domaine : « En tant que titulaire du pouvoir de police sur sa commune, il appartient au maire d'interdire ou de limiter la baignade par la prise d'un arrêté municipal en cas de danger ou de contamination des eaux et de prendre les mesures d'information du public appropriées ». Et « l'interdiction de baignade ne pourra être levée tant qu'un recontrôle ne respecte pas les valeurs réglementaires requises ».
Depuis 2011, la personne responsable d'une eau de baignade est également tenue de réaliser une étude de vulnérabilité de son site de baignade aux éventuelles pollutions. Ce profil établi par la municipalité (et consultable en mairie ou sur www.baignades.sante.gouv.fr) précise que, si aucun épisode de pollution n’a été recensé depuis 2012, « Cependant quelques poissons sont retrouvés morts régulièrement durant la saison estivale ».
Tout risque est écarté
Le contact avec des germes pathogènes au-delà d'une certaine concentration peut entraîner des pathologies de « la sphère oto-rhino laryngée », de l'appareil digestif (gastro-entérite) ou des yeux. La baignade en eau polluée augmente le risque d'apparition de troubles de santé. Ce risque dépend du niveau de contamination de l'eau par des germes pathogènes, mais aussi de l'état de santé du baigneur lui-même et de ses pratiques (durée de la baignade, immersion de la tête, etc.).
Aujourd’hui, tout risque est écarté et le plan d’eau a retrouvé la qualité habituelle de ses eaux. Une qualité qui avait été jugée « excellente » lors de la saison 2019.
Juste un incident de parcours pour débuter l’été…