«Small is beautiful

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Je ne voudrais pas passer pour ce que je ne suis pas. Je n’ai rien d’une intellectuelle et mes lectures touchent plus au roman policier qu’à l’essai politico-économique. Et pourtant, j’ai retrouvé dans la bibliothèque familiale, et relu, un livre «sérieux» publié en 1973 par un anglais du nom de Schumacher (pas le pilote !). Le titre original, c’est «Small is beautiful», en français «Ce qui est petit est beau» (c’est moi qui traduit, en toute modestie).
Ce type-là, il y a bientôt cinquante ans, montrait l’importance du respect de la nature, de l’économie des ressources, et surtout de celle de l’échelle humaine dans une société «à la mesure de l’homme». Des thèmes qui me sont plutôt chers, je l’ai déjà dit quelques fois. Et qui, alors que, sur le devant de la scène, on fait la promotion des circuits courts et de la proximité, sont largement oubliés dans les coulisses tant on dépense d’énergie à concentrer, à créer des «métropoles», à chercher la grande échelle qui, parait-il mais ça reste à prouver, doit permettre des économies.
Je sais bien que, maintenant que c’est fait, on ne reviendra sûrement pas sur les fusions, les absorptions que l’on a commises ces dernières années. Et en particulier celles qui me concernent de près qui ont vu le Pays d’Alby se noyer dans l’agglomération annécienne, ou la Chautagne se faire «ann’Aixer», entre autres.
Dans l’ensemble, ces opérations de concentration se sont faites sans la volonté des élus locaux, en tout cas de la plupart. Seuls ont adhéré sans réserve à ces fusions les plus naïfs d’entre eux et, peut-être, ceux qui espéraient des places… Mais je suis sans doute mauvaise langue. En tout cas, la création des «super communautés de communes», voire des «métropoles», a été une volonté politique majeure, imposée par l’administration. Et on se souvient sans doute des positions autoritaires du préfet de l’époque.
Et bien, figurez-vous que, il y a quelques jours, dans la presse nationale, on annonçait que, dans la Creuse, le 12 juillet dernier, le tribunal administratif de Limoges a annulé l’arrêté qui, en 2016, avait officialisé la création de la communauté de communes Monts et vallées Ouest Creuse (MVOC), qui regroupait trois intercommunalités. «Le 1er janvier 2020, chacune d’entre elles reprendra son autonomie. Ce sera la première «défusion» depuis la promulgation de la loi», peut-on lire dans «le Monde» (Eh oui, j’ai des références !).
Et le projet de loi «engagement et proximité» en discussion au Sénat compte un chapitre qui vise à simplifier les possibilités d’évolution du périmètre des intercommunalités en permettant «la scission en deux ou plusieurs établissements, dès lors qu’une majorité qualifiée de communes en est d’accord sur le périmètre de chacune des nouvelles intercommunalités».
Alors, je ne sais pas, moi ! C’est sûr que, aujourd’hui, cela parait difficile de revenir en arrière et retrouver des tailles «raisonnables» pour nos collectivités. Mais on peut peut-être y réfléchir, Non ?
Parce que, j’en suis persuadée, «Small is beautiful».
 

Pour m’écrire, c’est sur ladymarianne74@orange.fr

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