Retour sur un parcours politique riche et ses ambitions pour l’avenir
Après dix mois passé sur les bancs de l’opposition, Miguel Monteiro-Braz revient pour nous sur les sujets qui ont fait la Une avant l’été, et nous parle de sa vision, de leur vision au sein du groupe minoritaire qui siège tant au conseil municipal, qu’à la communauté de commune. Entretien.
Vous avez été un acteur clé de la vie politique locale pendant plusieurs années. Aujourd’hui, vous êtes dans l’opposition après avoir fait partie de la majorité. Comment vivez-vous cette transition et comment se passe ce nouveau rôle ?
C’est vrai que la transition n’a pas été évidente, mais nous l’assumons. J’ai toujours eu un engagement tourné vers les autres, pour servir la communauté. Quant à la politique, être dans l’opposition est un nouveau défi. C’est un rôle très différent de celui dans la majorité, où l’on est dans l’action et la gestion des affaires publiques. Maintenant, nous sommes là pour veiller, observer et proposer. Il ne faut pas voir l’opposition comme un combat, mais plutôt comme un moyen d’apporter une vision alternative.
Vous dites que vous préférez ne pas voir l’opposition comme un combat. Pourtant, ce terme renvoie souvent à un affrontement, comme dans un match sportif. Comment vous situez-vous par rapport à cela ?
C’est vrai, le mot «opposition» est souvent perçu de manière négative, comme une confrontation directe. En politique, cela peut sembler être une bataille constante, mais je ne vois pas les choses ainsi. Pour moi, l’opposition, c’est un rôle de vigilance, de critique constructive. C’est veiller à ce que les choses se passent bien, proposer des idées différentes sans pour autant chercher à s’opposer pour le principe. Je prends souvent l’exemple du rugby, un sport que j’aime beaucoup : dans un match, il y a une opposition physique, mais en politique, il ne s’agit pas de se battre à coup de poing. Nous avons des idées différentes, mais notre rôle n’est pas de bloquer les projets de la majorité, mais de les améliorer, certes parfois s’opposer. Ce sont leurs projets, pas les nôtres.
Comment parvenez-vous à exercer cette vigilance avec une équipe de seulement quatre élus ? Cela ne doit pas être facile…
Non, c’est vrai. Nous sommes quatre élus, et nous devons nous répartir les tâches. Nous travaillons en binôme pour être présents dans les commissions et suivre les dossiers. C’est une organisation qui nous permet d’être réactifs et de couvrir un maximum de terrain. Mais nous avons tous des emplois à côté, ce qui rend la tâche plus difficile. Nous ne sommes pas à temps plein comme certains de nos collègues. Cependant, nous faisons notre possible pour être actifs et ne rien laisser passer. Cette équipe restreinte est formidable.
Parmi les dossiers sensibles, il y a celui du parking au centre-ville. Quelle est votre position à ce sujet ?
Ah, ce fameux dossier du parking… C’est un sujet qui nous tient à coeur depuis longtemps. Le projet initial de parking de proximité avait été pensé pour aider les commerçants, car l’accès au centre-ville est devenu compliqué. En tant que fils de commerçant, je comprends bien cette problématique. Mon père avait une boucherie près de la gare et, à l’époque, il n’y avait pas ces difficultés pour stationner. Aujourd’hui, pour soutenir le commerce local, il est crucial d’offrir des solutions de stationnement adaptées. Le projet avait bien avancé, nous étions proches de poser la première pierre, mais il a été arrêté. La nouvelle équipe a pris une autre direction, et nous respectons cela. C’est leur projet, pas le nôtre. Mais nous continuerons à défendre l’idée d’un parking de proximité, car les commerçants en ont besoin.
Parlons un peu des projets privés et des opportunités d’investissements extérieurs, notamment en ce qui concerne le site de Plastorex. Où en est ce dossier ?
Ah, le dossier Plastorex… C’est une question qui traîne depuis des années. Quand je suis arrivé en 2020, l’une des premières choses que le maire m’a dite, c’était de trouver une solution pour déménager ce site. Le bâtiment était en mauvais état et occupé par des associations qui devaient être relogées. Cela a pris du temps, mais nous avons réussi à les déplacer en 2022 et à libérer le site pour une éventuelle vente. Pourtant, malgré cela, rien n’a bougé. Il y a des investisseurs intéressés, mais on traîne. On veut être trop sélectif sur le type de projets qui pourraient s’implanter là-bas. À mon avis, si une entreprise est intéressée, il faut y aller. Ce terrain est une opportunité pour attirer des entreprises et développer l’économie locale.
Pourquoi ce blocage persiste-t-il malgré tout ?
C’est difficile à dire, je ne suis pas au courant de tous les détails, car il y a des discussions en coulisses dont je ne fais plus partie. Mais je pense que parfois, nous avons tendance à trop vouloir contrôler le type de projets que nous acceptons. Pourtant, des terrains comme celui-ci sont précieux et doivent être utilisés rapidement. Il est temps d’agir, car chaque jour qui passe, c’est de l’argent et des opportunités perdues. La compétence économique est maintenant du ressort de l’intercommunalité, et cela ralentit parfois les décisions. Mais il faut absolument trouver une solution pour relancer ce site.
En parlant du bâtiment sécurité/prévention, pourquoi avez-vous exprimé des réserves à propos de ce projet ?
Nous avons une belle police municipale avec plusieurs agents, mais soyons réalistes, nous n’avons pas les moyens financiers d’augmenter significativement leurs effectifs. Certes, ils sont actuellement à l’étroit dans leurs locaux, mais ces derniers sont proches de la mairie, ce qui est un avantage. Pour moi, la sécurité, ce n’est pas simplement construire un nouveau bâtiment. Un bâtiment, c’est de la «sécurité passive». Ce qui compte, c’est la sécurité active, comme la construction de trottoirs sécurisés pour les enfants sur des routes dangereuses comme la route de Broise ou celle de Cessens. Ce sont des infrastructures essentielles pour la sécurité au quotidien, plutôt que de dépenser des millions dans un nouveau bâtiment.
Un autre dossier majeur est celui de la piscine intercommunale. Vous avez évoqué un recours gracieux à ce sujet. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Oui, la piscine est un autre grand projet qui a connu beaucoup de rebondissements. Dès le départ, j’étais un fervent défenseur de ce projet sur le site actuel. Mais au fil du temps, en discutant avec des spécialistes et en approfondissant nos connaissances sur le sujet, nous avons réalisé que cette implantation n’était techniquement pas possible et que le site du Clergeon proposé par la nouvelle équipe ne pouvait pas aboutir. Nous avons donc déposé un recours gracieux, en collaboration avec plusieurs maires de la communauté de communes, pour contester certains aspects du projet. Le problème avec les projets intercommunaux, c’est qu’ils peuvent rapidement être mis en pause ou annulés dès qu’il y a un changement d’équipe municipale. C’est ce qui s’est passé ici. Le projet initial avait été bien lancé, nous avions les subventions et tout était prêt. Et puis, tout a été stoppé. C’est dommage, car la construction d’une piscine est essentielle pour nos jeunes, ils doivent apprendre à nager. C’est une question de sécurité publique mais aussi de santé publique pour la population de disposer d’un tel équipement.
On sent que vous êtes très attaché à ces projets locaux. Parlez-nous un peu de votre parcours en politique. Comment avez-vous évolué depuis vos débuts ?
Mon parcours en politique a débuté en 2008, lorsque j’ai été élu pour la première fois conseiller municipal. À l’époque, je ne connaissais pas grand-chose à la politique, mais j’ai vite appris. En 2014, j’ai été réélu, cette fois-ci avec une responsabilité plus importante en tant que conseiller municipal délégué à la jeunesse. J’ai développé et accompagné le conseil municipal des jeunes, un projet qui me tenait à coeur et qui a été un succès. Cela m’a permis de comprendre l’importance d’impliquer les jeunes dans la vie citoyenne. En 2020, le maire en place a décidé de ne pas se représenter et de ne soutenir personne, ce qui c’est avéré être faux et marquera un tournant dans mon engagement. J’ai alors pris la décision d’intégrer une nouvelle équipe avec avec quelques anciens élus. Les élections de 2020 m’ont permis de devenir maire adjoint aux sports, à la vie associative et à la jeunesse . Cette période à été une expérience riche et formatrice.
Avec toute cette expérience, quels sont vos projets pour 2026 ? Envisagez-vous de vous présenter à la mairie ?
Absolument. Depuis 2008, je me prépare petit à petit pour ce moment. 2026 sera l’année où je présenterai ma candidature à la mairie. C’est un projet qui mûrit depuis longtemps. J’ai suivi des formations, je me tiens informé en permanence sur les affaires municipales, et je m’entoure de personnes compétentes. Mon objectif est clair : créer une équipe solide, fidèle et travailleuse, pour offrir à notre ville un avenir qui corresponde aux attentes des habitants. Mais cela demande du temps, et nous nous préparons déjà en coulisses.
Vous avez mentionné que lancer une campagne trop tôt peut être risqué. Comment vous organisez-vous pour ne pas «brûler les étapes» ?
C’est une question d’équilibre. Il est crucial de ne pas démarrer trop tôt une campagne, au risque de s’épuiser avant même que les élections ne commencent. Pour l’instant, je me concentre sur mon travail au conseil municipal et sur mes échanges avec les habitants. Je ne me précipite pas. Je prévois de lancer les choses de manière plus concrète à partir de février 2025. Ce sera le moment où je serai disponible à 100 %, prenant ma retraite d’officier des sapeurs pompiers professionnels après 33 années de service. Je pourrai alors me consacrer pleinement à la campagne. Jusque-là, je prends le temps de rencontrer les gens, de comprendre leurs attentes, et de préparer le terrain.