Silent shot en avant première au cinéma le 21 septembre

Robin Entreinger, réalisateur Sales - Photo : Alexis Fernandez
Dans Silent Shot qui sera bientôt au cinéma de Rumilly, vous explorez une nouvelle fois un univers assez sombre ?
Dans Silent Shot, je raconte la détresse psychologique d'une jeune artiste qui va se faire voler la vedette par une autre personne dont elle est amoureuse. Elle va tomber dans une forme de psychose qui va déclencher des troubles de la personnalité. On va suivre avec elle son amour naissant pour cette personne, mais aussi sa jalousie, le triangle amoureux et le désastre psychologique.
Comment est venue l'idée pour ce film ?
Je me suis rendu compte en naviguant un petit peu dans les milieux artistiques qu'il y a énormément de jalousie entre les artistes mais aussi entre les techniciens, ce qui crée souvent des tensions au milieu des tournages parce que les égos ressortent. Là, c'est ça : la jeune compositrice de l'intrigue a un ego important et quand elle va voir qu'elle se fait voler la vedette, elle va commencer à vriller. C'est une thématique que j'avais dans la tête depuis un petit moment et j'avais envie d'en faire une fiction. J'avais envie de montrer que dans le milieu artistique, quand on réussit c'est beau, mais quand on ne réussit pas, c'est parfois très violent.
Est-ce que c'est le film dont vous êtes le plus fier ?
Comme c'est le dernier, j'ai envie de dire oui. J'y suis très attaché. L'actrice est une de mes meilleures amies. Je suis aussi très attaché à mon directeur de la photo, avec qui j'ai fait mon BTS il y a 20 ans, et quand on retravaille sur des films ensemble, on s'éclate parce qu'on a les mêmes références, comme Drive de Nicolas Winding Refn. Et puis, je suis très attaché à ce tournage parce que c'était au Japon et c'était génial. Je ne sais pas si c'est celui dont je suis le plus fier, mais c'est celui qui me rend le plus enthousiaste.
Que diriez-vous à quelqu'un qui hésite à venir voir le film ?
Il faut venir voir le film parce que c'est une expérience cinématographique complètement inédite. Je suis assez cinéphile et je vois des films depuis mon adolescence, et à chaque fois que j'entreprends de faire un film, je me demande ce qui n'a pas encore été fait et ce qui peut encore être original, parce que les films se ressemblent tous aujourd'hui. Silent Shot va ressembler un petit peu à The Neon Demon de Nicolas Winding Refn, ou à Mulholland Drive.
Il y a de l'inspiration et des influences à plusieurs niveaux, mais le film est original dans le sens où c'est très rare d'avoir un film musical aussi dramatique et aussi cinématographique. Alors je dis que le film est musical, mais attention, ce n'est pas une comédie musicale.
Il y a juste des scènes musicales d'électro, de techno. Le film est très moderne. Si on aime l'électro, c'est très bien, si on n'aime pas, ce n'est pas grave, parce que le film propose autre chose, bien sûr. C'est très probable qu'on puisse le voir sur des plateformes de streaming, mais ça serait dommage de le rater au cinéma, parce que ça va emmener le spectateur dans un terrain qu'il n'a pas encore vu au cinéma.
Pourquoi une sortie au cinéma s'il sera sûrement diffusé sur les plateformes de streaming ?
J'avais envie de faire une sortie au cinéma parce que le film est très technique. Il a été tourné en 4K et mixé en 5.1. Les images sont excellentes, donc je voulais que ça passe au cinéma pour que des personnes qui aiment bien ce genre de film un peu moderne puissent le voir en salle. En termes d'images et de son, ça envoie et c'est sûr que ça n'a plus rien à voir quand on regarde chez soi. Ça ne va pas me rapporter d'argent, mais je suis plutôt dans une démarche qualitative avec un beau film qui passe au cinéma.
Quel est le public visé par le film ?
Ce film est un peu comme un épisode de Black Mirror. Le film vise les adolescents et les adultes qui aiment bien les choses qualitatives avec une bonne mise en scène. Ceux qui aiment les films un peu plus sombres, plus personnels, plus psychologiques, et aussi les gens qui aiment bien les films à puzzle, c'est-à-dire qu'on ne comprend pas trop ce qui se passe et qu'une révélation à la fin va nous faire comprendre.