Sandra Ferrari : un mandat pour la transition économique

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Sandra Ferrari, maire de la commune de Les Déserts, a été élue la semaine dernière présidente du Syndicat Mixte des Stations des Bauges (SMSB). Ce syndicat est d’importance puisque c’est à partir de lui que sont prises toutes les décisions concernant les stations de Savoie Grand Revard et Aillons-Margériaz.
Mme Ferrari est revenue pour nous sur la manière dont elle voit son mandat. Celui-ci sera d’ailleurs marqué par deux grands chantiers : la retenue collinaire de la Féclaz, qui a déjà rencontré une certaine opposition et une refonte du modèle de gestion du syndicat en lui-même.

Pourquoi vous être présentée à la présidence du Syndicat Mixte des Stations des Bauges ?
Je me suis présentée à la présidence du SMSB parce que je connais bien le territoire. J’étais très impliquée dans le territoire à tous niveaux puisque j'avais déjà fait un mandat d'élue au niveau du SMSB. Et le mandat qui s'ouvre étant un mandat clé, par rapport à la fusions des stations et à la nouvelle gouvernance juridique, j'ai voulu m’investir.

Par rapport à cette nouvelle gouvernance, avez-vous une préférence sur ce que vous voulez mettre en place ?
Pour le moment, il y a trois solutions à l'étude. La priorité, c'est déjà de voir comment sont faits les outils et comment on peut se marier intelligemment. Puisqu’il y a quand même plusieurs territoires qui entrent en jeu dans cette nouvelle gouvernance.
Ensuite, la viabilité opérationnelle, puisqu'il faut que tout le monde trouve sa place dans cet outil et que les gens puissent travailler. Parce qu’il y a quand même, deux stations de ski, voire trois, éventuellement quatre, selon comment on voit les choses. Ça ne s'improvise pas.
Et ensuite, le niveau de lecture qui m'intéressait le plus, c'est que tout le monde y trouve son compte, y compris les gens qui vivent sur la zone. Et ça va du socioprofessionnel à l'habitant, tout simplement.

Est-ce que vous avez déjà une idée sur la manière dont vous allez faire travailler deux stations, qui n'ont pas forcément les mêmes objectifs, ensemble ?
Simplement en développant l'identité de chacun. Et en essayant de développer les talents de chacun et chacune des portes.
C'est un peu complexe puisqu'il n'y a pas que deux stations : il y a Savoie Grand Revard et Aillons-Margériaz en alpin. Mais il y a aussi Aillons, il n'y a pas que le Margériaz. Il y a donc Aillons 1000, il y a le Revard, qui est si cher au cœur de Grand Lac - ce qui est bien normal puisque c'est une station historique - et il y a ce qui fait les lien entre toutes ces entités alpines, toute la partie nordique. Et là, il y a du monde aussi : Saint François, Arith et tout le territoire des Déserts.

Comment est-ce que vous abordez le mandat que vous entamez ?
Je l'entame avec du dynamisme. Et puis de la bonne humeur finalement puisque la feuille de route que nous nous sommes fixée tous ensemble, c'est la feuille de route que j'appelais déjà depuis un certains temps, c'est-à-dire une feuille de route opérationnelle.

Est-ce que vous pensez que vous allez avoir une autre méthode d'approche que Michel Frugier, l'ancien président, ou pas ?
Non, parce que Michel Frugier m'a fait confiance, il m'a transmis pour partie son mandat. Et j'ai reçu mandat pour deuxième partie par l'agglomération de Chambéry. Donc finalement Michel Frugier a été le passage de témoin via l'agglomération Grand Lac et j’en ai également reçu un de l'agglomération Grand Chambéry.
J'étais une candidate un petit peu spéciale dans la mesure où mon lieu d'habitation est à cheval sur les deux agglomérations.
Je suis une habitante de Les Déserts, et j'ai été élue maire de cette commune. Mon habitation privée et professionnelle est bien sur la commune de Les Déserts mais dépend, en grande partie, pour tout ce qui concerne l'urbanisme, de Grand Lac. C'est pour ça que naturellement il fallait que je m'investisse dans cette nouvelle fusion, ce nouvel outil. Pour moi c'était une évidence.

Que pensez-vous de la retenue collinaire ?
Moi, je ne suis pas opposée à une retenue collinaire. C'est ce qui peut permettre la transition du tout neige vers ce que je n'appellerais même pas le quatre saisons, ce que j'appellerai le hors-neige puisque le quatre saisons, ça veut dire tout le temps.
Or, le hors-neige, a ceci de spécifique qu'il peut se substituer aux activités neige, quand la neige manque. Et cette retenue collinaire peut permettre de conforter les équilibres économiques tant qu'on a encore de la neige pour qu'on ait les moyens financiers d'opérer cette mutation. Et pour qu'une mutation soit effective, il faut aussi que les acteurs économiques puissent prendre ce virage.
Aujourd’hui, un virage comme ça est encore coûteux dans la mesure où on a encore suffisamment de neige mais qu’on commence à en manquer. S'il y avait une absence totale de neige sur l'ensemble du territoire ou du département, les choses ne s'envisageraient pas de la même façon.
À partir du moment où il y a un grand nombre de stations à proximité qui restent enneigées une grande partie de l'hiver, c'est difficile de ne pas accompagner la transition et de dire qu'on va complètement oublier la neige et qu'on en vivra quand elle viendra.
Du coup il y a de nombreuses autres stations qui sont un petit plus haut en altitude que nous qui elles vont continuer de fonctionner tout à fait normalement.
Pour moi la retenue collinaire elle s'envisage surtout par rapport à notre position géographique.

Donc vous pensez que ce mandat sera celui de la transition depuis le tout neige hivernal ?
En tout cas c'est ma feuille de route et je vais mettre mon énergie là-dedans. Aujourd'hui, c'est surtout au niveau départs qu'on a besoin de conforter en neige de culture puisqu'après notre forêt est très froide. 
Vous savez que le bostryche typographe fait des ravages sur les arbres, on a vraiment eu des morceaux de forêt qui prennent le vent, les intempéries, le soleil et qui sont mal enneigées parce que ce petit insecte a fait des ravages terribles dans notre forêt. 
À partir de là, c'est délicat de dire qu’on va prendre la neige quand elle est là et puis qu’on va laisser l’économie vivoter, se débrouiller tant bien que mal.
C’est-à-dire qu'avant on avait 100 jours d’enneigement, là on passe plus vers les 87. Si on tombe en dessous de 60 jours, les économies ne sont plus viables. 
Donc il faut vraiment accompagner la transition pour qu'on arrive à faire cette mutation et qu'on garde notre attractivité de territoire et nos flux économiques pour que tout à chacun puisse se payer cette transition. 
Parce que ce qui fait le maillage de ce territoire ce sont aussi tous les socioprofessionnels qui sont sur la zone. Donc là il faut vraiment accompagner la transition. Et ça, ça fait partie de ma feuille de route.

Propos recueillis par M. H-B

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