Plus qu’une vocation, une passion

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Depuis trois générations, la famille Roupioz est à la tête du cinéma Le Victoria, et ce depuis 52 ans. Les années ont passée et le besoin de faire face à l’augmentation de la clientèle sur le bassin Aixois, et à l’exigence aussi d’avoir son complex cinématographique, ont fait naître le cinéma Les Toiles du Lac. Chaque année, après l’été, un point est fait sur ces 8 premiers mois, en terme de fréquentation, d’entrées, et de perspectives pour la fin d’année. Laura Roupioz, troisième génération du nom, gère les deus établissement qui ont chacun, leur public. Entretien.

Pourriez-vous nous parler du cinéma Les Toiles du Lac et de son parcours cette année ?

Le cinéma Les Toiles du Lac va fêter ses 18 ans le 9 novembre. J'ai calculé les chiffres hier soir : du 1er janvier au 2 septembre, nous avons eu 187 211 entrées, avec un film en tête, «Un petit truc en plus» avec 22 781 entrées. En seconde position c’est «Monte-Cristo» avec 17 162 entrées. Troisième c’est «Vice-versa» avec 14 728 entrées. Par contre, par rapport à l'année dernière, on est légèrement en baisse. En 2023, à la même période, on était à 190 295 entrées. Et nous étions à -20 % en 2020, mais c'était une année particulière.

Comment expliquez-vous cette baisse ?

Il y a plusieurs raisons. D'abord, la qualité des films joue beaucoup. Il y a tellement de films qui ne marchent pas bien que cela réduit la fréquentation globale. En 2023, les succès ont été plus équilibrés. Par exemple, «Avatar» a fait 10 730 entrées, «Mario» 10 617, et «Barbie» 10 235. Mais à part un ou deux gros succès, les autres films peinent à attirer les foules. Les distributeurs le ressentent aussi, c'est un risque pour eux. On espère que la fin d'année sera meilleure avec des sorties comme «Beetlejuice» et surtout «Joker», qui est très attendu.

Est-ce que les manifestations et événements estivaux comme les Jeux Olympiques, ont eu un impact sur vos entrées ?

Un peu, oui. La semaine du 24 au 30 juillet, par exemple, on a fait 5 319 entrées, alors qu'on s'attendait à en faire beaucoup plus (normalement 8 000). Cela se ressent forcément. Heureusement, nous avons encore "Monte-Cristo" qui reste à l'affiche pour compenser un peu.

Vous avez un beau complexe avec plusieurs salles. Comment gérez-vous les relations avec les distributeurs ?

Je suis en contact avec les distributeurs tous les jours. Comme nous avons huit salles, nous n'avons pas trop de problèmes pour obtenir les films que nous voulons. Parfois, un film qui marche bien à Paris ne marche pas ici, et inversement. On essaie donc d'être complémentaire. Si un film ne marche pas bien dès sa sortie, on peut essayer de le relancer en troisième semaine.

Vous organisez aussi des avant-premières et des animations. Quelles sont vos prochaines initiatives ?

Oui, nous avons quelques animations prévues. Par exemple, pour les enfants, une personne pourrait se déguiser en personnage de "Vaïana" pour faire des photos avec eux. En ce moment, c'est un peu plus difficile d'organiser des événements avec la rentrée. Je prévois aussi de rénover la salle 4, un projet important qui devrait débuter en janvier. L'idée est de réduire le nombre de sièges pour améliorer le confort et la qualité de l'expérience.

Nous avons entendu dire que le parking à côté du cinéma est devenu payant cet été. Comment cela affecte-t-il vos clients ?

Oui, c'est vrai. Depuis le 1er juillet jusqu'au 30 septembre, le parking est payant de 9h30 à 19h avec une heure gratuite le soir. La mairie a mis en place trois heures de gratuité pour nos clients s'ils scannent leur ticket au cinéma sur une borne. Ça pénalise un peu, mais on essaie de s'adapter. Certains clients ne sont pas contents, mais nous faisons au mieux avec ce que nous avons. On verra si ce systeme est maintenu après septembre.

Pouvez-vous nous parler un peu du cinéma Victoria et de sa situation actuelle ?

Le Victoria est un cinéma qui propose des films en version originale sous-titrée, souvent des films engagés ou d'auteur, et où l'on organise parfois des débats. Et cela dure depuis 52 ans dans la même famille. C’est beaucoup plus difficile que pour Les Toiles du Lac. Ces trois dernières années, nous avons été en déficit, avec des pertes importantes. Heureusement, les choses commencent à s'améliorer, avec 1 000 entrées de plus cette année par rapport à l'année dernière, mais on est encore loin d'un niveau satisfaisant. Les gens reviennent petit à petit, mais c'est encore fragile.

Combien de personnes travaillent avec vous sur ces deux sites ?

Nous sommes très peu. Au Victoria, nous sommes deux, et au cinéma Les Toiles du Lac, nous avons aussi une petite équipe. Nous sommes une petite entreprise familiale, passionnée par le cinéma. Je représente d’ailleurs la troisième génération. On travaille toute l'année, y compris les week-ends et les jours fériés. C'est un vrai engagement.

Quel est votre rôle au sein de l'entreprise familiale ?

Je suis responsable de la gestion quotidienne. Mes parents ont géré l'entreprise avant moi, et ça fait longtemps que je suis impliqué. C'est un travail de passion, et j'espère que la quatrième génération prendra la relève un jour.

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Cinéma Le Victoria.

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