Soutenir l’investissement
C’est une des premières mesures du plan «Action Cœur de Ville» conclu l’automne dernier avec de nombreux partenaires. Un dispositif d’appui à la revitalisation des centres des villes moyennes pour lequel la commune de Rumilly a été choisie, seule du département, parmi 221 autres communes françaises.
Cette mesure, c’est un dispositif d’aide au «développement du commerce, de l’artisanat et des services avec points de vente». Il a été présenté officiellement cette semaine en présence de tous les partenaires : ville, région, Chambre de commerce, UCRA, Comité d’action économique, etc. Il s’agit de soutenir financièrement, en lien avec «Action Cœur de Ville», le commerce de centre ville, et plus particulièrement du centre ville dit «historique». Avec une volonté de privilégier, grâce à des aides déterminantes, des projets pérennes et «d’une certaine envergure», en privilégiant les linéaires commerciaux «identifiés comme à préserver prioritairement».
Dans le centre historique, cela couvre une partie de la rue du Pont Neuf, la rue Charles de Gaulle, les Places Croisollet et Grenette, la rue Centrale et la Place de l’Hôtel de ville (en partie). Ainsi que la Place Saint Agathe et le haut de la Rue d’Hauteville, et la partie sud de la rue Montpelaz. La partie «moderne» couvre essentiellement l’avenue Gantin. Le dispositif est engagé pour une durée de trois ans. Pour l’année 2019, une enveloppe de 40 000 € HT a été prévue. Un montant qui sera fixé par délibération pour les prochaines années. Pour des dépenses qui se situent entre 10 000 et 50 000 €, les aides sont fixées à 30% pour le secteur «historique» et 10% pour le secteur «moderne». Des aides qui peuvent être cumulées avec les subventions régionales (20% des dépenses). Ce qui fait que, au total, les commerçants, artisans et services concernés pourraient bénéficier d’un soutien à hauteur de 30 à 50% des dépenses.
Des aides pour qui ?
Des aides pour quoi ?
Ce sont les entreprises indépendantes (même franchisées) de moins de 50 salariés qui sont concernées, avec un point de vente de moins de 400 m². Des entreprises de plus de trois ans d’âge ou en phase de développement avec un accompagnement par Initiative Grand Annecy, les chambres consulaires, etc. Par contre, les entreprises relevant du secteur de l’économie sociale et solidaire qui n’entrent pas dans le secteur marchand sont exclues du dispositif, comme les succursales de grandes enseignes.
Ces aides sont destinées au financement d’investissements de rénovation (vitrines, accessibilité, enseignes, décoration, etc.), d’équipements de sécurité, d’économie d’énergie, ou des investissements en matériel.
C’est la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) qui aura la charge d’instruire les dossiers présentés, qui seront ensuite examinés en commission mixte (comprenant tous les partenaires) avant un vote en conseil municipal. «L’instruction des dossiers, c’est notre façon d’aider la municipalité dans ce cadre», commente Jean-Louis Hyzard, vice-président de la CCI.
Pour Pascaline Décarre, co-présidente de l’UCRA (Union des commerçants Rumilly Albanais) «le commerce rumillien est un peu en panne, même si le linéaire commercial fonctionne bien. Cette aide financière, on en avait besoin !». Même satisfaction du côté du CAE «Rumilly Alby Développement». Pour Michel Jouvenoz, «il faut remettre de petites unités au centre ville, avec des activités spécifiques». Et pour cela, il faut que les aides «touchent tous les investissements, pas que les vitrines» commente Christian Bochard. Dans les prochains jours, une campagne de communication va être déployée en direction des commerçants. Avec la volonté d’engager des actions déterminantes. Car, pour le maire Pierre Béchet, «la décrépitude appelle la décrépitude, mais le succès appelle le succès ! Alors, pas de saupoudrage mais une démarche volontaire».
Une démarche qui veut s’intégrer dans le contexte plus global déterminé par le plan «Action Cœur de Ville» qui engage une profonde rénovation, en particulier sur le secteur de la rue Montpelaz, avec constructions de logements, aménagements de parkings, etc.
Un plan, surtout, qui veut permettre un développement pérenne des PME-TPE du centre ville, afin que, au final, « elles n’aient plus besoin de la collectivité».