Qui est ce médaillé aux Worldskills habitant à Moye ?
Arthur Baudry s'occupe souvent des machines 12 et E12 dans son entreprise d'alternance à Mécalac. - ©Alexis Fernandez
" Je suis un peu un habitué des concours ", explique Arthur Baudry. Le jeune homme de 20 ans n'en est en effet pas à son coup d'essai. " J'ai fait le concours général des métiers où j'ai été champion de France en 2023, mais aussi le concours Seimat ", poursuit-il. Suite à ses performances dans les deux concours, Arthur Baudry a décidé de s'inscrire au concours Worldskills, et il a bien fait puisqu'il a remporté la médaille d'argent du concours national avant de savoir s'il pourra défendre ses chances au concours international.
Si on lui avait parlé de ce concours, c'est bien le fait de le voir qui l'a poussé à s'y inscrire. " On était venus voir ça avec l'école à Lyon en 2024 et ça m'a convaincu de m'inscrire ", confie Arthur. Après ses bons résultats dans ses concours précédents, le jeune homme se lance donc un nouveau challenge. Après s'être imposé dans la finale régionale, il a donc représenté la région AURA au championnat national et s'est adjugé la deuxième marche du podium. Une belle réussite qui ne vient pas de nulle part.
Une affaire de famille
Actuellement en licence pro hydraulique à Metz après un BTS en maintenance des matériels au lycée Porte des Alpes de Rumilly, le jeune étudiant a toujours été bercé dans un univers très mécanique. " J'ai mon père qui est dans la mécanique, c'était mon prof au lycée Porte des Alpes et, depuis tout petit, j'ai mon oncle qui est dameur et qui prépare les pistes de ski, donc j'adore les machines ", confie-t-il. " Au début, je voulais être chauffeur et pour faire ça, il n'y a pas d'études particulières. Après, je me suis orienté vers la mécanique. J'ai toujours aimé bricoler et faire quelque chose de mes mains, donc je me suis lancé et ça m'a plu directement ", poursuit le médaillé.
Ayant baigné depuis son jeune âge dans ce milieu, il y a développé des aptitudes et une certaine polyvalence. " Je suis capable de faire du diagnostic, du dépannage de machine, de la mécanique de base, du remplacement de pièces, de la chaudronnerie, je touche un peu à tout ", apprécie Arthur.
Des qualités qu'il met au service de Mécalac (constructeur d'engins de chantier) où il réalise son alternance cette année, après y être déjà passé lors de son BTS. Cette fois, il devrait être dans un poste bien différent. " Là, comme je prends un nouveau poste, je ne sais pas exactement ce que je vais faire, mais avant, soit j'avais des essais à faire sur une machine, soit un montage prototype à réaliser. Lors de mon BTS, j'ai fait de la mise en route, du paramétrage et pas mal de dépannage ", explique-t-il.
Cette fois, il devrait être plutôt du côté de ceux qui font les plans. Pas de quoi effrayer l'étudiant, qui apprécie de changer de cadre. " J'aime bien être sur le terrain à utiliser mes mains, mais aussi réfléchir et trouver des solutions pour réaliser un montage qui peut marcher et correspondre au cahier des charges demandé ", sourit l'alternant. Il devrait donc découvrir une nouvelle facette du métier, en parallèle des concours, puisque ce n'est pas encore terminé pour lui.
Direction Shanghai ?
En effet, même s'il n'a pas obtenu la médaille d'or du concours Worldskills national (à 1 point près sur 800), il reste totalement en course pour se qualifier pour la finale internationale qui se déroulera cette année à Shanghai (Chine). " À l'issue du concours national qui a eu lieu à Marseille, on va avoir une semaine de départage avec les trois premiers. On va refaire trois jours de formation technique et après, on aura deux journées d'épreuves ", détaille Arthur Baudry.
Évalués sur leurs connaissances techniques mais aussi leur capacité à s'exprimer ou encore leur appropriation de la documentation technique, les trois médaillés seront comparés pour choisir celui qui représentera l'Équipe de France, alors que les deux autres seront suppléants.
Un brin revanchard après sa courte défaite, Arthur Baudry assure qu'il va " tout faire pour gagner ". Alors qu'il s'agira probablement de son dernier concours, le jeune homme va donner son maximum. " J'ai pris un peu de repos, mais après, avec mon coach de la région, on va essayer de faire un peu d'entraînement ", indique-t-il.
Tous les concurrents bénéficient d'un coach de leur région pour préparer le concours. En cas de victoire, Arthur Baudry pourrait participer à une expérience hors du commun. " Les Worldskills, c'est un peu les Jeux Olympiques des métiers ", souligne-t-il. Alors qu'il a une chance sur trois de se rendre au concours international, il espère que les qualités démontrées dans le concours pourront lui apporter un plus pour sa vie professionnelle.
Des projets plein la tête
Car si le jeune homme a de l'ambition concernant les concours, il en est de même dans la vie, et il se verrait bien travailler un peu à l'étranger. " J'ai comme projet d'aller bosser aux États-Unis ou en Antarctique ", résume-t-il. " Faire de la mécanique dans les bases scientifiques en plein milieu de la glace, où on doit se débrouiller avec pas grand-chose, c'est du challenge, ça sort de la routine, donc je pense que ça me plairait ", ajoute le Haut-Savoyard.
Là-bas, les saisons durent six mois et il pourrait donc essayer d'en réaliser une avant de voir s'il prolonge le plaisir. Une autre belle expérience qui s'annonce avant, sûrement, de revenir sur ses terres, là où un poste d'inspecteur technique en usine lui conviendrait certainement. En tout cas, à terme, il l'affirme : " J'aimerais bien rester dans la région. "






