Reconversion de la gare de téléphérique : quel est le projet de Revard Invest ?

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A l’abandon depuis des décennies, l’ancienne gare de téléphérique de Mouxy, propriété de Grand Lac, pourrait retrouver son lustre d’antan. La société Revard Invest souhaiterait y mener un projet touristique tournant autour des activités de pleine nature, en y ajoutant une offre d’hébergement, de restauration et même des tiers-lieux. Une opération qualifiée d’inclusive et d’éco-responsable par les investisseurs.

Taguée et dans un état de délabrement avancé, l’ancienne gare de téléphérique de Mouxy, à l’abandon depuis des années, représente une verrue dans le paysage des Mentens. Il serait pourtant dommage de voir disparaître cet élément architectural de style Art déco, à la tour caractéristique, qui «tient encore debout par l’opération du Saint-Esprit», observe Michel Frugier, vice-président de Grand Lac en charge du tourisme.

Cette ancienne gare est aujourd’hui la propriété de Grand Lac. Les élus reprennent espoir de voir cet édifice des années 1930 retrouver son lustre d’antan après 40 ans d’arrêt et plusieurs projets avortés. «Une série de candidats s’est manifestée à la même période. Leurs propositions ont été examinées et un projet a recueilli notre intérêt», introduit Renaud Beretti, président de Grand Lac.

L’heureuse élue, la société Revard Invest, créée spécialement pour porter ce programme, souhaite y mener un projet touristique inclusif à l’offre écoresponsable tournant autour des activités de pleine nature, en lien avec l’environnement immédiat du site. Il pourrait s’agir d’une «tyrolienne surplombant la forêt, ou d’un chemin conçu pour valoriser la découverte des forêts locales, en privilégiant un parcours de compréhension sans impact au sol et accessible à tout public, y compris aux personnes à mobilité réduite», citent les entrepreneurs Cécile Satin et Eric Laridon derrière Revard Invest.

Les candidats sélectionnés tiennent beaucoup à cet aspect inclusif, mélangeant les générations et les publics, en proposant à la fois une offre de loisirs, d’hébergement, de restauration et des tiers-lieux dédiés aux séminaires, expositions ou encore au coworking.

«Grand Lac n’apportera aucun financement»

Pour mener à bien ce projet de requalification, Grand Lac et la société Revard Invest ont candidaté au programme issu du Plan de relance de l’Etat, le Fonds friches 2022, doté d’une enveloppe de 100 M€. Ce fonds soutient le recyclage des friches et la transformation de foncier déjà artificialisé, répondant aux objectifs de limitation de la consommation des espaces naturels et de revitalisation urbaine. Cette opération coche donc toutes les cases.

«Grand Lac co-porte le dossier de candidature en apportant la propriété foncière des parcelles dont la surface cumulée représente 15.669 m² et la propriété du bâtiment», précisent les entrepreneurs. Grand Lac conservera la propriété du site et percevra un loyer dans le cadre de la signature d’un bail à construction. «Grand Lac n’apportera aucun financement ; le projet sera entièrement supporté par cette société privée», insiste Yves Mercier, vice-président de Grand Lac en charge des travaux et du patrimoine intercommunal.

Le dossier pourrait
aller vite

Si, pour l’heure, aucun montant de travaux n’est annoncé, la note devrait toutefois s’avérer salée pour l’investisseur. «Nous avons tellement vu de candidats qui avaient les moyens et qui ont finalement renoncé», avoue Michel Frugier, qui se «réjouit de cette proposition arrivée tardivement». Une aubaine alors que l’édifice menace de s’effondrer. Le chantier prévoit d’ailleurs la consolidation de la tour.

Car Revard Invest entend «respecter l’histoire du site en préservant ce patrimoine local et les volumes historiques construits» et «mettre en œuvre un projet architectural innovant et respectueux de l’environnement en proposant un habitat passif, à très faible consommation énergétique».

Cette opération sera menée avec deux autres partenaires, annonce Revard Invest : la société EVI-HOB pour l’exploitation du nouveau concept d’hébergement touristique, et MGI, spécialisée dans la construction de bâtiment hors site, assemblé sur place pour limiter l’impact environnemental.

De l’avis d’Yves Mercier, le dossier pourrait aller vite et aboutir d’ici deux à trois ans.

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L’histoire du téléphérique

La gare inférieure du téléphérique, à 680 m d’altitude, est construite entre 1935 et 1936, année de sa mise en service par la compagnie de chemin de fer PLM (Paris Lyon Marseille). Venant remplacer le train à crémaillère, le téléphérique, à la capacité plus importante, permet de rallier le Revard en quelques minutes.

Tandis que l’ingénieur André Rebuffel, spécialiste des transports par câble, conçoit le bâtiment abritant l’équipement technique, l’architecte Laurent Pierron dessine l’espace d’accueil des voyageurs. Sa tour s’inspire de celle signée Robert Mallet-Stevens pour le pavillon de l’exposition des Arts décoratifs de 1925.

Ce téléphérique fonctionnera jusqu’en 1969. Une rupture du câble tracteur, dont le changement se serait révélé trop coûteux, signera son arrêt définitif.

La gare inférieure sera alors vendue à des propriétaires privés avant d’être acquise par la communauté d’agglomération du lac du Bourget, devenue depuis Grand Lac.

 

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