Quel avenir pour le Rugby Club Meythet ?

Loin des dérives des dirigeants de sa fédération, le rugby amateur continue à développer le pratique de son sport dans un contexte particulier pour certain.

Le Meythet rugby club évolue en régionale 2 amateur de la Ligue de rugby et occupe actuellement la première place de sa poule et dispose d’une belle école de rugby avec ses 86 licenciés. Créé en 1979, le club souhaite bien évidemment honorer dignement dans quelques années ses 50 ans d’existence. Le club veut entre autre grandir et notamment développer ses catégories. Chose pour le moment peu envisageable, ne disposant que de deux vestiaires, d’un terrain d’honneur qui se dégrade et d’un petit terrain annexe. Rien non plus n’est aménagé pour l’accès aux personnes à mobilité réduite. Du travail sur la planche donc. Et si ce n’était que cela ?

Le Meythet rugby club est en fait dans le flou complet concernant son avenir car l’agglomération du Grand Annecy aurait un projet d’urbanisme en lieu et place du terrain de rugby. Le PLU de 2021 en atteste. Deux ans que l’information est tombée sur la table du président Bruno Piot. Deux ans de gamberge à se poser des questions par ses dirigeants sur l’avenir de son club et toujours sans la moindre réponse sinon un éventuel déménagement des structures dans le même secteur. de ville. Mais rien de bien concret et surtout pas de date butoir.

Le Conseil départemental de Haute-Savoie et son président Martial Saddier compte investir dans les infrastructures de rugby du département de la Haute- Savoie à l’aube de la coupe du monde de 2023 en France. Le 30 janvier à Rumilly sera connu la hauteur de ces investissements. Les projets des 14 clubs ne seront pas tous retenus, mais pourquoi le Meythet RC n’aurait pas sa part du gâteau ?

Aujourd’hui le club poursuit ses activités sur un terrain en vente et dans des bungalows de fortune qui servent de vestiaires. Pas le grand luxe, mais une école de rugby dynamique et une équipe senior qui vivent bien. L’association perd toutefois au fil des années un peu de son identité en allant s’entraîner sur d’autres terrains, dans d’autres clubs de l’agglo faute de place. Bref, une situation de ras-le bol pour les dirigeants.

D’où leur souhait de faire évoluer les choses et cela a commencé par un rendez-vous mardi soir avec le Comité départemental 74 autour d’une table ronde ou plutôt ovale, afin de faire le point de situation sur les préoccupations et projets concernant les infrastructures mises à la disposition, par la Ville d’Annecy.

Autour de cette table, se trouvaient Bruno Piot, président du Meythet RC, Serge Chiri, secrétaire général du club, Hélène Barcatoula, responsable de l’école de rugby, Pierre Portier, président du CD74, Paul Murgier, vice-président du CD74, Brolino Bau du collège des présidents et Michel Lerda, vice-président de la Ligue et du CD74.

Tout le monde a convenu que l’on devait passer du flou artistique à une situation plus claire. «Le rôle du Comité est de soutenir ses clubs, mais dans les règles de l’art » confiait Pierre Portier. «Le Comité départemental ne veut pas engager une bagarre avec les décideurs politiques. Aller au conflit serait une erreur, mais le Comité est près à accompagner la démarche.» ajoutait pour sa part Brolino Bau. La Ligue de rugby s’engagera aussi à plus grande échelle si rien ne se fera.

«Si rien ne bouge, j’ai peur de devenir un club nomade à qui l’on propose de s’entraîner ou de jouer ici et là et surtout nous ne serons pas en mesure d’accueillir toutes les demandes de licences que la coupe du monde va engendrer» soulignait Bruno Piot, le président.

Dans une Ville de 134 000 habitants comme Annecy et un Grand Annecy de plus de 240 000 habitants peuvent cohabiter facilement trois clubs de rugby (US Annecy en F2, Annecy-le-Vieux en R1 et le Meythet RC en R2). Le Meythet rugby club y a plus que jamais sa place et dans des structures plus adéquates et conformes. Oui mais quand ? Le temps presse car de nombreux enfants souhaitent venir découvrir la pratique du rugby tous les mois.

Dans quelles conditions les accueillir?, La question est posée.