Pierre Blanc veut que l’intercommunalité renforce ses atouts
À quelques semaines de la fin de son mandat de président de Rumilly Terre de Savoie, nous avons rencontré Pierre Blanc afin de revenir sur les mesures marquantes du dernier mandat et sur sa vision du futur de l’intercommunalité.
Le marché
de l’assainissement
Sujet d’actualité, la délégation de service public pour l’assainissement a fait l’objet de diverses rumeurs.
Pierre Blanc a donc pu profiter de notre entretien pour nous expliquer que ce qui vient d’être signé avec Veolia n’est qu’un contrat d’un an en attendant que celui avec la ville de Rumilly arrive à échéance à la fin de cette année. Cela permet d’obtenir un délai pour qu’un bureau d’étude réfléchisse à un nouveau mode de gestion harmonisé entre les communes.
La voie verte
et les transports en commun
Sujet à cœur du président de Rumilly Terre de Savoie, la voie future voie verte entre Annecy et Aix n’est aujourd’hui qu’au stade des négociations.
En effet, pour entrer dans un global avec le département «il faut qu’il y ait un accord global sur le tracé» afin de savoir où et comment se fera la jonction.
S’il reconnait le fait que la communauté de communes «n’est pas en avance» sur les déplacements doux, M. Blanc veut mettre en avant les 90 actions mises en places progressivement, incluant le transport en commun.
En ce qui concerne J’y Bus, si le réseau est encore jeune, «la fréquentation est plus importante que ce qu’on avait prévu au départ» rendant l’élu plutôt satisfait. Il pense d’ailleurs que la ligne trois, aujourd’hui à la demande, devrait être transformée en lignes régulière dans les mois à venir.
Le Pôle Métropolitain
et la relation avec Annecy
Voulu par Annecy et Chambéry, un grand pôle métropolitain a été dans les cartons pendant un certain moment. Rejeté par Grand Lac et Rumilly Terre de Savoie, il ne concerne donc plus que les deux grandes agglomérations.
S’il a été rejeté par l’agglomération locale, c’est parce que la vision du territoire n’était pas partagée par la voisine annécienne.
C’est d’ailleurs le même problème que ce qui a provoqué la fameuse «Guerre des Pierre» - dont M. Blanc rejette toute responsabilité, n’ayant jamais répondu aux provocations. C’est là aussi pour lui une différence de vision du territoire.
Ce que le président veut, c’est que le territoire autour de Rumilly s’affirme d’abord en tant qu’entité indépendante afin de pouvoir peser lors d’un éventuel rapprochement.
Il veut en effet mettre en avant les atouts qui se trouvent ici avant de discuter d’un projet en commun dans lequel Rumilly et son intercommunalité seraient réellement prises en compte.
En attendant, il veut que «le territoire garde son identité» et se contente de travailler, en étroite collaboration s’il le faut, avec sa voisine envahissante.
Ce qu’il veut retenir
de son mandat
Une grande fierté de l’élu, c’est le SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale), qui a ensuite servi de base au PLUi.
Il pense aussi aux différents investissement qui ont pu être faits malgré les dissensions entre élus et qui ont permis de construire un gymnase, une zone économique et d’améliorer les transports. En ce qui concerne ces derniers, il espère qu’ils pourront faire comprendre aux habitants «qu’ils doivent changer le modèle dans lequel ils vivent.»
Enfin, il est satisfait de l’évolution qu’il y a eu en termes d’assainissement et de réseaux d’eau.
Ce qu’il n’a pas
mené à terme
S’il est contre la fusion des communes, Pierre Blanc regrette tout de même ne pas avoir réussi à mutualiser les services alors que «les esprits n’étaient pas prêts». Il pense que réunir les services juridiques ou de ressources humaines en un seul aurait permis des «économies d’échelle considérables» mais aussi d’ouvrir des perspectives de carrière...
Il aurait aussi souhaité réussir à instaurer un pacte financier afin que les communes lésées par des décisions du conseil communautaires puissent voir leurs pertes de revenus compensées. Il donne ainsi l’exemple du PLUiH, où certaines communes ont perdu des hectares de terrains constructibles et, par extension, des revenus futurs.
Il aurait voulu que ces communes puissent recevoir une partie des ressources que d’autres auront gagné en contrepartie.
Les deux derniers mois
du mandat
Les élections municipales passées, la présidence de l’intercommunalité ne changera pas avant le 20 avril. C’est en effet à ce moment là que se réuniront les nouvelles équipes municipales pour élire un nouveau bureau exécutif. Il reste donc presque deux mois au président actuel avant la fin.
Si le PLUi a été voté le 17 février dernier, il reste quand même quelques dossiers à finaliser.
Parmi eux, la construction d’un hébergement de groupe pour pallier à l’absence de camping à Rumilly.
En effet, faute d’hébergement, il craint que les personnes pratiquant les activités de plein air s’en aillent vers d’autres horizons, ce alors qu’il veut influer la politique touristique locale en poussant à la pratique du vélo et au développement des sentiers.
17M€ vont être investis dans le chantier de la station d’épuration, qui va permettre de déménager l’ancienne afin de libérer le site pour permettre l’accès au Chéran.
De plus, cette nouvelle station permettra de récupérer les communes de Moye, Massingy et Sales.
À l’heure actuelle, l’intercommunalité est en train de finaliser l’achat de terrains. Le président insiste sur le fait que c’est un projet déjà voté, qu’il ne met pas en route au dernier moment.
Son regret est de ne pas avoir eu le temps de lancer une étude économique pour faire un état des lieux des locaux commerciaux et industriels afin de les optimiser avant d’investir de l’argent ailleurs. Il tient à ce que cette étude soit faite par un bureau externe «pour ne pas qu’il y ait de problématiques».
Enfin, il réfute l’idée selon laquelle il était contre l’idée de faire un pont sur le Chéran. Il dit qu’il préférait faire un ouvrage utilisant les voies déjà existantes plutôt que faire un investissement ne permettant de dévier que 15% de la circulation de Rumilly.
Le doublement
de la voie ferrée
Très bénéfique selon l’élu, ce doublement permettra d’améliorer la liaison entre Chambéry, Annecy et Rumilly, renforçant l’attractivité de cette dernière. Considérant que «la voie ferrée est un moyen extraordinaire» de repenser les déplacements, il pense que les travaux qui interrompront inévitablement le trafic sont un mal pour un bien.
Il espère aussi voir, dans un avenir proche, une billetterie commune pour les transports en commun entre Annecy et Rumilly, que ce soit au sein ou entre les communes.
Une requalification de la gare est d’ailleurs à l’étude avec la SNCF, «l’avenir de Rumilly passant par la gare». Il veut donc que la station serve de « pôle multimodal identifié » vers lequel se dirigeront les voies vertes ou les autres moyens de transports.
Que réserve
le futur à Pierre Blanc ?
À 71 ans, Pierre Blanc se dit prêt à quitter la vie publique, lui qui voulait déjà le faire il y a six ans.
Son objectif sera de reprendre les activités qu’il avait cessées durant son mandat et de renouer avec les activités culturelles qu’il aimait tout en reprenant une vie de famille normale, affirmant : «on est au service des autres mais il y a en même temps une part d’égoïsme.»