Pollution : «La contamination aux PFAS nous prive d’environ 3500-4000 m³ d’eau potable par jour»
Confronté à la sècheresse depuis l’été dernier, le territoire de la Communauté de Communes Rumilly Terre de Savoie se trouve confronté à une nouvelle problématique en matière d’eau depuis l’automne 2022, avec la découverte par l’Agence Régionale de la Santé (ARS) de composés chimiques dits «polluants éternels» dans deux captages du réseau d’eau potable (source de Broise et puits de Madrid) et un captage privé alimentant l’usine CPF/Nestlé, à Rumilly. La forte concentration (supérieure à la valeur sanitaire maximale de référence) de ces PFAS (substances per et polyfluoroalkylées), dont l’utilisation et la fabrication sont interdits depuis 2020 au niveau international en raison de ses effets potentiellement cancérogènes selon l’ARS, a contraint la collectivité à déconnecter ces captages du réseau d’eau potable. Un raccordement au réseau du Grand Annecy a ainsi été établi mais cette solution reste temporaire.
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Captage de Broise, une des sources d’eau potable contaminées par les PFAS.
«Nous avons beaucoup d’incertitudes quant à notre capacité à passer la période estivale»
«La contamination aux PFAS nous prive d’environ 3500-4000 m³ d’eau potable par jour, ce qui correspond à 3 500 000 ou 4 000 000 de litres. Aujourd’hui, l’alimentation de Rumilly provient principalement de la Veïse, à Gruffy. Cela fonctionne actuellement mais pour combien de temps ? Car petit à petit la ressource va baisser» s’inquiète Jean-Pierre Lacombe, vice-président en charge de l’eau et l’assainissement à la Communauté de Communes Rumilly Terre de Savoie.
Un autre point suscite une attention particulière pour l’été prochain, concernant une potentielle pénurie comme ce fut le cas durant l’été 2022 dans certains réservoirs d’alimentation. Le ravitaillement du réservoir de Verlioz, à Vallières-sur-Fier, avait pu s’effectuer grâce à des rotations de camions-citernes s’approvisionnant au puits de Madrid à Rumilly, captage aujourd’hui raccordé au réseau voisin qui, selon l’évolution de la situation concernant les problématiques de ressource en eau, pourrait lui aussi être touché par une pénurie. Pascal Grillet, président de l’AAPPMA du Haut Chéran et secrétaire de l’APPMA de l’Albanais, explique qu’à cette période, «100% de l’eau bue dans le territoire vient de la source de la Veïse. Quand on arrive à avril-mai, il n’y a plus assez d’eau donc normalement on bascule sur Madrid, ressource de substitution, et un peu sur Broise, sauf qu’elles sont toutes les deux actuellement contaminées».
Jean-Pierre Lacombe informe que la collectivité projette de mettre en place des infrastructures pour traiter l’eau au charbon actif mais qu’elles ne seront pas opérationnelles avant l’été : «Nous avons beaucoup d’incertitudes quant à notre capacité à passer la période estivale».
