Quel protocole pour les sapeurs-pompiers ?
Pendant la première vague, un protocole covid fait été mis en place au sein du SDIS 73 (Service Départemental d’Incendie et de Secours de la Savoie) pour protéger les sapeurs-pompiers.
S’il avait été ralenti pendant la saison estivale, il n’avait jamais été totalement levé, permettant un retour fluide au même niveau d’organisation qu’au printemps. Bien entendu, avec les découvertes qui ont été faites au fil des mois, le protocole a pu être adapté à mesure que les publications scientifiques pouvaient être consultées.
La prise en charge des victimes
Isabelle Garcia, médecin colonel à la tête du service de santé du SDIS, explique que la première mesure est le port du masque systématique des sapeurs-pompiers en cas d’intervention. Les victimes, si elles n’en portent pas un à leur arrivée, sont aussi équipées de manière à limiter les risques.
En cas de risque que la victime soit porteuse du covid, un équipement renforcé est mis en place. Ceci concerne non-seulement les personnes déclarées mais aussi systématiquement les personnes en arrêt respiratoire. Cet équipement correspond à celui dont sont équipés les personnels soignants en hôpital : masque FFP2, charlotte, lunettes, combinaison…
En général, c’est le chef d’agrès qui décide de la posture à adopter en fonction du contexte, préférant considérer qu’il y a un risque au moindre doute.
Les ambulances sont elles aussi équipées d’un dispositif permettant d’isoler la victime afin d’éviter les projections si elle commençait à tousser par exemple. De plus, un protocole de désinfection très stricte est mis en place. Si un véhicule à été utilisé sur une intervention covid, il passera une heure à être entièrement désinfecté, surface comme matériel.
Une activité en hausse
Le Contrôleur Général Clavaud, à la tête du SDIS, explique que l’activité covid avait baissé durant les derniers mois, avant de repartir à la hausse ces dernières semaines. De un à deux cas par semaine, les sapeurs-pompiers du département s’occupent maintenant de 10 à 15 cas par semaine. À ceci s’ajoute la non-diminution de l’activité générale, au contraire du premier confinement. Lors de ce dernier, l’activité avait été divisée par deux, quasiment du jour au lendemain (incendies, accidents de circulation…) alors qu’à l’heure actuelle aucune baisse notable n’a pu être constatée.
Les sapeurs-pompiers doivent donc désormais intervenir à la fois sur un nombre d’interventions habituel et une hausse des interventions covid.
Il existe donc beaucoup d’incertitudes selon le contrôleur général quant au futur. En effet, il avait à l’époque fallu une quinzaine de jours pour que l’activité covid diminue, ceci alors que le confinement était complet.
Pour M. Clavaud, «tout la communauté de la santé se prépare à être très mobilisée», les sapeurs-pompiers étant dans une phase pour créer une capacité à monter en puissance si nécessaire.
L’organisation au sein du SDIS
Tout d’abord, la vie en caserne a fortement été impactée. Le masque est désormais obligatoire lors des regroupements et les repas et pauses sont organisés de manière à ce que tout le monde ne soit pas au même endroit en même temps. Le fonctionnement du travail a lui aussi été organisé, de manière à limiter les croisements d’équipes : différentes zones ont été mises en place, afin de cloisonner le risque.
Les activités considérées à risques (sport ou manœuvres) ont elles aussi été adaptées de manière à limiter les contaminations croisées. De plus, les locaux sont désinfectés au moins deux fois par jour, lorsqu’une personne prend et quitte sa garde.
Les différentes cérémonies pour la Sainte-Barbe dû être annulées et les activités de jeunes sapeurs pompiers aussi, ces dernières reprendront donc «lorsque ce sera possible».
Dans les bureaux du SDIS, ce sont pas moins de 240 personnes qui ont été mises en travail à distance. Les services sont organisés de manière à pouvoir répondre à toutes les demandes d’opération de secours mais les tâches considérés comme moins essentielles vont être limitées, voire abandonnées, de manière à concentrer l’énergie sur ce qui est nécessaire.