«Porter l’urgence climatique et sociale»

Lecture 8 minute(s)

Vendredi 29 avril, Pascal Sciabbarrasi, responsable du groupe local Europe Ecologie Les Verts (EELV) à Annecy et porte-parole de EELV Haute-Savoie, annonçait officiellement sa candidature aux élections législatives pour la 2ème circonscription de la Haute-Savoie en tant que candidat écologiste. Porter l'urgence climatique et sociale est au cœur de sa campagne, avec pour priorités  l’environnement, la santé, la justice sociale et le renouveau démocratique.

D’origine héraultaise, Pascal Sciabbarrasi, professeur d’italien ayant récemment démissionné de l’Education Nationale (en reconversion professionnelle mais souhaitant rester dans la transmission), s’est installé en Haute-Savoie en 2008 et vit aujourd’hui à Annecy, avec son épouse et leur fils de 5 ans. Le candidat aux Législatives affirme s’être toujours intéressé à la politique : «depuis tout jeune, c’est dans ma culture. J’observais beaucoup sans vraiment m’identifier à un parti précis. Puis ces dernières années, j’ai vécu un certain nombre de choses qui m’ont fait prendre conscience de l’urgence écologique et je pense que mon arrivée en Haute-Savoie n’est pas due au hasard car c’est une région où l’on vit de plein fouet les problèmes de pollution. Nous sommes dans un territoire particulièrement fragile, exposé au dérèglement, c’est prouvé scientifiquement. Il faut avoir conscience des enjeux écologiques et arrêter d’être dans le déni». Pascal Sciabbarrasi s’est engagé auprès du Mouvement Colibris, association cofondée par Pierre Rabhi. « L’écologie des petits pas, celle qui commence par soi, c’est très important même si cela ne suffit pas. On dit que 30% des avancées sont dues aux petits pas mais 70% sont dues aux grandes actions politiques».

En 2021, il rejoint la liste de Fabienne Grébert (EELV) et fait campagne auprès d’elle aux élections régionales. Il est également candidat sur le canton Annecy-2 pour les Départementales, au sein du collectif citoyen «Réinventons la Haute-Savoie» et arrive au 2nd tour aux côtés de son binôme. «Nous avons réalisé de bons résultats, et suite à cette période d’élections qui s’est bien passée, je suis devenu à l’automne 2021 porte parole de EELV 74».

Durant les Présidentielles, il soutient Yannick Jadot : «Nous n’avons pas eu le score mérité, il faudra prendre du recul et comprendre ce qui n’a pas convaincu. En sachant que nous avons aussi subi le vote utile. D’après les sondages post-élections, si les gens avaient voté selon leurs convictions, nous aurions atteint les 10%».

«Le contact avec les gens,
c’est tout le sens
de mon engagement»

 

Pourquoi cette candidature ?

Pascal Sciabbarrasi souhaite incarner le tout un chacun en s’engageant sans avoir un parcours d’élu et sans être un professionnel de la politique, mais en ayant des convictions et en les portant aux côtés de celles des citoyens.

S’il est élu député, il envisage de renouveler les pratiques démocratiques, d’être au plus près des habitants, de porter leurs voix, leurs revendications et de mettre en place des réunions régulières pour leur présenter le bilan de ce qui s’est dit et fait à l’Assemblée Nationale. «Le contact avec les gens, c’est tout le sens de mon engagement, c’est dans mon ADN, et je ne peux concevoir de faire de la politique autrement».

Selon le candidat, la politique ne doit pas devenir un métier : «Je suis pour le mandat unique, la mise en place du vote par jugement majoritaire et le développement du tirage au sort. Il est nécessaire d’impliquer toute la population dans la vie politique, en informant les gens, en leur donnant une place jusque dans les quartiers populaires.»

«L’écologie que je défends
est une écologie
pour tous»

 

Les grandes thématiques de sa campagne

Pascal Sciabbarrasi évoque les enjeux sur le bassin annécien liés à la pollution : «Nous sommes l’une des zones les plus polluées de France» et assure l’importance de développer les modes de transports alternatifs, notamment le tramway, «c’est le moyen de transport qui permet le plus de réduire les émissions de gaz à effet de serre et qui permet le plus grand report modal, les gens quittent plus facilement leur voiture pour le tramway que pour un autre moyen de transport. Il est essentiel de développer les mobilités douces pour sauver la planète, pour qu’on soit en meilleure santé car des gens meurent par milliers chaque année en France de la pollution, on parle des morts de la Covid mais on ne parle pas de ces morts-là».

Il aborde la question du logement. Jouer sur la verticalité des bâtiments, pour libérer de l’espace et pouvoir créer des îlots de fraîcheur, avec des pistes cyclables tout autour plutôt que des routes ; développer des immeubles mixant logements sociaux et propriétés privées avec des prix modérés en zone urbaine; encadrer les loyers et permettre aux salariés qui sont mutés sur le territoire de pouvoir se loger sans aller travailler en Suisse, tout particulièrement les soignants : «Nous manquons de personnel et il faut sauver notre hôpital public».

«On dit souvent que les écologistes font de la politique pour les bobos, ce qui n’est pas vrai. L’écologie que je défends est une écologie pour tous, dont les plus fragiles et les plus démunis. Il faut donc agir sur le prix des loyers, des transports, et également sur l’isolation thermique et la rénovation énergétique des bâtiments car un logement bien isolé correspond en terme de gain financier à un 13e mois. Ce qui a un impact direct sur le pouvoir d’achat. Je n’aime pas beaucoup ce terme car cela insinue que l’on a le pouvoir d’acheter plus. Or, je pense qu’il faut au contraire vivre de façon plus sobre, plus saine et que l’on peut être heureux avec un peu moins mais avec une meilleure qualité de vie».

Il souhaite également agir sur la délocalisation en rendant les autres territoires plus attractifs, pour arrêter de construire sur les montagnes et en zones rurales, et pour mieux répartir les emplois sur l’ensemble du pays.

L’éducation est un volet important de sa campagne, elle est selon lui essentielle, notamment dans les zones où il y a une grande mixité et de grandes difficultés sociales.  «J’ai démissionné de l’Education Nationale car au bout de 15 ans d’enseignement, je me suis rendu compte qu’aucun des ministres qui se sont succédé n’ont mis les moyens nécessaires pour en améliorer le fonctionnement. J’ai voulu être professeur pour aider tous les élèves à apprendre, à réfléchir, à grandir et à devenir des citoyens éclairés. C’est ça le but de l’école et je ne m’y suis pas retrouvé. Ce fut une décision difficile mais je pense qu’il est essentiel d'être en cohérence avec soi-même».

Le candidat écologiste veut soutenir les terres agricoles et l’environnement, lutter contre les projets de la politique du tout-ski qui consiste notamment à créer des retenues collinaires, «prétextes pour les canons à neige artificielle», comme c’est le cas sur le plateau de Beauregard à la Clusaz, et dont selon lui, les intérêts économiques sont immenses. «Le ski, oui, mais pas au prix de la destruction de la biodiversité.» Il propose de développer la montagne 4 saisons pour lutter contre le tourisme de masse concentré sur les périodes hiver/été.

«La montagne appartient aux habitants, il faut une plus grande démocratie participative, surtout concernant des projets d’investissement impactant leur quotidien pour les prochaines décennies et avec de l’argent public. Les gens veulent venir vivre en Haute-Savoie pour avoir un cadre de vie exceptionnel mais avec tous ces gros projets, nous sommes en train de le perdre, ce cadre de vie. C’est la disneylandisation du département et du bassin annécien et c’est inacceptable».

Selon Pascal Sciabbarrasi, les élus actuels agissent avec  des politiques du monde d’avant alors qu’il faut faire face au changement climatique et changer complètement de regard pour agir dans le plus grand respect de la nature et de la société.

Il est convaincu que les citoyens ont besoin d’avoir confiance en des personnes constamment engagées pour eux et auprès d’eux. «Je continuerai quoi qu’il en soit après les Législatives et j’invite tout le monde à s’engager pour la même cause : la planète, le climat, la justice sociale. Et c’est ensemble que nous y arriverons».

Mardi soir, Pascal Sciabbarrasi participait à une réunion dans le cadre de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale, alliance conclue entre les principaux partis de gauche pour présenter des candidatures communes aux Législatives. A l’heure où nous rédigeons cet article, des négociations sont toujours en cours.

 

La 2e circonscription regroupe les cantons de Alby-sur-Chéran, Annecy Centre, Annecy Nord-Est, Faverges, Seynod, Thônes.

 

 

 

Publicité

Lire aussi

Icone

Hebdo des Savoie

www.hebdo-des-savoie.fr

Ajouter à l'accueil