Sœurs de l’hôpital vs Paul Bert !
Régulièrement, on ne peut que constater la création ou l’évolution de certaines voies de circulation, pour desservir de nouveaux ilots ou pour suivre les changements de certains quartiers.
Et régulièrement, les élus doivent se prononcer sur la dénomination de ces voies nouvelles. A charge pour eux de trouver des noms qui, originaux ou pas, recueilleront l’approbation des citoyens.
Trois modifications ont été approuvées par les élus municipaux lors du dernier conseil. La première concerne la voie (privée) qui dessert un lotissement, «Le Panoramique», route de Massingy au lieu-dit «Les Praillats». Sans grande originalité, elle se nomme désormais «Allée des Rossignols».
Les deux autres, en centre ville, ont donné lieu à quelques échanges dans la salle du conseil.
Des modifications occasionnées par l’opération du «Forum» sur le site de l’ancien hôpital, le long de ce qui, aujourd’hui, se nomme «Rue du Repos».
Une rue qui va de l’arrière de l’église Sainte Agathe jusqu’au-delà de la voie ferrée, jusqu’à la rue de l’Industrie en suivant un chemin le long des rails. Après le parking du cimetière, ce n’est qu’un chemin piétonnier et il se nommera désormais «Chemin du Repos».
Quant à la partie plus urbaine, entre la voie ferrée et la rue Charles de Gaulle, le long de l’école du Centre d’un côté et du Forum de l’autre, le maire et son adjoint Serge Déplante ont proposé de la nommer «Rue des Sœurs de l’hôpital». Une façon de rendre hommage à celles qui ont consacré leur vie aux soins hospitaliers durant des années.
Michel Brunet, élu de la liste d’opposition «Rumilly pour tous», a fait une autre proposition, plus laïque sans doute.
Il a proposé le nom de Paul Bert, médecin physiologiste (1833-1886) qui a travaillé sur la respiration, les greffes et l’anesthésie. Elu député radical il a été ministre de l’Instruction publique et des cultes de 1881 à 1882.
Anticlérical et partisan de la laïcité, il a été l’un des fondateurs de «l’école gratuite, laïque et obligatoire». Pour rappeler le rapprochement durant des années de l’hôpital et de l’école dans un même quartier.
Une proposition qui n’a pas reçu un accueil favorable de la part des autres élus. Pour le maire Pierre Béchet, rappeler le travail des sœurs de l’hôpital, c’est rendre un hommage indispensable à ces femmes qui, jusqu’en 1980, ont soigné les rumilliens.
Rappeler l’histoire de Sœur Joséphine, la première à obtenir son diplôme d’infirmière, à Sœur Monique dont les anciens rumilliens gardent un souvenir ému, ou Sœur Rose, la dernière partie.
L’ex-rue du Repos se nommera donc «Rue des Sœurs de l’Hôpital». A charge pour les élus et les services municipaux de prévoir sur place de quoi expliquer le pourquoi de ce choix en racontant, par exemple, sur un panneau d’information, qui étaient ces «sœurs». Car si les anciens rumilliens se souviennent, les plus jeunes n’en ont sans doute jamais entendu parler.
Pas plus que de Paul Bert, sans doute…