Randonnée dans le Massif des Alpes du Lechtal en Autriche
Ils étaient 15 randonneurs sous la conduite de Jacques Chevalier pour découvrir un massif des Alpes autrichiennes. Ce massif se situe à l’extrême ouest de l’Autriche, peu après la frontière avec le Liechenstein. La plupart de ses sommets culmine à près de 3000 m. Le secteur est varié, alternant des alpages bien verts aux bombements harmonieux avec des chaines rocheuses très abruptes où les passages sont délicats.
Le groupe évoluait sur le Lechtaler Hohenweg, un sentier alpin souvent raide et exposé qui nécessitait une vigilance permanente dans les longues traversées de sections très pentues, sur des traces étroites et souvent en léger dévers. Un certain nombre de glissements de terrain ou de coulées de boues anciennes dans des ravines rendait certains passages plus délicats. Un important glissement intervenu au début du mois a rendu un endroit du sentier impraticable et contraint tous les randonneurs à utiliser d’autres voies, sans problème mais plus longues.
Le premier jour, après le trajet routier à travers la Suisse le groupe démarre du Col de l’Arlberg . En à peine deux heures, il rejoint le refuge Ulmer.
C’est dans le brouillard que le lendemain s’effectue la montée au Valfagehr-Joch, puis par un passage sur névé et une arête rocheuse un peu aérienne le groupe atteint le Valluga-Grat. Surprise de constater que la suite démarre par une partie rocheuse de petite escalade où la présence d’un câble presque vertical sur une trentaine de mètres est indispensable. Mais même les plus fébriles s’en tirent bien. Un névé très raide contraint à quelques détours sur des vires caillouteuses et parfois instables et conduit à l’arête du Valluga, nettement plus confortable, à 2800 m d’altitude.
La descente dans le vallon suivant s’effectue par une trace très raide dans les pierriers et demande beaucoup d’attention. C’est seulement 400 m plus bas que le terrain est plus aisé. Une longue traversée dans des alpages certes pentus mais agréables et dotés d’une flore variée et abondante conduit au Karbach-Joch où est érigé le refuge Stuttgart.
Le jour suivant est consacré à la découverte du secteur, en particulier avec l’ascension du Wöster-Spitze, pointes sud et du milieu. Une raide pente herbeuse un peu glissante et une série d’arêtes rocheuses conduisent aux sommets ou une harde de bouquetins avait précédé les alpinistes. 2557 m et un panorama magnifique.
Lundi, par un temps superbe le groupe est contraint d’emprunter une variante pour éviter le passage normal emporté par un glissement de terrain. Après le Erli-Joch et la belle descente dans les pierriers puis les alpages où nombre de marmottes se plaisent à se faire admirer, c’est par une piste qu’est rejoint l’alpage de Boden. Plus de 700 m attendent alors les randonneurs. La première partie très soutenue s’effectue dans une forêt de mélèzes et de sapins magnifique. La suite est un peu moins raide, et à nouveau dans de jolis bombements bien verts dominés par des falaises impressionnantes ; les rumilliens rejoignent alors le refuge de Leutkircher, un promontoire dominant la vallée et la ville de Saint Anton…1000 m plus bas.
Il fait grand beau ce matin quand le groupe attaque la montée au Hirschpleis-Kopf, un joli sommet atteint en à peine 45 minutes. Il prolonge alors vers le Stanskogel, précédé par quelques chamois dans les pentes herbeuses. A l’attaque de l’arête rocheuse un peu aérienne, quelques membres s’arrêtent. La suite est une succession de jolies vires et de passages plus raides avant quelques pas en rocher pour atteindre la Croix sommitale. Une montée très plaisante et un panorama grandiose.
De retour à l’épaule inférieure de Hirschpleis-kopf ce sont de longues traversées à flanc de pentes raides et d’alpages que le groupe atteint le Kaiserkopf. Ce sommet domine le col où se situe le refuge de Kaiserjochhaus atteint en début d’après-midi. Une partie du groupe décide alors une petite variante au Malatschkopf, un sommet rocheux proche. Après une brève montée dans les prairies et une petite arête herbeuse, c’est une jolie grimpette dans les rochers avec un court passage d’escalade dans un rocher excellent qui conduit le petit groupe au sommet, le troisième de la journée.
L’avant-dernière étape s’annonce délicate à cause de nombreux glissements, et la météo n’est pas très favorable. Aussi la décision est prise de renoncer à cette étape et de rentrer dès le lendemain.
Au réveil, c’est un ciel sans nuage qui s’offre au groupe, apportant quelques regrets à certains par rapport à la décision prise. Mais elle est maintenue, et au terme de 1100 m de descente et un peu plus de deux heures le fond de la vallée est atteint. Saint-Anton est rejoint en bus. Il y a 3 heures que le groupe a quitté le refuge, et brutalement les nuages apparaissent et envahissent les sommets. Une demi-heure plus tard une averse s’abat sur la vallée. Plus personne ne regrette la décision. Et c’est donc tranquillement que s’effectue le retour à Rumilly.
Chacun retiendra la vision d’un massif vraiment alpin, exigeant, superbe, mais aussi l’accueil extraordinaire des refuges autrichiens dont la qualité de l’hébergement et celle de la nourriture digne des meilleurs restaurants n’est plus à faire. Des souvenirs qui resteront !
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Au sommet du Malatschkopf.