Subjective, mais citoyenne

«Les mauvais garçons, s’ils donnent des coups, Ne sont pas méchants, je vous l’avoue… »
Je ne sais pas si ces paroles vous disent quelque chose. Ce sont celles d’une chanson de Johnny Halliday. Pas jeune, c’est vrai, ça doit dater des années 1960 (Je n’étais pas née ! J’espère que vous vous en doutiez !).
Pourquoi je vous parle de Johnny ? Surtout que, n’en déplaise à ses adorateurs, il ne fait pas vraiment partie de mon Panthéon musical.
En fait, ces paroles me sont venues en tête je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas comment c’est pour vous mais moi, souvent, j’ai des airs ou des paroles de chansons qui m’arrivent comme ça, sans que je maitrise quoi que ce soit. Et là, c’est ce qui s’est passé. 
En fait, en y repensant, les mots de «mauvais garçons» me sont venus en discutant avec des copains à propos des élections municipales dans notre région. Et en évoquant une série de coups bas que certains élus et candidats des communes de l’Albanais ont dû subir. Et quand je parle de coups bas, c’est qu’ils sont vraiment bas. En particulier dans les petites communes. Ils vont jusqu’aux attaques sur le physique, sur la famille. Ils vont même jusqu’aux menaces de mort…
Oh ! Les gars ! Les filles ! Ce ne sont que des élections municipales ! 
Même si ceux et celles qui se présentent ne vous plaisent pas, même si vous éprouvez pour eux et elles plus que de la rancœur, peut-être de la haine, ce n’est pas la peine de vouloir les tuer. 
Je sais bien que certain(e)s font acte de candidature pour satisfaire leur ego ou leurs besoins de «célébrité» voire leur envie de pouvoir. Peut-être pour compenser certains manques dans leurs vies. Mais la plupart se présentent tout simplement pour se mettre au service de la collectivité. 
Pour SERVIR ! Et ne serait-ce que pour cela, malgré les rancœurs, les reproches ou les frustrations, ils méritent, sinon notre sympathie, au moins un peu de notre respect.
Voilà pourquoi j’ai pensé aux «mauvais garçons» qui, contrairement à ce que disait la chanson sont réellement «méchants». 
C’est tellement facile de laisser anonymement des messages haineux sur les réseaux sociaux, de semer une discorde bien inutile dans un monde déjà bien perturbé. Si l’on n’est pas d’accord, le vote est là pour le dire. Déposons les armes !
Dans ma commune, on n’a pas encore de candidats. Inquiétant ! Mais pas vraiment étonnant quand on voit et entend ces «mauvais garçons» qui attendent la première occasion pour crucifier celui qui accepterait de se lancer.
J’ai cherché sur internet la suite des paroles de la chanson de Johnny (je ne recule devant rien !). A un moment, cela dit : «Avec de l'amour parmi les bons/ Ils ne seront plus de mauvais garçons». Ce n’est certes pas de la grande poésie, mais pourquoi pas ? Et ça fait écho à une citation (décidément, j’étale ma culture…) de Nelson Mandela :
«Personne ne nait en haïssant une autre personne par la couleur de sa peau, ou son origine, ou sa religion. Les gens apprennent à haïr. Et si on peut apprendre à haïr, on peut aussi apprendre à aimer».

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