Représentation mixte des jouets : combattre les stéréotypes
Poupées, habits de princesse ou dînettes roses pour les filles. Camions, jeux scientifiques ou costumes de super-héros pour les garçons.
A chaque Noël, les jouets sont bien «genrés» dans les magasins et les catalogues. Pourtant, une charte pour une représentation mixte des jouets a été signée en 2019 et actualisée en septembre 2020 afin de lutter contre les stéréotypes de genre, ancrés dès le plus jeune âge, et renforcer le goût des filles pour les sciences.
En 2019, l'ensemble des acteurs de la filière jouets (fabricants, distributeurs, annonceurs) et les parties prenantes (parlementaires, autorités publiques dont celle de l'audiovisuel, représentants de consommateurs, associations) s’étaient réunis pour faire un état des lieux de la situation et aboutir à un certain nombre d'engagements destinés à promouvoir la mixité entre filles et garçons dans la création, la distribution et la promotion des jouets. Un an plus tard, ils viennent de signer une version améliorée de la charte, avec de nouveaux acteurs et de nouveaux engagements.
Un dispositif élargi
Les actions engagées ont été développées. Il s’agit de la réalisation d'un guide pratique à destination des professionnels du secteur, qui traite de la conception des produits, des catalogues, du rayonnage et de l'organisation des sites marchands.
Par ailleurs, des actions de formation ont été engagées à destination des vendeurs, afin de conseiller les acheteurs en fonction de l'âge de l'enfant ou de ses centres d'intérêt, plutôt qu'en fonction de son genre.
La nouvelle charte veut élargir le dispositif à de nouveaux acteurs. Les acteurs de la petite enfance, mais aussi les fabricants de jouets, les distributeurs, le commerce coopératif et les sites marchands en ligne, pour développer des jouets qui ne véhiculent pas de stéréotypes, promouvoir les jeux scientifiques, proposer des visuels neutres ou mixtes, supprimer la catégorisation filles/garçons dans les catalogues ou sur leur site en ligne, et former leurs personnels de vente.
Les associations sont également concernées pour, par exemple, mener des campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux et dans leurs magazines. L'Union des marques devrait créer un prix spécial récompensant les campagnes de communication ou initiatives menées par des marques et distributeurs de jouets pour lutter contre les stéréotypes.
Le conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) promet d'accorder une importance particulière à la question. De même, les acteurs publics s'engagent à sensibiliser leurs acheteurs de jouets et jeux sur l'intérêt de privilégier l'achat de produits non genrés, à œuvrer en ce sens auprès des professionnels de la petite enfance, de l'Éducation nationale et des activités périscolaires, et à promouvoir une action portant sur les jouets scientifiques adaptés aux âges des enfants et à leurs compétences.
On est encore loin de la fin des préjugés, mais on avance…