Tefal : les syndicats bloquent l’usine
Mardi 7 décembre, dans le cadre d’un débrayage organisé sur plusieurs sites français du groupe SEB, les 4 organisations syndicales FO, CGT, CFDT, CFE CGC ont donné rendez-vous aux salariés devant l’usine Tefal.
Une grève reconductible a été votée à main levée, ainsi qu’un blocage des «expéditions» dès le début d’après-midi et des «approvisionnements» durant la nuit. Les syndicats ont également appelé à bloquer d’autres points stratégiques du site.
Ce mouvement social fait suite aux NAO (Négociations Annuelles Obligatoires) que l’intersyndicale Tefal qualifie de "bafouées" par la Direction. Celle-ci aurait proposé une augmentation de 1,8%, (1,5% au 1er janvier 2022 et 0,3% si signature à partir de septembre) tandis que les syndicats demandent une augmentation générale de 3% dès le 1er janvier. Ils justifient cette demande pour compenser la perte de pouvoir d’achat des salariés due à l’inflation (estimée à 2,6% par l’INSEE au 31 octobre 2021), valoriser les efforts entrepris durant le contexte Covid (respect des consignes de sécurité, prises de congés décalées et conditions de travail dégradées) et s’indignent du faible pourcentage qui leur est proposé alors que le groupe SEB affichait fin septembre 2021 une hausse de 63% de résultat opérationnel d’activité (ROPA).
«Le groupe annonce un chiffre d’affaires record de 7 milliards d’euros et pour Tefal, ce sont 500 millions d’euros sur les ventes 2020. On demande donc une répartition plus juste des richesses. On se bat tous pour la même entreprise et on se bat aussi pour vivre décemment. Je rappelle qu’on est dans l’une des régions les plus chères de France» indique Jean-Claude Petit, délégué syndical central Force Ouvrière.
L’intersyndicale dénonce également un «chantage» : le versement de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat «dite Macron» (PEPA) serait conditionnée à la signature des NAO.
Enfin, syndicats et salariés accusent un recrutement grandissant d’intérimaires, «450 en moyenne depuis 2 ans, contre 150 à 200 avant la crise, formés à la va-vite au détriment de la qualité de travail et de production».
Selon les organisations syndicales, ce débrayage massif «prouvant un mécontentement général dans le groupe SEB» est une première en France.