Projection du film d’un jeune Rumillien

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«A slave in George Creek» est un court-métrage réalisé par Corentin Bertry, Rumillien de 22 ans, passionné de cinéma et plus particulièrement de western depuis son plus jeune âge. Le tournage s’est déroulé en septembre 2020 dans les montagnes haut-savoyardes et la post-production s’est achevée en juin 2021. Afin de remercier les partenaires locaux et toutes les personnes ayant permis au film de voir le jour, Corentin avait à cœur d’organiser une projection à Rumilly.  « Je suis d’ici, la plupart des partenaires aussi et beaucoup de gens du coin ont participé de près ou de loin au projet » confie le jeune réalisateur dont le film sera projeté le 8 janvier prochain au cinéma Les Lumières de la Ville, lors d’une séance ouverte au public (sur inscription, modalités en fin d’article).

Corentin Bertry vit aujourd’hui à Annecy et travaille à Chambéry dans une agence de production audiovisuelle spécialisée dans la publicité et les films institutionnels. Après une année de seconde au lycée à Rumilly, le jeune homme a poursuivi sa scolarité à Chambéry dans une section «Cinéma-Audiovisuel» pour vivre au plus vite et au plus près de sa passion. Il a ensuite intégré une école de cinéma lyonnaise avant de réaliser des vidéos à son compte pendant deux années. «Ce court-métrage était censé être mon film de fin d’études, mais j’ai préféré attendre d’avoir d’autres opportunités pour en faire un projet plus conséquent, et visiblement j’ai bien fait» se réjouit Corentin qui s’est entouré d’une équipe de professionnels dont il connaissait la plupart, rencontrés sur divers projets, et qu’il a placés en tant que chefs de poste. «J’ai constitué mon équipe au fur et à mesure, en sachant qu’un trio était déjà formé avec Julie, mon assistante-réalisatrice, et Théo, mon chef-opérateur originaire de Rumilly lui aussi, que je connais depuis très longtemps et en qui j’avais énormément confiance».

Western traitant du racisme

Ce film de 25 minutes raconte l’histoire d’un ancien esclave, 6 ans après la fin de la Guerre de Sécession, qui se fait accuser à tort du meurtre d’un homme blanc. Corentin Bertry explique que «tout le film porte sur sa façon de gérer, de prouver son innocence et d’essayer de se faire accepter dans ce village de la Sierra Nevada où les réflexes et les habitudes racistes sont encore bien présents malgré l’abolition de l’esclavage». L’idée du scénario lui est venue de façon assez naturelle. Ecrire un western était pour lui une évidence au vu de sa passion pour ce genre cinématographique tout comme l’envie voire le besoin de traiter du racisme, thème qui l’a toujours beaucoup touché dans tous les sens du terme car sa sœur adoptive d’origine éthiopienne y a été confrontée : «Quand j’ai vu comment se passaient les choses pour elle, j’ai pu constater que le racisme de l’époque et celui d’aujourd’hui n’étaient pas vraiment différents». Concernant les lieux de l’histoire, Corentin avait depuis le début les montagnes en tête. «Je voulais tourner dans les Alpes que j’adore et connais par cœur». Le tournage de dix jours s’est déroulé en grande partie sur la commune de Passy. Une séquence a été tournée à Sallanches et une autre à Magland.

Des comédiens touchés par le scénario

Concernant les trois rôles principaux, Corentin Bertry avait des idées bien précises. Il s’agissait de comédiens professionnels dont il ne s’attendait pas à ce qu’ils acceptent de tourner pour lui, encore moins bénévolement, mais qu’il a osé contacter en se convaincant qu’il n’avait rien à perdre. «Je ne pensais même pas qu’ils prêteraient une attention particulière à mon projet mais je me suis permis de commencer par contacter, via un de ses réseaux sociaux, Souleymane Seye Ndiaye, comédien d’origine sénégalaise que j’avais en tête depuis le début pour le rôle principal. Il m’a tout de suite répondu qu’il était curieux et qu’il aimerait lire le dossier, je me suis donc empressé de lui envoyer et quelques jours après, il m’a appelé pour me poser des questions puis a fini par me dire qu’il était complètement touché par cette histoire, qu’il allait se rendre disponible pour moi». Le jeune réalisateur a procédé de la même façon pour les deux autres comédiens principaux, Nina Lopata et Fabrice Herbaut, qui ont eux aussi tout de suite accepté : «Comme quoi, oser, ça m’a réussi».

Après Rumilly, le film sera projeté à Lyon puis tentera sa chance dans les festivals, pendant au moins une année. «Je veux chercher à l’amener le plus loin possible, on attend d’ici peu les sous-titres anglais validés qui nous permettront de l’envoyer à l’international. J’attends un peu de voir si ça va me créer des ouvertures, m’amener des possibilités de rencontres avant d’attaquer le suivant».

Corentin Bertry a plusieurs projets de réalisation dont un autre western et un film de montagne qui sera plus proche du documentaire. «Je suis un grand passionné de montagne depuis tout petit, j’ai plein d’idées, d’envies et j’ai un projet en particulier que j’espère pouvoir réaliser d’ici peu.»

La projection de «A slave in George Creek» sera suivie de celle du making-of du tournage et d’échanges avec les membres de l’équipe présents autour d’un verre de l’amitié.

Projection à 10h30, accueil du public dès 10h.

Inscriptions directement auprès de Corentin, par mail corentinbertry@gmail.com ou par téléphone 07 72 44 27 02 (dans la limite des places disponibles)

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