Savoie-Mont-Blanc, terrain de jeu des championnats du monde de parapente en 2023
Trente-deux ans après, la France accueillera de nouveau les championnats du monde de parapente, en 2023, avec pour centre névralgique le territoire de Cœur de Savoie. 150 pilotes de 50 nationalités différentes sillonneront les massifs de Savoie, Haute-Savoie et de l'Isère.
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Air Evénement organisera ces mondiaux et pré-mondiaux de parapente de distance, avec le soutien de la Fédération française de vol libre. (©MFS)
La France n'avait pas accueilli de championnats du monde de parapente depuis 1991, à Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) à l'époque. Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir candidaté. «Chamonix l'a demandé deux fois, Annecy une fois», rappelle Philippe Roéa, président d'Air Evénement, association créée pour l'organisation d'événements dans le domaine du vol libre, qui portera ces mondiaux, avec le soutien de la Fédération française de vol libre.
Les championnats du monde ont lieu tous les deux ans, en alternance avec les championnats d'Europe. En 2019, la Fédération aéronautique internationale (FAI) a validé à l'unanimité la candidature de Savoie-Mont-Blanc, et plus particulièrement Cœur de Savoie, pour l'organisation de ces championnats du monde, qui devaient initialement se dérouler en 2021 mais avaient dû être annulés pour cause de Covid. Ils ont été reportés à 2023. «Nous avons été retenus du fait de notre savoir-faire technique et logistique», estime le président de l'association. Ces mondiaux se dérouleront sur deux semaines, du 20 mai au 3 juin 2023, avec pour base de vie Chamoux-sur-Gelon, près d'Aiton.
Des pré-mondiaux
cette année
Au carrefour de l'Isère, de la Savoie et de la Haute-Savoie, Philippe Roéa décrit Cœur de Savoie comme le centre névralgique du vol de distance, les Préalpes offrant des conditions idéales aux pilotes grâce à leurs massifs pas trop élevés.
Un terrain de jeu que pourront éprouver les compétiteurs lors des pré-mondiaux, qui se tiendront du 28 mai au 4 juin 2022, et qui constitueront une répétition pour le comité d'organisation. A cette occasion, 109 sportifs provenant de 29 pays viendront se familiariser avec la zone de vol et 80 bénévoles viendront s'aguerrir à l'organisation d'un événement de cette ampleur. En 2023, sont attendus sur deux semaines de compétition, 80.000 visiteurs et 150 pilotes de 50 nations différentes. Selon les manches et la météo, ils parcourront entre 40 et 150 km, survolant trois départements et cinq massifs montagneux. «Nous souhaitons utiliser tout le potentiel du territoire. Nous sélectionnerons l'une des 10 zones de décollage en fonction du vent et les concurrents survoleront une zone allant de Saint-Hilaire-du-Touvet à Passy/Chamonix», détaille Didier Mathurin, directeur d'épreuve.
Les compétitions de parapente s'apparentent à une régate ou à un Tour de France : une fois la ligne et l'heure de départ déterminées, les pilotes doivent effectuer un circuit donné le plus rapidement possible. A en croire les organisateurs, les Français ont toutes les chances de se classer parmi les premiers. Chaque pays présentera entre trois et cinq sportifs.
L'épreuve devrait assurer 5 M€ de retombées économiques sur cinq ans. Le coût de ces pré-mondiaux et de ces mondiaux flirte avec les 900.000€. «Nous sommes loin des budgets des mondiaux de ski», sourit Philippe Roéa.
Les 16-25 ans visés
Les championnats du monde, c'est un peu l'épreuve reine, le Graal à aller chercher. Cette organisation pèse lourd sur les épaules de l'équipe. Pour se professionnaliser, elle s'est entourée de deux agences : Like This à Annecy pour la communication et Carpe Minute à Villeurbanne, spécialisée en financement sportif. Aller chercher de l'argent, cibler les bons partenaires, viser le bon public, donner une visibilité internationale ne s'improvisent pas. «Notre fédération est forte sur la communication interne, beaucoup moins sur l'externe», admet Philippe Roéa.
«Il s'agit surtout d'impliquer les 16-25 ans», confie Kirsteen Cleak, adjointe au responsable d'organisation. A l'instar des autres sports, le parapente est en quête de relève. «Donnez-nous des ailes», programme franco-italien, devrait l'y aider. Ce projet vise à apprendre à des jeunes à voler et à les sensibiliser à l'éco-responsabilité dans la pratique outdoor.
Pour toucher un public jeune plus large, lors des deux semaines des mondiaux, la base de vie assurera la promotion des structures affiliées à la fédération de vol libre, à travers des ateliers de montage de cerfs-volants, de boomerangs, de gonflage de mini-voile. Créations ensuite testées sur place. «En mini-voile, même si les jeunes ne volent pas, ils pourront déjà éprouver des sensations de presque décollage en mettant la voile au-dessus de la tête», imagine le président de l'association. Vols en montgolfière statique, slack line, jeux en bois, trampoline, démonstration d'aéromodélisme, show de parapente acrobatique, soirées musicales complètent le dispositif. Et pour faire découvrir les sensations offertes par le ciel au plus grand nombre, des vols biplaces en parapente, paramoteur et hélicoptère classe ULM seront proposés. Air Evénement respecte ainsi sa promesse : partager le ciel.