Réunion des équipes de secours du département pour un exercice grandeur nature

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En cette matinée du vendredi 6 septembre, et alors que les températures nous rappelaient que la fin de l'été approche, les services de secours du département se sont réunis afin de faire un exercice en pleine nature. Pour l'occasion, le Canyon du Pont du Diable a été fermé au public et une dizaine d'élèves du lycée Sainte-Anne de La Motte Servolex ont été recrutés pour jouer les victimes. Le scénario impliquait des jeunes qui, attirés par la fraicheur de l'eau, décidèrent d'emprunter le cours du ruisseau afin d'échapper à la chaleur (très fictive elle) du soleil. Ne connaissant malheureusement pas les risques, ni le canyon, ils furent piégés par une soudaine montée des eaux accompagnée d'un courant, le tout dû à des pluies en amont. Alertés par un témoin, les services de secours interviendront donc auprès de nos jeunes. Les secours étant composés des trois organisations oeuvrant en Savoie : le Groupe Montagne Sapeurs-Pompiers (SDIS), la CRS Alpes Savoie (Police Nationale) et le PGHM de Savoie (Gendarmerie). Le SAMU ne manquera pas à l'appel, apportant ainsi un soutien logistique et humain qui s'avèrera essentiel. Il est aussi à noter la présence de gendarmes « classiques » qui permettront, par leur présence d'assurer le volet judiciaire en menant l'enquête sur les causes de l'accident. Si l'équipe est composée d'une dizaine de membre de chaque corps, c'est que telle manœuvre nécessite souvent des moyens humains conséquents : il faut déplacer les victimes d'un endroit difficile d'accès à un endroit d'où elle pourra être évacuée, voire soignée en urgence.
C'est la deuxième fois de l'année, après un exercice hivernal à Saint-François-Longchamp, qu'une réunion de ce type est organisée. Une dizaine d'accidents de ce type arrivant chaque année, il est important de maintenir une cohésion entre les différents services. Le drame du canyon de Pussy en 2011 est ainsi encore dans les mémoires. Le colonel Chanterau confirmera la nécessité de ces exercices en commun : «Ça permet à chacun d'atteindre un objectif en donnant le meilleur de soi-même». L'objectif étant d'améliorer la capacité opérationnelle des secouristes en mutualisant les connaissances de chacun. En effet, un travail d'extraction de personnes en danger est très technique et demande beaucoup d'entraînement. D'autant plus que la géographie autour du Pont du Diable se prête très peu aux moyens héliportés. Le préfet de Savoie, Louis Laugier, indiquera d'ailleurs qu'il s'agit de «mettre en place quelque chose qui est un petit défi intellectuel et opérationnel». Ancien chasseur alpin, il n'est d'ailleurs lui-même pas ignorant des dangers que peuvent apporter la montagne et pareilles opérations. 
M. Laugier finira sa présentation en remerciant les élus de Bellecombe en Bauges pour leur accueil et en ayant un mot pour les professionnels qui risquent chaque jour leurs vies pour en sauver d'autres. Il ne manquera d'ailleurs pas de rappeler «[qu'] il faut toujours se renseigner sur les difficultés afin de ne pas se mettre soi-même en danger, mais aussi les secouristes». C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les sites étant connus pour être plus fréquentés bénéficient d'une vigilance accrue et sont équipés de panneaux et d'échelles de couleurs pour que chacun puisse évaluer le niveau de danger du jour.
L'opération de secours peut alors commencer sous la direction du directeur de cabinet du préfet de la Savoie, Jean-Michel Doose. Ce dernier prenant le commandement du centre d'opérations de secours (COS), organe supervisant lesdites opérations. Son rôle n'est d'ailleurs pas seulement la supervision des opérations : il effectue aussi le suivi des victimes et de leurs proches pendant et après l'intervention mais il gère aussi l'arrivée des médias et les informations pouvant être publiées.
En fin d'année 2018, le centre de secours d'Aix-les-Bains a signé une convention avec la mairie, celle-ci finançant l'achat de deux drones. Toujours en phase de tests, l'équipe d'engins robotisés a pu profiter de cet exercice pour enrichir son expérience. Les drones servent par exemple à faire de la reconnaissance afin de localiser les victimes et relever leur nombre dans des endroits qui seraient autrement très difficiles d'accès et présentant des risques pour les secouristes. Les services de secours ayant les mêmes limitations d'usages que n'importe quel amateur civil, des négociations sont en cours avec la préfecture afin d'obtenir une dérogation leur permettant d'utiliser leurs engins volants en toutes circonstances, de jour comme de nuit. Si tout se passe bien, ladite dérogation devrait être mise en place au 1er janvier 2020 (information qui sera confirmée - ou infirmée - dans les colonnes de L'Hebdo). Il leur faut aussi se coordonner avec les différents aéroports, et aérodromes du département afin de ne pas gêner les décollages et atterrissages des engins plus lourds que l'air. 
A la fin de l'exercice, les organisateurs se sont félicités de la fluidité des communications entre les corps alors que ce n'est que la deuxième fois qu'ils se retrouvent. Cela pourra servir en cas d'intervention réelle sur le terrain. En effet, chacun des services saurait gérer une telle situation par lui-même mais il arrive que les zones de recherche soient très étendues ou que les fouilles s'étalent dans le temps. Dans pareils cas, un plus grand nombre de secouristes est nécessaire et c'est pourquoi ces exercices sont si importants. 
 

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