Projet de centre aquatique : une élue a quitté le conseil communautaire

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Jeudi 26 octobre, les élus du territoire Rumilly Terre de Savoie se sont réunis pour le dernier conseil communautaire avant les élections municipales qui se dérouleront le 12 novembre à Rumilly et qui mèneront à sa reconfiguration, quels que soient les résultats. Pour rappel, Christian Heison, maire actuel de la ville-centre, est également président de la communauté de communes.

Parmi les points à l’ordre du jour figurait le futur centre aquatique intercommunal (l’un des projets prioritaires du mandat) qui a fait quelques remous : une élue a quitté l’assemblée avant le passage au vote de la délibération en cours.

«Contribuer à combler le déficit avéré en termes d’équipements aquatiques»

Joël Mugnier, vice-président en charge des infrastructures et des travaux, a rappelé les grandes lignes du projet. Pour rappel, au terme de l’étude de faisabilité, les élus avaient majoritairement voté (conseil communautaire du 30 janvier 2023) en faveur de la réalisation du futur équipement et de son implantation à l’entrée de la base de loisirs de Rumilly (sur le terrain situé à proximité du skatepark).

Ce projet, tel qu’il a été élaboré, suscite des débats depuis le début du mandat mais fait toutefois l’unanimité sur un point : la nécessité de créer une piscine couverte sur le territoire de l’intercommunalité, pour avant tout favoriser l’apprentissage de la natation aux enfants quelle que soit la saison. L’ensemble des objectifs ont été rappelés par l’élu chargé du dossier, comme entre autres «satisfaire l’importante demande scolaire tout au long de l’année, dans des conditions conformes aux exigences du savoir-nager et en tenant compte des problématiques de transport scolaire», «contribuer à combler le déficit avéré en termes d’équipements aquatiques à l’échelle de la communauté de communes, en réponse à une croissance démographique soutenue», «donner lieu à une vitrine du territoire, un élément d’attractivité et de notoriété qui reflète la dynamique intercommunale tout en s’intégrant parfaitement à son site d’implantation, eu égard aux enjeux environnementaux soulevés par le choix du site» ou encore «faire du futur centre aquatique un équipement exemplaire en matière de maîtrise des consommations d’eau».

«Ce vote représente clairement un conflit d’intérêt»

Lors de cette séance, le principe de réalisation selon le programme de travaux défini et le recours à un marché public global de performance pour la conception, la construction, l’exploitation technique et la maintenance étaient soumis au vote. Cette délibération a suscité une vive réaction de la part de Marie Givel, maire de Versonnex : «Ce point devait figurer à l’ordre du jour du conseil du 6 novembre, lequel a été avancé pour cause de nouvelles élections municipales à Rumilly. En toute objectivité, ce vote me pose un cas de conscience dans la mesure où la campagne électorale qui devrait officiellement débuter dans quatre jours s’invite ce soir». Cette dernière reproche à Christian Heison d’avoir évoqué le centre aquatique dans le cadre de sa candidature municipale, «de quoi conforter bon nombre d’électeurs rumilliens dans l’idée que ce projet est communal, d’autant plus qu’il remplacera la piscine municipale». Pour rappel, la piscine de Rumilly, dont les bassins sont en extérieur, est ouverte durant cinq mois, de début mai à fin septembre. Vétuste, elle devrait fermer définitivement ses portes après la saison estivale 2025. Pourtant favorable à une piscine intercommunale, «car nous en avons besoin», et reconnaissant «un super travail effectué» pour l’avancée du projet, Marie Givel n’a pas mâché ses mots : «Ce vote représente clairement un conflit d’intérêt et ce, à plus forte raison que bon nombre de candidats à leur réélection font partie des votants ce soir (…) Il s’agit d’un passage en force qui sera instrumentalisé lors de la campagne électorale». Joël Mugnier, agacé par de tels propos, a défendu l’importance de ce vote afin d’avancer au plus vite «pour l’intérêt communautaire» et précisé que « ce qui se passe à Rumilly, ce n’est pas mon problème. Si c’était une commune rurale qui vivait une réélection, je pense qu’il n’y aurait pas ce débat». Marie Givel, concluant que «ce vote pouvait aisément être reporté dans un délai raisonnable sans que le calendrier des travaux en patisse» et précisant que «si je vote non, on dira que je suis contre la piscine», a préféré quitter l’assemblée, avec entre ses mains le pouvoir donné par la maire de Moye, Martine Vibert. L’ensemble des élus restants (32) ont voté en faveur de cette délibération.

Le prochain conseil communautaire, nouvellement constitué, devrait se réunir le 27 novembre.

 

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