Quand la moule quagga vient perturber l’approvisionnement en eau potable

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Depuis le printemps, l'agglomération ne pompe plus dans le lac pour la production d'eau potable. En cause, la prolifération de la moule quagga, espèce invasive dont la présence a été détectée dans le lac du Bourget dès fin 2019. Elle n'altère pas la qualité de l'eau mais vient obstruer les conduites. Un traitement à base de chlore, validé par l'Agence régionale de santé, devrait être mis en œuvre cet automne.

Alors que la situation demeure compliquée au regard de la gestion de la ressource en eau, du fait de la sécheresse, Grand Lac doit faire face à une autre difficulté : la propagation de la moule de la mer Noire, appelée moule quagga. Si elle est apparue dans les eaux du Léman en 2015, sa présence dans le lac du Bourget a été constatée par les plongeurs à partir de fin 2019. Problématique à bien des égards, elle induit des conséquences écologiques, économiques et logistiques non négligeables.

Comment est-elle arrivée dans le lac du Bourget ? Cette moule se fixe sur les bateaux et autres matériels de sport et de pêche et c'est donc par ce biais qu'elle a dû entrer dans le lac du Bourget. D'où l'importance de bien nettoyer son équipement pour éviter que ce mollusque ne vienne proliférer dans des eaux encore épargnées.

Cet envahisseur est capable de coloniser des eaux profondes et de se reproduire à basse température. Il représente à la fois une menace pour la biodiversité, absorbant de grandes quantité de plancton, au détriment des poissons, et vient obstruer les canalisations de pompage de l'eau du lac pour la production d'eau potable.

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L'usine de production d'eau potable de Mémard, où la présence de moules a été détectée, a dû être nettoyée manuellement. Pour l'heure, l'eau provient du puits de Mémard.

Le chlore ne pénétrera pas dans le lac

Le prélèvement se situe à 40 mètres de profondeur. « Même s'il n'y a pas d'enjeu sanitaire, pour éviter que les moules n'entrent dans les installations et ne viennent boucher les tuyaux, depuis le printemps, nous ne pompons plus dans le lac, mais dans la nappe du Sierroz (puits de Mémard), ce qui induit des capacités de pompage inférieures », indique Christophe Touzeau, directeur du service des eaux de Grand Lac. Un désagrément qui n'aurait pas pu tomber au plus mauvais moment...

Si l'usine de production d'eau potable de Mémard a d'ores-et-déjà été nettoyée manuellement, pour la conduite de prise d'eau, d'une longueur de 370 mètres, c'est une autre affaire. Un drone subaquatique a permis de constater que les moules ne s'accrochaient pas sur la crépine, « mais partout ailleurs, il y en a ».

Comment s'en débarrasser ? « Nous travaillons avec l'Agence régionale de santé pour tester un protocole assez simple à mettre en œuvre, déjà expérimenté en Suisse. En injectant du chlore en tête de conduite, cela permet un temps de contact suffisant pour tuer les larves », explique M. Touzeau. Le chlore, lui, ne pénètre pas dans le lac. « Nous enclencherons la pompe qui injecte le chlore après avoir démarré l'aspiration de l'eau et nous arrêterons la pompe de chlore avant de stopper le pompage dans le lac », détaille le directeur du service des eaux.

L'opération devrait avoir lieu entre octobre et la fin de l'année. Quid de la suite ? « Nous verrons après l'expérimentation du traitement. On va avancer en marchant. »

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