Qu’en est-il de l’ancienne boulangerie ?

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Un bien acheté par la commune à condition qu’il y ait un repreneur !

Mme Marie Luce Perdrix faisait dans un premier temps honneur aux anciens propriétaires et à leurs qualités et soulignait surtout leur investissement dans leur métier. En effet la retraite ayant sonné pour ce couple, ils avaient mis en vente leur bien, mais sans succès, n’ayant pas trouvé d’accord avec un éventuel repreneur. Et c’est ainsi qu’au cours de l’année 2019, ils ont saisi la commune pour les accompagner dans leur projet.

Ce site stratégique ne pouvait pas partir en appartement… «donc on a travaillé avec eux et avec les partenaires avec lesquels ils travaillaient, notamment les meuniers» confiera Marie-Luce Perdrix. Ils pouvaient peut-être connaître, par le bouche-à-oreille, des repreneurs potentiels et en parallèle, l’Etablissement public foncier a été contacté «parce que c’est quand même une opération d’envergure. Et en 2019, Philippe et Michel Baïetto ont signé un protocole d’accord avec l’EPF, où on s’est mis d’accord à la fois sur le prix, mais aussi sur une clause disant que «le bien ne serait acheté par la commune, (les murs et le fond) qu’à condition qu’il y ait un repreneur !

Pourquoi est-ce que la commune se portait-elle acquéreur ?

«Parce que on l’a vu dans d’autres situations, et je pense qu’on n’est pas la seule commune en France, je pense que vous en avez entendu parler à un moment donné, pour des affaires aussi importantes il faut des gens qui aient un peu de capitaux. Et c’est compliqué pour un jeune de se lancer tout seul dans une telle entreprise. Donc souvent les communes participent au financement pour pouvoir maintenir un commerce.

«Avant la fin 2023, on trouvait qu’on n’allait pas assez vite et comment ça se fait qu’on n’avait toujours pas acheté !

Première règle : il fallait un repreneur, comme l’avait dit la commune. Et ce n’est pas le maire de Gruffy, ni les élus qui font les prix, soulignera encore Mme le maire. Après diverses études, notamment par les domaines, et multiples tractations, un accord était trouvé. Et il y a un repreneur, Biocoop.

Un architecte, Mme Jeandet a été missionnée pour établir des plans et évaluer l’état de ce bâtiment. Elle a présenté tout le projet de réhabilitation de la partie du bâtiment concernant l’installation du projet Biocoop, qui a été longuement exposé par Mme Guenod.

Entre temps, Nathalie Bouquet, boulangère des «Sources du pain» a accepté de venir faire un dépôt de pain à Gruffy pour dépanner parce qu’il n’y avait personne. «Il n’y a aucun autre boulanger qui s’est présenté» soulignera encore Marie-Luce Perdrix. Il y a eu des visiteurs, mais aucun n’a voulu s’engager, sans doute au vu de l’investissement financier.

«Le pâtissier chocolatier avec lequel on a travaillé notamment sur le bâtiment Guévin, et qui voulait faire un salon de thé, (gros projet pendant un an d’accompagnement), s’est désisté pour différentes raisons à la fin de l’étude.» Il y avait trop d’investissements à mettre et parce que le boulanger avec lequel il voulait s’installer a préféré garder un statut de salarié.

Un métier qui change !

En effet, le duo, le couple où le monsieur travaille la nuit et son épouse vend la journée : ça c’est un travail d’artisan boulanger et, aujourd’hui il n’y a plus personne qui veut vivre comme ça, et qui veut travailler comme ça ! C’est donc ce qui explique aussi qu’il n’y a pas eu de repreneurs qui avaient envie de ça !

Mme le maire rappelait aussi que «le protocole d’accord a été signé en 2019. Et après il y a eu la période COVID qui a été compliquée pour les commerces, ensuite la guerre en Ukraine avec le prix de l’énergie et l’inflation est arrivée, avec l’augmentation du prix du blé et de l’électricité… il y a des boulangers qui ont fermé parce qu’ils n’arrivaient pas à payer les charges d’électricité pour faire cuire le pain.

Le monde bouge ! En ce moment l’économie a énormément changé. Pour des boulangers et cetera, c’est aujourd’hui extrêmement difficile de s’installer dans un village et de porter un gros investissement…

Elle faisait aussi remarquer que le couple Baïetto a beaucoup travaillé, mais sans faire évoluer l’outil de travail et le bâtiment n’est pas aux normes actuelles. Un artisan qui travaille dans son bâtiment depuis de nombreuses années peut toujours continuer à le faire et n’est pas obligé de faire les aménagements nécessaires. Mais, le boulanger qui achète et qui s’installe a l’obligation de tout mettre aux normes actuelles.

Puis en revenant sur la boulangère, Nathalie Bouquet, qui n’a pas été très chaleureusement accueillie comme le soulignera Marie-Luce Perdrix : «c’est la seule boulangère qu’on ait trouvée et qui a accepté de venir s’installer à Gruffy ! Bien accueillie par certains, elle l’a été très mal par d’autres et je le regrette. Je pense qu’on peut avoir un débat sur le bio. Chacun peut avoir ses opinions, mais, on doit respecter son travail et, ça je vous le demande parce que je sais qu’elle a été blessée par certaines choses qui ont pu être écrites ou dites et ça c’est pas tolérable !»

L’épicerie Biocoop avait contacté la mairie, mais le projet était mis en stand-by puisque la priorité, c’était la boulangerie-pâtisserie. Biocoop avait visité La Forge, mais ce projet de petite supérette avec un atelier de transformation de produits pour faire atelier traiteur s’avérait trop cher avec beaucoup d’investissements.

Mme Guenod représentant la société Biocoop, a présenté à son tour le projet de ce nouveau magasin, qui accueillera donc une partie traiteur avec transformation de produits, une épicerie de dépannage et le dépôt de pain des Sources du pain.

Une centaine de grufféens assistaient à cette réunion publique du jeudi 4 juillet, au cours de laquelle Mme Perdrix, maire de Grufffy, et malgré quelquefois un débat houleux, a pu exposer l’avancement du projet. Une autre réunion s’est tenu le vendredi 28 juin, pour le même ordre du jour, a réuni également une centaine de participants.

 

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